Thibault, tu faisais cette année tes premiers pas dans la catégorie Espoirs. Que retiens-tu de cette saison ?
C’était une saison de découverte et elle s’est plutôt bien passée. J’étais bien en début de saison. Je termine 7ème au scratch à Marseille à l’ouverture de la Coupe de France. On ne s’y attendait pas du tout. Je n’avais pas d’objectif si ce n’est de terminer la course du mieux possible. Terminer 2ème Espoir, ça nous a tous surpris dans le team. Mais j’ai eu un coup de mou au milieu de la saison. Etant Espoir 1, je partais sans point UCI et il fallait être prêt en tout début de saison pour en gratter un maximum. Du coup, j’étais prêt assez tôt pour la première manche de Coupe de France et la première Coupe du Monde à Cairns mais on savait que ça serait dur au cœur de la saison. On avait prévu de faire une coupure, c’est ce que j’ai fait et je me suis bien retrouvé en fin de saison avec une 7ème place en Coupe du Monde au Mont-Sainte-Anne.

Sur quels aspects dois-tu travailler pour t’améliorer ?
Souvent, quand je ne suis pas bien au départ, j’ai du mal à me remettre dedans. Il me faut quelques tours pour que je me retrouve. Je dois travailler sur ce point, me dire que la course est longue et ne plus lâcher dans la tête. J’ai toujours eu ce problème. Ça a été encore plus problématique en Coupe du Monde où je partais souvent de loin.

Malgré tout, tu signes deux Tops 20 en Coupe du Monde, 16ème à Cairns et 7ème au Mont-Sainte-Anne.
Oui la première Coupe du Monde a été très encourageante. Au Mont-Sainte-Anne, c’était la course de fin de saison et j’étais vraiment bien. J’ai passé toute la course à la 4ème place, c’était top. J’avais vraiment les jambes. C’est le genre de circuit que j’affectionne tout particulièrement. J’aime les circuits techniques comme celui-là ou celui de Nove Mesto. Je préfère les montées courtes et les descentes techniques et je n’aime pas les longues montées. Albstadt par exemple, ce n’est pas fait pour moi. Les montées sont longues et lisses. Je n’y ai jamais rien fait, que ce soit en Juniors 2 ou cette année.

Ton objectif sera-t-il de gagner en régularité au niveau international ?
Oui, la saison prochaine, j’espère être plus régulier. Je voudrais intégrer plus fréquemment le Top 10 en Coupe du Monde et, pourquoi pas, aller chercher un podium si je suis en grande forme.

Titouan Carod et Victor Koretzky passeront définitivement chez les Elites l’an prochain. Où te situes-tu dans la nouvelle hiérarchie chez les Espoirs ?
Je dirais que je suis dans le Top 5 national. Nous sommes plusieurs à être au même niveau : Raphaël Gay, Thomas Bonnet, Antoine Bouqueret, Antoine Philipp, etc. Je sais que Raphaël a eu quelques problèmes de santé cette année. Il était au-dessus chez les Juniors et s’il n’a pas de problème, il le redeviendra. Antoine Bouqueret c’est pareil, mais il doit, à mon sens, se montrer plus propre techniquement et éviter la casse matérielle. On l’a vu au Mont-Sainte-Anne : il est épargné par les problèmes mécaniques et termine deuxième.

Tu as été champion de France Cadets, puis chez les Juniors. La logique voudrait que ça soit la même chose chez les Espoirs.
Je ne sais pas si ce sera pour l’année prochaine. Je sais que c’est possible, si je fais la même course qu’à Marseille cette année. Cela reste une course d’un jour. Nous sommes pratiquement tous au même niveau.

Parmi tes « adversaires », tu désignes ton coéquipier Antoine Philipp. Existe-t-il une concurrence entre vous ou au contraire une saine émulation ?
Avec Antoine, nous avons toujours fait partie du même team et nous avons toujours été du même niveau. Bien sûr, en course, il y a de la concurrence et on espère toujours être devant. Mais c’est un avantage. Nous sommes certains de progresser quand nous allons en stage, car nous sommes du même niveau. On se tire mutuellement vers le haut.

La saison 2017 marquera l’entrée dans un nouveau cycle olympique. Tokyo est-il dans un coin de ta tête ?
Pas du tout. Je n’y penserai qu’en fonction de ma progression. Si en Espoir 3 je fais une année comme celle de Victor Koretzky, je tenterai de l’imiter. Mais pour un peu, je ne serai plus là à ce moment-là ! Il me reste trois années chez les Espoirs. Si tout va bien et que je continue à progresser, je resterai dans le vélo, mais si je n’y arrive plus et que je ne suis pas dans le Top 20 mondial, ça ne servira plus à rien de continuer et je m’orienterai vers autre chose. Mais ce n’est pas ce que je veux, bien entendu.

Poursuis-tu tes études en parallèle de ta carrière ?
Je suis actuellement en formation DEJEPS (Diplôme d’Etat de la Jeunesse, de l’Education Populaire et du Sport) pour devenir entraîneur. J’encadre déjà les jeunes du club le mercredi. J’en parle déjà avec mon entraîneur, ça m’intéresse de savoir comment tout cela fonctionne, comment on aborde les courses, comment on dresse des plans d’entraînement. C’est intéressant de comprendre comment fonctionne l’organisme et de s’y adapter.

L’hiver, que t’apporte le cyclo-cross dans ta préparation pour ta saison VTT ?
Effectivement, je participe à tous les cross régionaux. Je devais faire les manches de Coupe de France, mais je n’ai pas pu m’inscrire pour la deuxième manche et je ne devrais faire aucun cross national cette année. Le cyclo-cross m’apporte beaucoup au niveau physique. J’ai beaucoup de mal à tirer du braquet, à remettre des dents sur du plat. Le cyclo-cross c’est beaucoup ça et ça ne peut que m’apporter des choses pour ma saison VTT.

Propos recueillis le 24 novembre 2016.