Clément Russo. Vainqueur des deux premières manches du Challenge National Juniors, Clément Russo (Rhône-Alpes) est passé à côté de la victoire finale hier à Pontchâteau, perclus de malchance. « Dès le départ, le gars qui était derrière moi m’est rentré dedans, du coup mon patin s’est coincé sur la roue, nous a-t-il confié dans la douleur physique et morale après le franchissement de la ligne. Ça m’a valu de repartir en dernière position. J’ai tout donné pour rejoindre le groupe de tête mais quand je suis parvenu à faire la jonction à mi-course je n’avais plus la force de suivre les attaques. Je me suis concentré sur la victoire au classement général du Challenge National mais je suis tombé dans le dernier virage. Ma roue avant est partie de travers, j’ai perdu le contrôle et je n’ai absolument rien pu faire. Sans tomber je pouvais encore gagner. »

Mathieu Morichon. Loin du niveau auquel il nous avait habitués sur les deux premières manches du Challenge National, le Limousin Mathieu Morichon était en proie au doute et sur le point de tourner la page cyclo-cross. 2ème à Pontchâteau, l’ancien vainqueur du Challenge National Cadets s’est ressaisi. « Je m’étais franchement demandé s’il fallait que je continue si ça ne marchait pas à Pontchâteau, a-t-il affirmé après le podium. J’ai loupé les deux premières manches et dans la tête c’était dur. On s’investit beaucoup, on fait beaucoup de sacrifices, et ne pas réussir à entrer dans un Top 10 c’est dur. Pour moi, cette 2ème place est un soulagement, ça me redonne confiance. Le meilleur a gagné à Pontchâteau en la personne de Léo Vincent. Quand il est parti j’ai hésité avant de me décider à y aller. Mais même si j’ai tardé à me lancer à sa poursuite, je n’aurais pas pu le battre. Sur la fin ça s’est vraiment joué dans la tête. »

Marlène Morel-Petitgirard. C’est la sensation féminine de l’automne. 2ème à Saverne en l’absence des filles qui la dominent traditionnellement, Marlène Morel-Petitgirard (VCC Morteau-Montbenoît), 24 ans, a réédité sa performance, cette fois derrière Pauline Ferrand-Prévot mais devant Lucie Chainel et Christel Ferrier-Bruneau. « Terminer 2ème à Pontchâteau est une vraie surprise à laquelle je ne m’attendais pas. Je n’étais pas au top en début de course car pas à mon rythme. J’ai commencé à me sentir bien quand Lucie Chainel a accéléré, ça m’a débloquée ! » Suivie par un entraîneur pour la première fois, Marlène Morel-Petitgirard a pu en mesurer les bénéfices. Pour autant, celle qui vise un podium aux Championnats de France ne se projette pas dans l’avenir. « Je n’ai pas prévu de faire la prochaine saison, ceci en raison de projets personnels… »

3 questions à… Christel Ferrier-Bruneau (Hitec Products-Mistral Home)

Christel, on t’a longtemps vu offensive à Pontchâteau avant que tu ne rétrogrades dans le dernier tour, as-tu payé tes efforts ?
J’étais vraiment bien au début. J’ai essayé d’attaquer pour faire la sélection dans le groupe de tête. Mais sur ce circuit hyper roulant ce n’était pas évident. On a pu voir dans les autres catégories que ça arrivait pas mal au sprint. Mais j’ai quand même voulu essayer. Dans le dernier tour, je n’ai pas bien compris : j’ai fait un malaise. Je ne voyais plus rien ! Je n’ai pas voulu prendre trop de risques, tant pis, j’ai relâché mon effort.

A quoi imputes-tu ce malaise ?
J’ai fait une grosse semaine d’entraînement, les manches du Challenge National n’étant pas mon objectif cet hiver. Je n’avais rien à jouer au classement général, n’ayant pas couru la première manche. J’étais donc un peu moins en forme qu’à Roubaix en Coupe du Monde (NDLR : 5ème). J’ai voulu attaquer dans la bosse et mon corps a mal réagi. Je n’ai pas assez récupéré après cet effort et c’est certainement pourquoi j’ai eu ce malaise.

Malgré tous tes efforts, il s’est avéré difficile de faire la différence entre vous quatre ?
Lucie Chainel et moi avons sans cesse essayé d’attaquer, c’est toujours plus dur quand on mène une course offensive. Pauline Ferrand-Prévot, elle, est restée dans les roues, et on a bien vu qu’elle était plus facile que nous sur la fin. Maintenant, je vais me concentrer sur l’objectif du Championnat de France, qui ne m’a jamais trop réussi, et les Coupes du Monde de Namur, Zolder et Rome.

Propos recueillis à Pontchâteau le 9 décembre 2012.