Son accélération au pied de l’Alto de l’Angliru avait déjà laissé paraître l’image d’un homme à la recherche d’un dernier coup de projecteur avant sa sortie. Gagner là-haut, c’eut été impensable pour le grimpeur espagnol, sur le déclin depuis une bonne année déjà. Son attaque au pied du monstre des Asturies avait surtout valeur d’ultime baroud, tout comme l’accélération poussée jusqu’aux portes de Vitoria samedi dernier. Et le rendez-vous donné à la presse ce midi dans un hôtel de Madrid laissait présager de la suite des événements. A 36 ans, Carlos Sastre (Geox-TMC) est arrivé au terme de sa carrière sportive. Une longue carrière de quinze saisons marquée par une demi-douzaine de victoires seulement, mais lesquelles ! Deux étapes du Tour de France, deux étapes du Tour d’Italie et la victoire finale dans le Tour de France 2008.

« C’est le moment de boucler la boucle, estime Carlos Sastre. Finir auprès du vainqueur de la Vuelta et gagner le classement par équipes du Tour d’Espagne m’a semblé être un couronnement idéal en fin de carrière. Une nouvelle étape va commencer, bien que je ne sache pas encore ce que je ferai. » 20ème du Tour d’Espagne, l’Espagnol sentait bien qu’il rétrogradait cette saison. Il n’était plus question pour lui d’aller au-delà. « Ça faisait déjà un an que je m’étais mis en tête cette décision d’arrêter, précise-t-il. J’avais pour intention de profiter au maximum des compétitions cette année, sachant que ce serait la dernière. Le début d’année n’a pas été facile parce que j’ai été freiné par diverses maladies qui m’ont bloqué jusqu’au milieu de la saison. Mais l’année se termine vraiment bien, c’est une satisfaction. »

Au moment de revenir sur ses quinze années de carrière, Carlos Sastre a tenu à remercier deux managers qui l’ont particulièrement marqué, Manolo Saiz et Bjarne Riis. « Manolo a été la personne qui m’a appris à découvrir mes limites, à travailler dur, à faire des sacrifices et bien des choses pour lesquelles je lui serai éternellement reconnaissant, affirme-t-il. Ça m’a donné l’opportunité de rejoindre l’équipe de Riis, qui après les quatre saisons passées chez ONCE ont été les meilleures de ma carrière. A chaque fois que je suis monté sur le vélo, ça a été pour donner le maximum. S’arrêter de cette manière est le meilleur moment. J’ai toujours essayé de connaître mes vertus et mes limites afin de les exploiter au mieux. Je garderai en moi chacune des expériences vécues, ce sport a été une vraie école de la vie et m’a beaucoup apporté. »