Florian, peut-on dire que 2012 a été votre plus belle saison ?
Oui sans aucun doute, ça a été la plus belle avec trois victoires, et surtout une fin de saison sur les chapeaux de roue. Paris-Bourges, c’est vraiment une belle victoire car derrière il y avait du beau monde. C’était un très bon point final à la saison.

Où s’est passé le déclic pour vous ?
En 2011. On apprend de nos victoires, mais on apprend plus de nos défaites et j’en ai subi un paquet cette année-là. Je me suis posé pas mal de questions sur les raisons de ma méforme et pourquoi je n’étais pas dans l’allure. J’ai trouvé des solutions avec l’entraîneur Franck Renimel on a beaucoup discuté, revu notre approche de la saison. De ces conclusions et des constats que l’on a pu faire sur nos erreurs, on a revu notre approche en 2012. On a bossé correctement et attaqué plus fort. On a aussi été chercher du soleil plus tôt pour pouvoir rouler dans de bonnes conditions car chez moi l’hiver est assez rude. C’est ce qui m’avait coûté le début de saison 2011. Ça n’a pas été le cas en 2012 où j’ai fait un hiver studieux.

Avez-vous appliqué la même formule cet hiver ?
Oui bien sûr, c’est ce qu’on a refait cette année. J’ai pas mal d’espoirs pour 2013 car il y a cet acquis de 2012, d’une grosse saison. Ça aide toujours pour aider celle qui suit. J’espère cueillir les fruits de ma saison 2012 en 2013 après un bon hiver programmé avec Franck, avec le stage d’équipe en janvier et les premières courses début février.

Ressentez-vous plus de pression ?
La pression, je ne me la mets pas. On m’attend au tournant, mais ça fait partie des « inconvénients » de ce métier. La place n’est jamais acquise pour toujours. Il faut sans cesse renouveler ses résultats, confirmer, où être présent chaque saison. Il n’y pas plus de stress ou de pression. Je veux encore briller et gagner des victoires. J’ai des objectifs plus précis, mais quelles que soient les victoires, je serai content. C’est ça l’objectif principal. Aller dans la bonne direction.

Ces objectifs, quels sont-ils ?
Ça commence mal car je voulais me préparer pour Paris-Nice (l’équipe n’a pas été invitée NDLR) et faire une bonne épreuve. On a le Dauphiné, c’est une autre approche, une autre épreuve, bien moins nerveuse et plus montagneuse donc qui ne correspond pas forcément à mes critères favoris. On va tout de même préparer cet objectif. On va revoir notre approche du début de saison. Mais je viserai les courses par étapes comme le Quatre Jours de Dunkerque et les classiques qui me seront possibles de faire. J’espère qu’on pourra être présents sur la Flèche Wallonne. Sur la deuxième partie de saison, je viserai le Tour du Limousin et les belles classiques en France.

Et Paris-Roubaix ?
C’est autre chose. C’est une dimension au-dessus. Je suis encore dans l’apprentissage. Je n’ai jamais eu vraiment de chance entre les chutes et les ennuis mécaniques sur les deux dernières participations. Donc cette année je veux y retourner avec l’envie de faire une belle prestation et surtout de voir le vélodrome car ça n’a pas été le cas pour le moment. On a à cœur de faire une belle course. On va y travailler, mais c’est vrai que c’est une course très particulière. C’est pour les meilleurs mondiaux et on est un cran en dessous, on ne doit pas se le cacher. Mais on a vu de belles choses ces dernières années. Comme Sébastien Turgot l’an dernier, Damien Gaudin l’année d’avant donc les Français commencent à faire leur place sur Paris-Roubaix. Pourquoi pas nous ? Car on a les mêmes valeurs que ces coureurs-là. On a nos chances de bien y figurer.

L’autre objectif sera de briller sur les Coupes de France…
Oui, c’est un objectif d’équipe. Mais le classement par équipes de la Coupe de France passe aussi par des victoires individuelles.

Pourrait-on vous voir jouer le général individuel ?
Ce n’est pas l’objectif du début de saison. C’était la même chose il y a trois ans. J’ai fini par le jouer car j’avais quelques points d’avance. Mais en début de saison, ce n’est pas un objectif que je me fixe. On comptera les points après les Championnats de France et on verra en fonction des épreuves qu’il restera.

Connaissez-vous le circuit ?
J’ai eu des échos plutôt positifs sur le profil de coureurs qui pourraient correspondre à ce circuit-là. C’est vrai que ça pourrait rentrer dans mes caractéristiques. Les dirigeants n’ont pas oublié que la dernière fois que le Championnat de France était en Bretagne, c’est l’équipe qui avait gagné (avec Dimitri Champion à Saint-Brieuc en 2009 NDLR). On aura un peu de pression. C’est un Championnat un peu particulier avec les ribins. Ça va être usant et le Dauphiné va nous permettre de bien préparer la course. Ce sera un objectif pour moi comme pour n’importe quel coureur à qui correspond ce circuit. Un titre de Champion de France n’a pas de valeur. On verra en fonction de la forme qu’on aura le jour J.

Propos recueillis à Rennes le 24 janvier.