Comment s’est passé votre saison 2018 ? Qu’en retirez-vous ?

Ma saison 2018 s’est bien déroulée dans l’ensemble, même si je suis passé à côté de mon Championnat de France où je termine 5ème et au Championnat d’Europe 16ème. Tous deux étaient deux objectifs importants pour moi. En 2018 je commençais avec mon nouvel entraîneur, O.Maignan il a donc fallu bien se connaître, se comprendre. Maintenant tout a l’air bien réglé, nous avons un bon feeling, je me sens bien. J’en retire que du positif ! Malgré ces petites contre-performances, je termine 4ème au général de la coupe du monde, avec deux manches où je termine deuxième. La saison s’est clôturée avec une course solide, les championnats du monde où je termine 9ème après avoir joué dans le top 5. Vivement la saison 2019.

Les circuits de VTT deviennent de plus en plus techniques, est-ce à votre avantage ? Quel a été votre circuit préféré cette année ?

Oui, les circuits contiennent de plus en plus de passages techniques, artificiels et naturels. Je pense que c’est pour rendre la discipline plus spectaculaire. J’aime beaucoup les circuits techniques où il y’a de la pente. Les circuits de Coupe du Monde sont tellement beaux, il y en a pour tous les goûts. Pour cette année, on va dire que Vallnord était mon préféré, c’est un circuit qui mélange physique et technique, j’adore ! Également pour son cadre à 2000 mètres d’altitude, j’aime bien, je me sens comme chez moi. De plus c’est là-bas, en 2015, que j’ai était Champion du Monde du relais par équipes, c’est des souvenirs incroyables qui ressortent à chaque fois.

Quelles sont pour vous les qualités requises pour être un bon vététiste ?

Je pense qu’il faut être complet. Avoir un gros mental, un gros physique, et assembler à tout ça une bonne technique.

Antoine Philipp au grand sourireAntoine Philipp au grand sourire | © ThéoPhoto

Avec quel braquet roulez-vous ? 

En 2018, je roulais en Shimano di2 11vitesses avec un plateau en 32 et une cassette en 40 dents. Cette année je roulerai avec le tout nouveau 12 vitesses de chez Shimano en 34×45

On vous a beaucoup vu vous entraîner en haute montagne, dans quel optique ?

J’habite dans les Hautes-Alpes qui est un département très montagneux. C’est une manière de se rapporter à la grande nature que ce soit en VTT ou en route. C’est tellement beau que les entraînements deviennent un pur plaisir ! Tu ne montes plus un col pour dire de monter un col. De plus, au sommet, le décor t’offre une récompense (rires)

Vous êtes ambassadeur de la marque Overstims, que mangez et buvez-vous en course ? Sentez-vous un réel apport ? 

Je bois un produit énergétique appelé« Overstim’s Hydrixir » cela apporte une hydratation optimale et permet de maintenir du glucide toute la course. A cela, j’ajoute des gels énergétiques pour les passages difficiles où les fins de course. Oui, vous allez rire mais je sens que c’est comme les barres de vie dans les jeux-vidéos, elle diminue pendant l’effort et à chaque absorption elle remonte.

Lors des derniers championnats du Monde à Lenzerheide (Suisse), vous étiez 4 espoirs à pouvoir jouer une médaille. Est-ce qu’une course d’équipe peut avoir lieu en VTT ?

Oui, cela peut avoir lieu, tout dépend des circuits. Mais généralement, c’est une discipline très individualiste, il y a beaucoup d’aléas de course, cela serait difficile à gérer.

Antoine décroche la 9ème place aux Championnats du Monde 2018Antoine décroche la 9ème place aux Championnats du Monde 2018 | © Antoine Philipp

Possédez-vous un semi-rigide et un tout suspendu ? Si oui, pouvez-vous nous expliquer les atouts et utilités de chacun ? 

L’an passé, j’ai couru 90% du temps avec mon semi-rigide alors que 90% des autres coureurs roulaient en tout suspendu. J’aime bien le semi-rigide pour son poids (1.5kg en moins que le full) pour sa rigidité, en montée c’est vraiment des vélos performants, mais pas très confortable. En tout suspendu, on dépense moins d’énergie dans les passages techniques, cela peut se faire ressentir en fin de course. Cette année BMC a sortie un tout nouveau tout suspendu, il a l’air vraiment performant, je pense rouler avec plus souvent. 

Le Team Elite 01 et le Four Strocke 01 pour 2019Le Team Elite 01 et le Four Strocke 01 pour 2019 | © Antoine Philipp

Lors d’une semaine type, quel est le pourcentage de route et de VTT et autres (muscu, gainage) ? 45-45-10 ? 

Je roule beaucoup en vélo de route, j’aime beaucoup ces efforts à l’entraînement. La musculation c’est principalement l’hiver tandis que le gainage j’en fais toute la saison. Donc je dirais 55% route, 45% VTT et 5% PPG-gainage.

On voit de plus en plus de vététiste dans les salles de musculation notamment en travaillant la proprioception. Pensez-vous que cela impact la performance ?

Je pense que la musculation, et la proprioception sont des phases d’entraînement à ne pas négliger. Depuis que je travaille en musculation, je sens que mes muscles se sont dessinés et j’ai également gagné en force.

Nous sommes à deux semaines de la première coupe de France à Marseille. Comment est la forme ? Quel sera l’objectif ?

La préparation s’est bien déroulée cet hiver, je pense que la forme est là. L’objectif est de bien lancer la saison, faire la meilleure place possible en se faisant plaisir.

Antoine Philipp sur sa première course de 2019Antoine Philipp sur sa première course de 2019 | © Oldviewphoto

Quel est votre rêve le plus fou ?

Sortir à la pédale dans le col de L’izoard devant Primoz Roglic, Tom Dumoulin lors du Tour de France 2023. (rires). Non je plaisante, comme beaucoup de cyclistes mon plus beau rêve serai de porter le maillot arc-en-ciel.

Quel est votre sportif ou sportive préféré(e) et pourquoi ? 

J’aime beaucoup les vététistes Français, ils sont très simples et ouverts. Mais on va dire que j’ai un modèle depuis tout jeune, il est de ma région, il a à peu près le même gabarit que moi (pas la même force) c’est Stéphan Tempier (Bianchi Countervail).