Il nous avait déjà habitués à être dans le coup sitôt la saison lancée, mais ce qu’a démontré Richie Porte (BMC Racing Team) cette semaine dépasse de loin le registre des années passées. Clairement, en cette première semaine de compétition, il y a Richie Porte et les autres. Cette fracture franche dans le rapport de forces avait déjà sauté aux yeux mercredi lorsque le coureur australien s’était dressé sur les pédales à quelques encablures du sommet de Paracombe pour abandonner loin derrière lui – 20 secondes – ses premiers poursuivants. Elle est apparue plus nette encore dans les courbes pentues du Mont Willunga, qu’il s’agissait de gravir par deux fois au cours d’une étape de 151,5 kilomètres partie de McLaren Vale.

Si la première des deux escalades du mont australien avait seulement servi à affaiblir les quatre coureurs qui occupaient jusqu’alors la tête de course, citons Jack Bauer (Quick-Step Floors), Will Clarke (Cannondale-Drapac), Thomas De Gendt (Lotto-Soudal) et Jérémy Maison (FDJ), tous revus dans la boucle finale, la seconde ascension se sera donc chargée de valider ce qui devrait être demain la première victoire de Richie Porte dans le Tour Down Under.

« J’ai toujours voulu gagner le Tour Down Under depuis ma première participation sous le maillot de l’équipe nationale, souligne encore celui qui s’est classé 9ème en 2008, 4ème en 2014, 2ème en 2015 et 2016). Cette fois je me trouve en bonne position pour le faire. Ne me reste qu’à éviter les ennuis dans la dernière étape. » Et la marge de manœuvre de Richie Porte est considérable, lui qui avait d’abord en tête, en s’attaquant à la dernière montée du Mont Willunga, de défendre son maillot ocre de leader du classement général. Mais sa condition physique du moment est telle que non seulement ses adversaires ne sont pas parvenus à le déloger des premiers rangs, et que c’est lui encore qui s’est échappé au moment décisif.

Il restait quelques 1500 mètres à parcourir lorsque Richie Porte s’est mis en danseuse à l’avant d’un groupe réduit aux seuls favoris. En deux temps trois mouvements, le Maillot Ocre a alors fait le break pour disparaître au milieu d’une foule considérable venue lui rappeler l’ambiance du Tour de France. Son grand objectif de l’année. Sergio Henao (Team Sky) aura été le seul, un bref instant, à tenter de s’opposer à une nouvelle démonstration de force du coureur australien. Mais il n’aura fait qu’assister, impuissant, à la supériorité de son adversaire.

« Gagner l’étape de cette manière est merveilleux, se félicite Richie Porte. Le Mont Willunga, je l’ai monté maintes et maintes fois, mais celle-ci a été la plus dure de toutes. Je ne voulais pas sortir trop tôt. J’ai pas mal souffert mais les autres étaient encore plus en difficulté et j’ai pensé alors qu’il était temps de porter mon démarrage. » Vainqueur en haut du Mont Willunga en 2014, 2015 et 2016, Richie Porte se sera donc porté pour la quatrième fois de suite en lauréat au sommet majeur de l’épreuve. Il devrait demain inscrire enfin son nom au palmarès du Tour Down Under.

Demain dimanche, la sixième et dernière étape se disputera dans les rues d’Adélaïde (90 km).

Classement 5ème étape :

1. Richie Porte (AUS, BMC Racing Team) les 151,5 km en 3h40’13 » (41,3 km/h)
2. Nathan Haas (AUS, Dimension Data) à 20 sec.
3. Esteban Chaves (COL, Orica-Scott) m.t.
4. Diego Ulissi (ITA, UAE Abu Dhabi) m.t.
5. Jay McCarthy (AUS, Bora-Hansgrohe) m.t.
6. Nathan Earle (AUS, Australie) à 23 sec.
7. Rafael Valls (ESP, Lotto-Soudal) m.t.
8. Sergio Henao (COL, Team Sky) m.t.
9. Robert Gesink (PBS, Team LottoNL-Jumbo) m.t.
10. Tom-Jelte Slagter (PBS, Cannondale-Drapac) m.t.

Classement général :

1. Richie Porte (AUS, BMC Racing Team) en 18h00’21 »
2. Esteban Chaves (COL, Orica-Scott) à 48 sec.
3. Nathan Haas (AUS, Dimension Data) à 51 sec.
4. Jay McCarthy (AUS, Bora-Hansgrohe) à 54 sec.
5. Diego Ulissi (ITA, UAE Abu Dhabi) à 59 sec.
6. Rohan Denis (AUS, BMC Racing Team) à 1’02 »
7. Rafael Valls (ESP, Lotto-Soudal) m.t.
8. Robert Gesink (PBS, Team LottoNL-Jumbo) m.t.
9. Wilco Kelderman (PBS, Team Sunweb) m.t.
10. Nathan Earle (AUS, Australie) à 1’06 »