Sur la route du Tour, les français voient désormais la vie en jaune. Il y a quelques années, Richard Virenque avait transmis la rougeole aux amoureux de la Petite Reine. Depuis dimanche dernier, Thomas Voeckler (Team Europcar) est en train de leur transmettre un tout nouveau virus non encore identifié. Et à une époque où les virus se diffusent à une vitesse folle, celui-là est tout aussi rapide que les autres mais bien plus bénin. Voeckler est en jaune et la France voit la vie en jaune, en attendant les Alpes, la semaine prochaine. Car hier, le Français a une nouvelle impressionné, plus encore, il s’est ouvert de nouveaux horizons. Pendant ce temps-là, Alberto Contador (Saxo Bank-SunGard), les frères Schleck (Leopard-Trek), Ivan Basso (Liquigas-Cannondale), Cadel Evans (BMC Racing Team) et compagnie n’ont pas été en mesure de créer de réels écarts.

Et ce n’est pas aujourd’hui qu’ils vont faire basculer le classement général, loin de là. Il faut dire que le profil du jour est relativement plat, une seule côte répertoriée au classement du meilleur grimpeur, la Côte de Villespassans, 2,2 kilomètres à 4,6% après 82 kilomètres de course, autant dire, rien du tout comparé aux morceaux de bravoures que les coureurs vont devoir affronter jeudi et vendredi dans les Alpes : le Galibier à deux reprises, le Col d’Agnel, le Col d’Izoard ou bien encore l’Alpe d’Huez. Cela, avant une dernière bataille afin de glorifier un peu plus encore le Maillot Jaune, un contre-la-montre de 42,5 kilomètres autour de Grenoble. Alors, vous excuserez les champions de ne pas partir dans de grandes offensives aujourd’hui, il faut les comprendre, à peine quittées les Pyrénées, ils ont déjà la tête dans d’autres montagnes.

Sur une étape comme celle d’aujourd’hui, ce sont les sprinteurs qui sont attendus à la fête. Entre Limoux et Montpellier, 192,5 kilomètres leur sont proposés. Une partie vent dans le dos, une autre vent de côté, autrement dit, un régal pour ceux qui savent frotter, les grimpeurs, eux, devront patienter et pensent déjà à la journée de repos de demain. A Saint-Paul-Trois-Châteaux, les organismes pourront enfin se reposer véritablement même si aujourd’hui, l’étape ressemble déjà à un décrassage post-pyrénéen. Après trois kilomètres de course, cinq hommes prennent la poudre d’escampette, la bonne échappée est partie, le peloton baisse d’un ton. Les consignes sont strictes du côté de chez Europcar, on laisse filer, les équipes de sprinteurs doivent prendre leurs responsabilités.

 

Niki Terpstra repris, le peloton s’avance groupé vers une nouvelle arrivée au sprint promise à Cavendish. 

Il faut dire qu’à l’avant, aucun coureur ne consitue une véritable menace pour le maillot jaune de Thomas Voeckler. Aussi, en tête de course, on retrouve les Français Mickaël Delage (FDJ), Samuel Dumoulin (Cofidis) et Anthony Delaplace (Saur-Sojasun) en compagnie du Néerlandais Niki Terpstra (Quick Step) et du Russe Mikhaïl Ignatiev (Katusha). Tous sont à plus d’une heure au classement général. Si d’autres jours ils auraient pu avoir la permission du peloton et partir ensemble se disputer la victoire d’étape, on comprend bien qu’aujourd’hui ce n’est pas le cas. Car très vite, c’est l’équipe HTC-Highroad au complet qui se met à rouler. Comprenez bien, Mark Cavendish, Maillot Vert du Tour de France tient là une dernière possibilité de l’emporter avant la dernière étape, à Paris.

Alors, l’avance des hommes de tête ne dépassera jamais les 3’50 ». Pourtant, devant, il y a de sacrés clients. Prenez Mickaël Delage, à l’image de son équipe, la FDJ, le garçon est dans tous les coups depuis le début du Tour et si ce n’est pas lui qui se porte à l’avant, c’est Anthony Roux. Tous habitués des longues échappées, les hommes de tête vont en prendre un sacré coup derrière la tête quand le peloton revient à 50″ une fois passé le sprint intermédiaire. La raison est simple, Mark Cavendish veut engranger le maximum de points avant que la montagne n’arrive. Alors, il remporte le sprint du peloton à Montagnac avant de demander à ses hommes de ralentir un instant mais ce n’est que pour mieux accélérer après.

Après, cela se passe sur de longues portions d’une route rectiligne exposée au vent. Pas étonnant qu’on retrouve à l’avant du peloton les principaux favoris à la victoire finale. Les coups de bordure les effraient, Contador le premier, lui qui se souvient avoir été piégés dans la région en 2009. Alors, tous sont vigilants. Le peloton est en file indienne et les hommes de tête le nez dans le guidon. Ignatiev et Terpstra tentent l’aventure à deux puis Terpstra en solitaire, en vain. Philippe Gilbert les reprend en tentant de devancer le peloton mais les équipiers de Cavendish sont aux aguets. Ils emmènent une nouvelle fois le Britannique dans un fauteuil. Et une nouvelle fois, pour la quatrième fois, il l’emporte. Imbattable dans le cadre d’une arrivée massive, Cavendish reprend de l’avance au classement par points. Son principal adversaire, c’est finalement lui, et ses aptitudes à passer la haute montagne.

