Monsieur le Président, décrivez-nous la piste de Saint-Quentin-en-Yvelines dévoilée hier…
Elle est belle esthétiquement. La piste est claire et entourée d’un liseré noir, là où dans tous les autres vélodromes, elle est de la même couleur que le bois. Cela souligne les courbes de ce vélodrome. Elle est aussi plus large. La norme est de 7 mètres, mais celle-ci fait 8 mètres. On se lance de plus haut, donc on va plus vite. Forcément, on bat plus de records. Les courses vont être encore plus tactiques. La planimétrie et le bois sont absolument fabuleux. Ce n’est pas un vélodrome qui saute, il roule parfaitement bien, il est vraiment superbe. En terme de nombre de places, il est supérieur à celui de Roubaix, car il a une dimension internationale. La piste de Roubaix est magnifique, elle est conforme aux normes, mais elle n’a pas été construite avec le même budget.

Quels objectifs espérez-vous atteindre grâce à cet outil ?
L’objectif, ce sont les Jeux Olympiques de Rio en 2016, j’espère que nous serons performants là-bas. J’en suis même convaincu. Si on avait deux médailles d’or en cyclisme sur piste, ce serait absolument fabuleux. Je ne suis pas sûr que l’on repassera complètement devant les Britanniques à Rio, mais j’espère qu’on leur prendra quelques médailles. Mais surtout des médailles d’or. Nous n’avons plus eu de titres depuis 2000. Nous en avons besoin. Nous avons des athlètes qui en ont le talent. François Pervis l’a encore montré, Gregory Baugé reviendra en forme. Cette piste sera bien sûr utile en sprint où l’on est déjà parmi les deux ou trois premières nations mondiales, mais aussi en endurance. Nous n’avons pas été sélectionnés aux Jeux Olympiques en poursuite par équipes à Londres. Il y a un véritable enjeu.

Vous êtes-vous déjà fixé une échéance pour l’accueil de grandes compétitions nationales et internationales ?
Nous allons accueillir les Championnats de France dès l’année prochaine, du 2 au 5 octobre 2014. Mais nous allons aussi être candidats aux Championnats d’Europe et du Monde. Dès 2015-2017, nous voulons avoir ces Championnats, d’abord les Europe, puis les Mondiaux en 2017. Pourquoi pas aussi les Jeux Olympiques si la France est candidate pour 2024. C’est bien sûr un atout. Avoir des équipements qui existent minore le coût d’une candidature. C’est un point qui est étudié par le CIO : plutôt que de tout construire ex nihilo, avoir des équipements qui existent. C’est aussi la survivance de Paris 2012. De cette ambition française de l’époque, il reste ce vélodrome. J’ai envie de pousser pour Paris 2024, car cela fera 100 ans que notre pays attend les Jeux Olympiques. Il faut que nous soyons tous unis derrière une candidature, qu’il y ait une ambition de tout le pays. Je pense qu’en ces temps difficiles, des ambitions collectives comme celles-là peuvent redonner de l’espoir et de l’optimisme.

Propos recueillis le 19 décembre 2013 à Saint-Quentin-en-Yvelines.