Cela fera dix ans, en 2014, que Marco Pantani s’est éteint, dans d’obscures conditions qui soulèvent toujours d’ardents débats en Italie, preuve que la cicatrice mettra du temps, beaucoup de temps, à se refermer. Le Giro, Marco Pantani y avait à la fois tout gagné, triomphateur de l’édition 1998, et tout perdu, exclu à deux jours d’un second sacre en 1999 pour contrôle sanguin anormal. Pour autant la mémoire du grimpeur romagnol et de ses performances inspirées des exploits des campionissimi est toujours très vivace quand on évoque le Tour d’Italie. Ces dix années orphelines de Marco Pantani, les organisateurs transalpins avaient à cœur de les honorer. Et c’est pourquoi la 97ème édition du Giro, sur laquelle ils ont levé le voile cet après-midi, portera le sceau du Pirate, le parcours rendant hommage aux sites embrasés d’antan par le champion.

La partie montagneuse du parcours, s’entend, car le Grand Départ irlandais du Giro 2014 n’aura rien à voir avec l’histoire du regretté Pantani. C’est à Belfast, toujours plus loin de la péninsule, que la course rose lèvera cette fois l’ancre. Une nouvelle extravagance qui permettra d’explorer les routes de l’Irlande via un contre-la-montre par équipes de 21,7 kilomètres puis deux étapes à destination des sprinteurs. Mais qui dans le même temps contraindra l’organisation à prévoir une troisième journée de repos-transfert supplémentaire… et donc à lancer l’épreuve le vendredi 9 mai au lieu du samedi.

C’est dans les Pouilles, sur le rivage adriatique, que débarquera la caravane rose le mardi 13 mai pour trois semaines de six jours, donc. La tension ira crescendo avec une étape pour sprinteurs à Bari, une étape pour puncheurs à Montecassino (7,5 km à 4,1 %), une nouvelle occasion pour les finisseurs – décidément mieux servis sur cette 97ème édition – à Foligno, et deux premières étapes de montagne le week-end dans les Apennins. Ce sera d’abord l’arrivée à Montecopiolo (18,8 km à 6,3 %) avant l’ascension du Passo del Lupo vers Sestola (10,7 km à 5,7 %). Ces deux journées seront dédiées à la mémoire de Marco Pantani, sur des pentes qu’affectionnait le Romagnol.

En deuxième semaine, les sprinteurs seront encore à l’honneur avec trois étapes à leur convenance à Salsomaggiore Terme, Savone et Rivarolo Canavese. De leur côté les favoris seront sollicités le jeudi 22 mai avec le traditionnel contre-la-montre individuel pour purs rouleurs sur 46,4 kilomètres entre Barbaresco et Barolo. Le week-end fera à nouveau place à la montagne avec deux étapes alpestres et autant d’arrivées en altitude, le samedi à Oropa (18,4 km à 6,2 %), où Marco Pantani avait signé l’une des plus belles pages de l’histoire du cyclisme moderne en 1999, et le dimanche au Plan de Montecampione (18,7 km à 7,8 %).

Mais si les favoris se seront logiquement avancés à ce stade de la compétition, les différences ne devraient pas être importantes avant la troisième semaine, dans laquelle les organisateurs du Giro aiment rassembler les plus belles difficultés. Elles s’enchaîneront à la reprise de la troisième journée de repos avec une étape dantesque qui proposera l’enchaînement en 139 kilomètres du Passo di Gavia (16,5 km à 8 %), du Passo dello Stelvio (21,7 km à 7,2 %) et l’ascension finale vers Val Martello (22,3 km à 6,4 %). La brève journée de répit vers Vittorio Veneto devra être exploitée au mieux avant un triptyque final présentant trois nouvelles arrivées en altitude.

Il faudra franchir deux difficultés, le Passo San Pellegrino et le Passo del Redebus, avant l’arrivée au Refuge Panarotta (15,9 km à 7,9 %) le jeudi, défier le chronomètre dans la longue montée de la Cima Grappa (19,3 km à 8 %) le vendredi sur un contre-la-montre porté à 26,8 kilomètres, et affronter le terrible Monte Zoncolan (10,1 km à 11,9 %) précédé du Passo del Pura et de la Sella Razzo le samedi. Un juge de paix souvent abonné à la deuxième semaine de course et qui n’avait jamais été proposé si tard dans le Giro, vingt-quatre heures seulement avant l’arrivée finale de l’épreuve. A Trieste cette fois-ci. Inscrit au programme pour la cinquième fois depuis 2003, le Zoncolan aura un rôle décisif dans une édition 2014 montagneuse mais somme toute mieux façonnée que les précédentes. Dans le respect des champions qui s’y illustreront.

Les 21 étapes du Giro 2014 :

• 1ère étape (vendredi 9 mai) : Belfast-Belfast (21,7 km CLM/équipes)
• 2ème étape (samedi 10 mai) : Belfast-Belfast (218 km)
• 3ème étape (dimanche 11 mai) : Armagh-Dublin (187 km)
• repos (lundi 12 mai)
• 4ème étape (mardi 13 mai) : Giovinazzo-Bari (121 km)
• 5ème étape (mercredi 14 mai) : Taranto-Viggiano (200 km)
• 6ème étape (jeudi 15 mai) : Sassano-Montecassino (247 km)
• 7ème étape (vendredi 16 mai) : Frosinone-Foligno (214 km)
• 8ème étape (samedi 17 mai) : Foligno-Montecopiolo (174 km)
• 9ème étape (dimanche 18 mai) : Lugo-Sestola (174 km)
• repos (lundi 19 mai)
• 10ème étape (mardi 20 mai) : Modène-Salsomaggiore Terme (184 km)
• 11ème étape (mercredi 21 mai) : Collecchio-Savone (249 km)
• 12ème étape (jeudi 22 mai) : Barbaresco-Barolo (46,4 km CLM)
• 13ème étape (vendredi 23 mai) : Fossano-Rivarolo Canavese (158 km)
• 14ème étape (samedi 24 mai) : Agliè-Oropa (162 km)
• 15ème étape (dimanche 25 mai) : Valdengo-Plan de Montecampione (217 km)
• repos (lundi 26 mai)
• 16ème étape (mardi 27 mai) : Ponte di Legno-Val Martello (139 km)
• 17ème étape (mercredi 28 mai) : Sarnonico-Vittorio Veneto (204 km)
• 18ème étape (jeudi 29 mai) : Belluno-Refuge Panarotta (171 km)
• 19ème étape (vendredi 30 mai) : Bassano del Grappa-Cima Grappa (26,8 km CLM)
• 20ème étape (samedi 31 mai) : Maniago-Monte Zoncolan (167 km)
• 21ème étape (dimanche 1er juin) : Gemona del Friuli-Trieste (169 km)