Difficile d’attirer l’attention quand tous les regards sont tournés vers Roubaix. C’est un pari de l’organisation, mais pas sûr qu’il soit gagnant. En plaçant le GP Pino Cerami la veille de Paris-Roubaix au lieu de la placer en semaine comme ce fut longtemps le cas, les responsables belges de l’épreuve jouent à un jeu dangereux. Certes, la course peut drainer plus de public dans la région montoise sur le bord de la route, mais elle risque de passer dans l’ombre du Géant du Nord. Certes, les deux grandes équipes belges que sont Lotto-Belisol et Omega Pharma-Quick Step sont présentes, mais elles y sont bien sûr sans leurs cadres qui préparent avec sérieux Paris-Roubaix. Au vu de la faiblesse du plateau, les Omega Pharma-Quick Step et notamment Alessandro Petacchi, 4ème du GP de l’Escaut mercredi, font figure de favoris.

Parmi les modifications notables de cette édition 2014 du GP Pino Cerami, il n’y a pas que le changement de date. Il y a aussi une évolution majeure du parcours. La Tienne du Dragon (250 mètres pavés à 13,6 %), la principale difficulté de l’épreuve a été supprimé du circuit final. Avec elle (ou plutôt sans), les espoirs des attaquants ont disparu, tant l’épreuve ne réserve pour ainsi dire aucune surprise avec un peloton bien groupé à l’entame de la dernière ligne droite. Giorgio Cecchinel (Neri Sottoli-Yellow Fluo) et Angelo Pagani (Bardiani-CSF) vont pourtant tenter l’impossible : échapper aux sprinteurs. Partis après une première heure de course disputée à très vive allure, les deux hommes vont bénéficier des largesses du peloton avec un avantage atteignant les huit minutes.

Mais leur avance ne pèsera pas bien lourd au moment où les équipes de sprinteurs, sachant que leurs chances de victoire sont élevées, mettent en route pour combler l’écart. C’est chose faite à une vingtaine de kilomètres de l’arrivée, mais seule une partie du paquet a réussi à recoller. La seconde partie ne panique pas, bien emmenée par l’équipe Omega Pharma-Quick Step, grande favorite du sprint. Et la formation belge ne va pas faillir à son statut. Elle aurait pu gagner avec Mark Renshaw ou même Andrew Fenn, mais c’est Alessandro Petacchi qui a le beau rôle. L’Italien qui n’avait plus levé les bras depuis le Tour de Bavière en 2012 remporte à 40 ans sa première victoire sous les couleurs belges. C’est cependant un an de moins que Pino Cerami quand il avait remporté une étape du Tour en 1963 !

Classement :

1. Alessandro Petacchi (ITA, Omega Pharma-Quick Step)
2. Jonas Vangenechten (BEL, Lotto-Belisol) m.t.
3. Daniele Colli (ITA, Neri Sottoli-Yellow Fluo) m.t.
4. Tom Van Asbroeck (BEL, Topsport Vlaanderen-Baloise) m.t.
5. Sonny Colbrelli (ITA, Bardiani-CSF) m.t.
6. Antoine Demoitié (BEL, Wallonie-Bruxelles) m.t.
7. Danilo Napolitano (ITA, Wanty-Groupe Gobert) m.t.
8. Joeri Stallaert (BEL, Veranclassic-Doltcini) m.t.
9. Rudy Barbier (FRA, Roubaix Lille Métropole) m.t.
10. Kristian Sbaragli (ITA, MTN-Qhubeka) m.t.