C’est loin d’être acquis, n’empêche qu’à 43 ans Davide Rebellin (CCC Sprandi Polkowice) pourrait bien ajouter dimanche prochain le Tour de Turquie à un palmarès long comme une carrière de vingt-trois ans et qui comprend déjà un Liège-Bastogne-Liège, trois Flèches Wallonnes, un Paris-Nice, une Amstel Gold Race et un Tirreno-Adriatico. Vu la manière avec laquelle le Vénitien a conquis hier le maillot turquoise sur les pentes d’Elmali, il sera difficile de le déloger du premier rang du classement général. Personne n’y sera en tout cas parvenu aujourd’hui alors que la quatrième étape relie Fethiye à Marmaris (132 km), par-delà les routes accidentées de la province de Mugla. Tant et si bien que toutes les expectatives reposent à présent sur la courte montée de Selcuk, à la Maison de la Vierge Marie, vendredi.

Ce ne sont pas Natnael Berhane (MTN-Qhubeka), Nicola Boem (Bardiani-CSF), Florian Guillou (Bretagne-Séché Environnement), Mattia Pozzo (Nippo-Vini Fantini), Charles Planet (Team Novo Nordisk) et Kevin Seeldraeyers (Torku Sekerspor) qui représentaient le plus gros danger pour Davide Rebellin. Mais les six échappés du jour n’auront pu bénéficier des largesses du peloton, qui les aura rejoints dans la dernière bosse à une douzaine de kilomètres du but.

La côte est suffisamment raide pour faire sauter des sprinteurs comme Mark Cavendish (Etixx-Quick Step), vainqueur à tous les coups au sprint, et Caleb Ewan (Orica-GreenEdge), qu’on sait pourtant à l’aise sur terrain ascendant. Elle est également assez sélective pour encourager les assaillants du Maillot Turquoise. Valerio Agnoli (Astana) et Jay McCarthy (Tinkoff-Saxo) sont redoutables. Ils forment juste avant la bascule à 10 kilomètres du but un groupe qu’intègrent Luis Mas (Caja Rural-Seguros RGA), Serge Pauwels (MTN-Qhubeka) et Carlos Quintero (Colombia). Cinq garçons qui entrent dans Marmaris dotés d’une dizaine de secondes d’avance sur un peloton diminué, à la tête duquel œuvrent les quelques coureurs de CCC regroupés autour de Rebellin. Jusqu’à la jonction définitive passé la flamme rouge.

Tous les purs sprinteurs n’ont pas sauté dans la bosse finale. André Greipel (Lotto-Soudal) s’est accroché, lui qui tenait au printemps à orienter ses objectifs autour des classiques… sans le succès escompté. 15ème du Tour des Flandres pour meilleur résultat, le champion d’Allemagne n’a pas trouvé son compte. Avant d’aller chasser les étapes du Tour d’Italie, ce qu’il n’a plus fait depuis cinq ans, André Greipel retrouve la confiance en s’en allant gagner devant Daniele Colli (Nippo-Vini Fantini) et Daniele Ratto (Unitedhealthcare).

Demain jeudi, la cinquième étape favorisera davantage les sprinteurs entre Mugla et Pamukkale (160 km).

Classement 4ème étape :

1. André Greipel (BEL, Lotto-Soudal) les 132 km en 3h22’08 » (39,2 km/h)
2. Daniele Colli (ITA, Nippo-Vini Fantini) m.t.
3. Daniele Ratto (ITA, Unitedhealthcare) m.t.
4. Magnus-Cort Nielsen (DAN, Orica-GreenEdge) m.t.
5. Manuel Belletti (ITA, Southeast) m.t.
6. Roberto Ferrari (ITA, Lampre-Merida) m.t.
7. Carlos Barbero (ESP, Caja Rural-Seguros RGA) m.t.
8. Kristian Sbaragli (ITA, MTN-Qhubeka) m.t.
9. Daniele Bennati (ITA, Tinkoff-Saxo) m.t.
10. Ahmet Orken (TUR, Torku Sekerspor) m.t.

Classement général :

1. Davide Rebellin (ITA, CCC Sprandi Polkowice) en 15h35’49 »
2. Kristijan Durasek (CRO, Lampre-Merida) à 7 sec.
3. Eduardo Sepulveda (ARG, Bretagne-Séché Environnement) à 50 sec.
4. Jay McCarthy (AUS, Tinkoff-Saxo) à 1’20 »
5. Serge Pauwels (BEL, MTN-Qhubeka) à 1’23 »
6. Enrico Barbin (ITA, Bardiani-CSF) à 1’29 »
7. Daniele Ratto (ITA, Unitedhealthcare) à 1’42 »
8. Alex Cano (COL, Colombia) à 1’46 »
9. Adam Hansen (AUS, Lotto-Soudal) à 1’57 »
10. Mirko Selvaggi (ITA, Wanty-Groupe Gobert) à 2’04 »