Nicolas, raconte-nous ce dernier kilomètre de l’Etape du Tour que tu viens de remporter.
J’étais lâché à environ 30 mètres depuis 5 kilomètres et je suis revenu juste sous la flamme rouge. Julien Absalon a lancé le sprint et je l’ai débordé à 500 mètres de l’arrivée pour aller chercher cette victoire. C’est peut-être la plus belle et la plus intense de celles que j’ai remportées.

Tu t’attendais à une course de côte, comment s’est passée cette montée du Semnoz ? 
C’est vrai qu’avant Quintal, tout s’est fait par l’arrière. Au pied on était encore 25. Julien a attaqué de suite. Peter Pouly et moi avons suivi. Ensuite, chacun a essayé de mettre le KO définitif tout au long des 11 kilomètres de montée jusqu’à ce dernier kilomètre magique pour moi.

Comment as-tu géré ces 120 premiers kilomètres ? 
J’ai tourné les jambes, mais aussi veillé à bien m’hydrater à bien manger. Cela m’a permis d’arriver au pied dans les meilleures conditions possible.

Qui craignais-tu le plus entre Peter Pouly et Julien Absalon ? 
J’avais remarqué que Julien était vraiment bien. Par contre, Peter me paraissait un peu plus en retrait. Je dirais que Julien était le plus dangereux pour moi.

Tu es longtemps resté en retrait dans la montée finale, était-ce tactique, ou n’avais-tu plus les jambes ? 
Au début, ce n’était pas une tactique, j’étais à la rupture avec les attaques. Mais ensuite j’ai bien vu qu’ils montaient aussi vite que moi. J’ai alors décidé de revenir le plus tard possible et de fournir l’effort de la dernière chance dans les derniers mètres de la difficulté.

Était-ce parce que tu la voulais « un peu plus » que Julien Absalon ?
Peut-être, mais pour ma part je n’aurais jamais rien lâché dans la tête. C’était mon objectif, donc il ne fallait pas avoir de regrets plus tard.

As-tu des stats sur ton rythme de pédalage ou tes pulsations au max et sur le dernier kilomètre ? 
Oui, je crois que j’étais à 192 pulsations par minute sur les 500 derniers mètres, et à 90 rpm

Est-ce la plus belle victoire de ta carrière ? 
Oui, sans aucun doute. Qui plus est devant tous les gens de ma région et Mavic qui m’a fait confiance.

Quel va être ton programme pour la suite de la saison ? 
Je ferai juste encore deux courses. Je serai sur la Salève-Glière pour Jérôme Coppel qui est le parrain et du même club que moi. Je ferai aussi le tour du Mont-Blanc by Odlo à deux avec mon pote Jérémy Laby pour finir aux Saisies.

Combien de fois as-tu monté le Semnoz ?
Cette année je suis montée quatre fois au Semnoz. Je vais rester sur cette dernière montée de Rêve pour 2013, une année déjà classée grand cru.

Quel est ton favori pour la 20ème étape du Tour qui se déroulera sur le même tracé ? 
C’est difficile à dire. Je dirais Nairo-Alexander Quintana pour la raison, mais le coeur dit Jérôme Coppel.

Propos recueillis le 8 juillet 2013.