Giacomo Montrasio sévit depuis plus d’un an de l’autre côté des Alpes, plus précisément en Italie où il a décidé de vouer un culte aux cyclistes féminines. A travers l’association « Ciclismo in Rosa » dont il est le cofondateur, il use d’opérations de pub et de charme pour redonner aux femmes de ce sport toute la grandeur et tout l’intérêt qu’elles méritent auprès des medias. Son action commence à faire parler d’elle en Europe. De plus, il n’oublie pas le côté humain de l’association qui récolte des fonds pour d’autres associations. Partons découvrir cet homme dont l’unique préoccupation semble le partage.

Giacomo, comment l’idée vous est venue de créer Ciclismo in Rosa ?
L’idée de créer Ciclismo in Rosa est récente. Elle est née après la seconde victoire d’Edita Pucinskaite sur le Giro en juillet 2007 à Seregno. Avec Carlo Ottolina, nous n’avions suivi pratiquement que le cyclisme masculin. Nous avions vu le Tour de France et le Tour d’Italie. Mais le fait que nous ayons assisté au départ et à l’arrivée de la dernière étape du Tour d’Italie féminin en 2007, dans notre ville, nous a permis de mieux connaître l’ambiance et l’environnement du cyclisme féminin. Nous avons tout de suite été fascinés. Ce sport est peu suivi des médias et c’est ce qui nous a amenés à nous engager dans cette voie.

Pourquoi ce nom ?
Le rose est la couleur de la féminité, une couleur souvent représentée dans les pelotons, signe d’une grande fatigue. Le rose est aussi la couleur du maillot du Tour d’Italie. C’est donc un rappel de notre patriotisme italien, sans cependant négliger tout ce qui se passe à l’extérieur de nos frontières.

Depuis quand existe ce site ?
Les années 2007-2008 ont été pour nous une sorte de préparation. Avec Carlo Ottolina, nous nous sommes fait connaître dans le cadre du cyclisme féminin avec de fortes initiatives, Carlo étant connu comme le chef de file du cyclisme féminin. Puis notre passion s’est concrétisée par une création d’association sportive, avec l’implication de Caterina Barila, qui a supervisé notre activité avec son expérience, notamment au niveau administratif. En février 2009 est né ASD Ciclismo in Rosa avec l’enregistrement du nom et du logo de l’association.

Quelle est son activité principale ?
Le but de l’association est de révéler le cyclisme féminin aux médias, aux journalistes, aux personnes comme vous et moi. Nos initiatives entraînent parfois un côté humoristique avec des revers provocants, comme la création de chaussures de cyclisme roses avec des talons aiguilles. En rappel au côté hollywoodien de l’empreinte de la main des artistes américains, nos athlètes les plus importants figurent dans des expositions photographiques, des foires et des centres culturels de notre pays. Notre activité est aussi un soutien pour la solidarité. Le soutien au groupe des cyclistes qui ont bénéficié d’une transplantation d’organes et à l’association qui s’occupe des « enfants papillons » souffrant d’épidermolyse bulleuse (NDLR : fragilité de la peau).

Combien de personnes collaborent avec vous ?
Le staff de Ciclismo in Rosa est composé de Carlo Ottolina, Caterina Barila et de moi-même. Ambrogio Rizzi et Davide Ronconi nous aident beaucoup également. Récemment nous avons coopté une nouvelle collaboratrice, Lisa Brugin, en qualité d’attachée de presse. Nous comptons aussi sur l’aide de quelques amis qui nous envoient des photos sur des événements auxquels nous ne pouvons pas participer.

Edita Pucinskaite vous écrit-elle des articles tous les mois ?
Jusqu’à maintenant, Edita a collaboré avec nous périodiquement. Elle était encore très impliquée dans son activité de cycliste. Nous espérons maintenant qu’ayant pris sa retraite de cycliste professionnelle, sa collaboration sera plus importante.

Comment s’est passée votre année 2010 ?
L’année 2010 a été une année riche, nous avons atteint et dépassé les 100 vidéos sur notre chaîne YouTube ainsi qu’un record de visualisation (4500 en vingt-quatre heures) pour le sprint victorieux de Giorgia Bronzini aux récents Championnats du Monde à Geelong. Ce site est le plus visité en Italie, pour des occasions et des événements sportifs.

Quels seront vos objectifs pour l’année 2011 ?
En 2011, nous chercherons absolument à donner le meilleur de nous-mêmes, à trouver de nouveaux collaborateurs et sponsors et par-dessus tout être présents à notre stand aux prochains Championnats du Monde à Copenhague.

Serez-vous présent à Londres ?
Pour Londres, nous sommes en train de préparer quelque chose de spectaculaire, nous espérons que nous aurons suffisamment de place pour l’exposition de notre stand.

Propos recueillis par Elodie Touffet pour http://velotekiero.sportblog.fr.