A Saint-Paul-Trois-Châteaux, Thomas Voeckler passera une deuxième journée de repos en jaune avant de reprendre la route, direction les Alpes via Gap, mardi.

Classement 15ème étape :

1. Mark Cavendish (GBR, HTC-Highroad) les 192,5 kilomètres en 4h20’24 »
2. Tyler Farrar (USA, Garmin-Cervelo) m.t.
3. Alessandro Petacchi (ITA, Lampre-ISD) m.t.
4. Daniel Oss (ITA, Liquigas-Cannondale) m.t.
5. José-Joaquin Rojas (ESP, Movistar) m.t.
6. Ben Swift (GBR, Team Sky) m.t.
7. Gerald Ciolek (ALL, Quick Step) m.t.
8. Tony Gallopin (FRA, Cofidis) m.t.
9. Francisco Ventoso (ESP, Movistar) m.t.
10. Sébastien Hinault (FRA, Ag2r La Mondiale) m.t.

Classement général :

1. Thomas Voeckler (FRA, Team Europcar) en 65h24’34 »
2. Frank Schleck (LUX, Leopard-Trek) à 1’49 »
3. Cadel Evans (AUS, BMC Racing Team) à 2’06 »
4. Andy Schleck (LUX, Leopard-Trek) à 2’15 »
5. Ivan Basso (ITA, Liquigas-Cannondale) à 3’16 »
6. Samuel Sanchez (ESP, Euskaltel-Euskadi) à 3’44 »
7. Alberto Contador (ESP, Saxo Bank-SunGard) à 4’00 »
8. Damiano Cunego (ITA, Lampre-ISD) à 4’01 »
9. Tom Danielson (USA, Garmin-Cervélo) à 5’46 »
10. Kevin De Weert (BEL, Suick Step) à 6’18 »

Classement par points :

1. Mark Cavendish (GBR, HTC-Highroad) 319 pt
2. José-Joaquin Rojas (ESP, Movistar Team) 282 pt
3. Philippe Gilbert (BEL, Omega Pharma-Lotto) 248 pt
4. Thor Hushovd (NOR, Garmin-Cervélo) 192 pt
5. André Greipel (ALL, Omega Phrama-Lotto) 170 pt
6. Cadel Evans (AUS, BMC Racing Team) 159 pt
7. Tyler Farrar (USA, Garmin-Cervélo) 141 pt
8. Mickaël Delage (FRA, FDJ) 122 pt
9. Edvald Boasson Hagen (NOR, Team Sky) 105 pt
10. Alessandro Petacchi (ITA, Lampre-ISD) 96 pt

Classement de la montagne :

1. Jelle Vanendert (BEL, Omega Pharma-Lotto) 74 pt
2. Samuel Sanchez (ESP, Euskaltel-Euskadi) 72 pt
3. Jérémy Roy (FRA, FDJ) 45 pt
4. Andy Schleck (LUX, Leopard-Trek) 28 pt
5. Cadel Evans (AUS, BMC Racing Team) 26 pt
6. Frank Schleck (LUX, Leopard-Trek) 24 pt
7. Johnny Hoogerland (PBS, Vacansoleil-DCM) 22 pt
8. Sylvain Chavanel (FRA, Quick Step) 20 pt
9. Sandy Casar (FRA, FDJ) 19 pt
10. Geraint Thomas (GBR, Team Sky) 18 pt

Classement des jeunes :

1. Rigoberto Uran (COL, Team Sky) en 65h32’29 »
2. Rein Taaramae (EST, Cofidis) à 1’07 »
3. Pierre Rolland (FRA, Team Europcar) à 1’25 »
4. Arnold Jeannesson (FRA, FDJ) à 2’10 »
5. Rob Ruijgh (PBS, Vacansoleil-DCM) à 5’01 »
6. Jérôme Coppel (FRA, Saur-Sojasun) à 5’08 »
7. Cyril Gautier (FRA, Team Europcar) à 18’42 »
8. Andrey Zeits (KAZ, Astana) à 22’56 »
9. Robert Gesink (PBS, Rabobank) à 27’26 »
10. Geraint Thomas (GBR, Team Sky) à 27’32 »

Classement par équipes :

1. Team Leopard-Trek (LUX) en 195h47’43 »
2. Team Europcar (FRA) à 6 sec.
3. Ag2r La Mondiale (FRA) à 2’32 »
4. Team Garmin-Cervélo (USA) à 3’43 »
5. Katusha (RUS) à 8’31 »
6. Cofidis (FRA) à 14’14 »
7. Euskaltel-Euskadi (ESP) à 16’28 »
8. RadioShack (USA) à 16’32 »
9. Team Sky (GBR) à 27’49 »
10. Saxo Bank-SunGard (DAN) à 28’39 »