Alain, comment avez-vous reçu l’information du contrôle positif de Frank Schleck ?
Nous avons appris hier en journée par l’Union Cycliste Internationale que Frank était positif mais qu’il n’était pas suspendu, donc qu’il pouvait continuer le Tour. Le temps que l’on fasse les formalités, ça a duré un bon moment. Nous avons pris contact avec ASO et estimé qu’il était mieux, par respect pour l’épreuve, qu’il quitte le Tour. C’est mieux aussi pour Frank, qui a maintenant tout intérêt à bien organiser sa défense.

Dans quel état était-il hier soir ?
Abattu forcément. On lui a dit qu’il avait fait l’objet d’un contrôle anormal mais qu’il n’était pas considéré comme positif et qu’il pouvait continuer le Tour s’il le souhaitait, mais je ne vois pas comment il aurait pu continuer comme ça, avec quatre cols aujourd’hui. Je pense qu’il va se défendre et que ça va aller mais il était abattu et nous avec. Nous n’arrivons plus à comprendre.

Vous êtes allé au poste de police avant même diffusion du communiqué, pourquoi ?
Nous nous y sommes rendu de nous-mêmes pour montrer que nous sommes droits et honnêtes et pour s’expliquer. A chaque fois qu’il y a un contrôle positif, la police se rend à l’hôtel, même si là on nous a dit qu’on ne serait pas venu nous chercher. Moi, je ne voulais pas voir les images de Frank dans un camion de police. Je trouve ça stupide parce que ça déforme tout et qu’on n’a déjà pas besoin de ça pour que les faits soient déformés. Nous avons souhaité rentrer en contact aussi avec les gens de l’OCLAESP, mais on nous a dit qu’il n’y avait pas d’affaire Frank Schleck, le produit ne figurant pas sur leur liste.

Où est Frank Schleck aujourd’hui ?
Il est de retour pour le Luxembourg. Dès hier, vu le bazar qu’il y avait devant l’hôtel, tous les journalistes présents au portail de Villa Navarre, qu’ils ont d’ailleurs fini par casser, nous avons décidé de le faire rentrer immédiatement chez lui.

Qu’attendez-vous de la fin de ce Tour de France ?
On va essayer de faire le maximum. Mon travail, en tant que directeur sportif de l’équipe et manager sur ce Tour, reste de motiver les troupes. Il faut continuer en ayant une pensée pour Frank et en souhaitant pour lui que la suite s’organise bien. Les coureurs sont abattus, forcément. La course du jour ne va pas être facile à gérer pour eux, surtout avec la montagne qu’il y a au programme. Mais Haimar Zubeldia est 6ème, ça fait partie de leur travail et du mien de les motiver.

Propos recueillis à Pau le 18 juillet 2012.