Il y a douze mois, Mustafa Sayar (Torku Seker Spor) bouclait son tour national à l’antépénultième place. Son équipe, quant à elle, remportait l’édition grâce à Ivaïlo Gabrovski avant qu’il ne soit déclassé quelques semaines plus tard pour un contrôle positif à l’EPO. En occupant la tête du général avant la dernière étape, ce jeune turc de 24 ans est sous le feu des projecteurs. Sa victoire surprenante à Selçuk, a réveillé chez certains le spectre du Bulgare. En dépit du scepticisme qui entoure sa démonstration dans la montée vers la Maison de la Vierge Marie vendredi, Sayar est bien parti pour s’imposer sur la course des deux continents. Le Tour de Turquie mérite son surnom aujourd’hui puisque la course se déroule autour d’Istanbul. Le peloton va ainsi franchir le détroit du Bosphore qui marque la séparation entre le territoire européen et asiatique.

Depuis dimanche dernier, les sprinteurs ont régné sans partage sur ce Tour de Turquie, à l’exception des deux étapes vallonnées dessinées pour établir le classement général. Aujourd’hui encore, l’emballage massif est attendu à Istanbul, mais cela ne refroidit pas les ardeurs de Mikhail Ignatiev (Team Katusha), Javier Megias (Team Novo Nordisk) et Benjamin Verraes (Accent Jobs-Wanty). L’écart entre les trois hommes et le peloton va jouer au yoyo pendant quelques kilomètres avant de se stabiliser aux alentours des deux minutes au moment d’entrer sur le circuit final à boucler à huit reprises. Les fuyards résistent bien et à 20 kilomètres de l’arrivée, Ignatiev place une attaque pour tenter d’aller chercher l’étape, lui qui est vêtu du maillot blanc de leader du classement des sprints intermédiaires.

L’ancien pistard parfaitement posé sur machine va quelque peu présumer de ses forces. Si ses deux compagnons d’échappée sont revus par le paquet à quinze kilomètres du but, il faudra en attendre trois de plus pour que la tentative de l’ancien champion olympique de la course aux points soit neutralisée. Sur des routes larges, les trains de sprinteurs se battent pendant les dix derniers kilomètres pour positionner leur poulain dans les meilleures positions. Orica-GreenEdge, Lotto-Belisol, Argos-Shimano, et Lampre-Merida se placent successivement en tête du paquet. C’est finalement le train blanc de Marcel Kittel qui aborde la dernière ligne droite en tête. L’Allemand gère parfaitement son sprint pour arracher un troisième succès d’étape, son deuxième consécutif. Mustafa Sayar, lui s’adjuge comme prévu le classement général.

Classement 8ème étape :

1. Marcel Kittel (ALL, Argos-Shimano) les 121 km en 2h43’45 » (44,5 km/h)
2. Andrea Guardini (ITA, Astana) m.t.
3. Andrew Fenn (GBR, Omega Pharma-Quick Step) m.t.
4. Aidis Kruopis (LIT, Orica-GreenEdge) m.t.
5. Stefan Van Dijk (PBS, Accent Jobs-Wanty) m.t.
6. Moreno Hofland (PBS, Blanco) m.t.
7. Francesco Lasca (ITA, Caja Rural) m.t.
8. Maximiliano Richeze (ARG, Lampre-Merida) m.t.
9. Andrea Palini (ITA, Lampre-Merida) m.t.
10. André Greipel (ALL, Lotto-Belisol) m.t.

Classement général final :

1. Mustafa Sayar (TUR Torku Seker Spor) en 29h13’13 »
2. Natnael Berhane (ERY, Team Europcar) à 41 sec.
3. Yoann Bagot (FRA, Cofidis) à 44 sec.
4. Maxime Médérel (FRA, Sojasun) à 57 sec.
5. Nicolas Edet (FRA, Cofidis) à 1’00 »
6. Cameron Meyer (AUS, Orica-GreenEdge) à 1’02 »
7. Darwin Atapuma (COL, Colombia) à 1’08 »
8. Florian Guillou (FRA, Bretagne-Séché Environnement) à 1’09 »
9. Danail Petrov (BUL, Caja Rural) à 1’13 »
10. Rory Sutherland (AUS, Team Saxo-Tinkoff) à 1’15 »