Il n’était plus remonté sur un vélo depuis son triomphe dans le Tour d’Italie le 29 mai dernier. Douze jours de repos du corps et de l’âme ont permis à Alberto Contador (Saxo Bank-SunGard) de se ressourcer tant physiquement que mentalement, et de songer à ce qu’il souhaitait entreprendre dans les semaines futures. Son audience devant le Tribunal Arbitral du Sport repoussée au mois d’août, le champion espagnol se savait en droit de prendre le départ du Tour de France : c’est ce qu’il fera. Vingt-quatre heures après sa reprise de l’entraînement, Alberto Contador a fait connaître sa décision ce midi dans le sud de Madrid, où 500 cyclotouristes se sont joints à lui dans le cadre d’une randonnée organisée en son honneur. C’est là, à son retour sur un vélo, que le Madrilène a choisi de communiquer son intention de prendre le départ du Tour.

« J’irai au Tour de France, a annoncé Alberto Contador, rapporte El Pais. Je sais que c’est un défi difficile, d’autant plus que les tests effectués hier à ma reprise de l’entraînement n’ont pas été très concluants, mais j’ai conscience qu’il reste encore du temps pour retrouver la forme. » Toujours dans l’incertitude quant à la validation de son sacre dans le Tour de France 2010, le troisième qu’il a remporté, Alberto Contador s’était fixé le Giro pour premier objectif cette saison, ignorant alors s’il serait autorisé à prendre le départ du Tour. Vainqueur du Tour d’Italie pour la seconde fois de sa carrière, la décision d’enchaîner avec le Tour en juillet ne dépendait plus que de lui. « M’attaquer au doublé Giro-Tour est un défi, insiste-t-il. J’ai beaucoup réfléchi à ça, j’en ai parlé avec mon entourage, et puis j’ai pris la décision en concertation avec mon manager Bjarne Riis. Pour l’équipe et nos partenaires, il était fondamental que je sois sur le Tour. »

Lauréat de six Grands Tours en sept participations, Alberto Contador avait bien réalisé le doublé Giro-Vuelta en 2008, mais il n’a encore jamais enchaîné deux épreuves aussi rudes que les Tours d’Italie et de France. En outre, un doublé du genre n’a plus été réalisé depuis Marco Pantani en 1998. « Il aurait été plus simple pour moi de préparer le Tour d’Espagne, ajoute-t-il. J’aurais eu plus de temps, j’aurais pu mieux récupérer, mais le Tour de France reste la plus grande course, celle qui réunit les meilleurs coureurs, et ça me motive. Je suis bien conscient qu’il y a presque quinze ans que le doublé Giro-Tour n’a plus été réalisé, mais je vais faire du mieux possible et on verra le résultat. » Impérial sur le Giro, il compte maintenant sur le repos plus que sur la compétition pour préparer au mieux le défi qui se présente à lui. A moins d’une participation probable aux Championnats d’Espagne, on ne le reverra pas en course avant le 2 juillet.