Joaquim Rodriguez. Inattendue à ce niveau hier, l’équipe Katusha a bien failli s’adjuger le contre-la-montre par équipes du Giro, ne terminant l’étape que 5 secondes après l’équipe Garmin-Barracuda, victorieuse. Du coup, voilà Joaquim Rodriguez catapulté en tête des favoris, 10ème à 30 secondes au classement général. Mais les différences restent minces sur ses principaux adversaires : Kreuziger est à 10 secondes, Basso à 17 secondes. « L’équipe a réalisé un contre-la-montre par équipes spectaculaire, a apprécié Joaquim Rodriguez. Nous n’aurions pas pu aller plus vite. Je suis vraiment heureux parce que nous avons gagné des secondes sur tous les autres favoris, et ça m’apporte une très grosse motivation et un très grand moral. » Notez qu’à cette occasion le Team Katusha a étrenné un tout nouveau vélo de contre-la-montre conçu par Canyon.

Taylor Phinney. La malchance a donc suivi Taylor Phinney (BMC Racing Team) jusqu’en Italie, où l’Américain a fait un nouveau tout droit hier dans le contre-la-montre par équipes, traversant un bout de champ sur le vélo, ce qui lui a valu de traîner des herbes hautes coincées à hauteur de son dérailleur jusqu’à l’arrivée. « Un de nos coureur est allé trop vite dans un virage alors qu’il prenait le relais et il a dû couper tout droit dans l’herbe, ce qui a ralenti le rythme, a raconté le directeur sportif Fabio Baldato, témoin de la scène. Mais ils ont eu la bonne réaction de s’attendre les uns les autres et ensuite, ils ont fait le meilleur temps dans la troisième partie du chrono. » Taylor Phinney a perdu le maillot rose mais a tenu à remercier un à un chacun de ses coéquipiers. « J’ai donné le maximum que j’avais, mais je n’avais rien à donner. Je ne suis même pas sûr que j’aurais pu continuer jusqu’à l’arrivée, je suis impatient de leur rendre la pareille. »

Ivan Basso. 7ème du contre-la-montre par équipes avec sa formation Liquigas-Cannondale, Ivan Basso a plutôt réussi une bonne opération hier encore, alors qu’on n’est pas encore entré sur son terrain de prédilection. Le double vainqueur du Giro s’est réjoui de la performance collective. « On peut dire qu’on a fait un bon chrono, s’est félicité Ivan Basso. Tant quant à notre performance qu’au résultat au regard de ce qu’ont fait les autres prétendants au maillot rose. Ce n’était pas un parcours facile, et nous le savions. C’est une nouvelle étape. Le classement des favoris n’a pas beaucoup évolué. Seul Joaquim Rodriguez a gagné beaucoup de secondes mais il ne s’agit que de très peu de temps en définitive. Ce n’est pas encore le moment de parler du classement général, on doit seulement penser à rester concentrés sur les prochaines étapes. »

Garmin-Barracuda. Engagé de dernière minute pour parer la défection de Thomas Dekker, blessé, le jeune Ramunas Navardauskas (Garmin-Barracuda) a pris possession du maillot rose hier à Vérone. Tout juste remis d’une fracture de la clavicule quand il a fait sa reprise au Tour de Romandie, le Lituanien a convaincu son entourage. Le directeur sportif Allan Peiper raconte. « Mardi, ça n’a pas vraiment été une journée de repos étant donné la pression qui a monté en vue du chrono. A l’échauffement avant le chrono, les gars sont montés à 60 à l’heure sur le plat. Ça a impressionné beaucoup d’équipes qui ont croisé notre chemin. Tout s’est passé à la perfection durant la course mais Navardauskas a commencé à avoir du mal à s’accrocher à 1500 mètres du but. Il a finalement réussi à reprendre contact avec le train. Nous avons atteint nos objectifs. Maintenant nous allons défendre le maillot et nous battre pour une étape avec Farrar. »

L’étape du jour :

5ème étape : Modène-Fano (209 km). Le peloton du Tour d’Italie entame sa descente de la Botte italienne via le rivage adriatique. Au départ de Modène, en Emilie-Romagne, la course traversera Bologne puis Forli avant de rejoindre Rimini, au bord de la mer. Elle ne quittera alors plus le littoral, qu’elle longera durant les 50 derniers kilomètres jusqu’à l’arrivée à Fano, dans la région des Marches. Le parcours tout plat de cette étape favorisera les desseins des sprinteurs, dont l’avancée vers Fano sera néanmoins perturbée par une succession de petites bosses à 35 kilomètres de l’arrivée. Le Gabicce Monte, emprunté à ce moment-là, est long de 2 kilomètres à 4,8 %. Il s’agira de la difficulté majeure d’une étape promise aux plus rapides. Le final rectiligne et en très léger faux-plat garantira aux sprinteurs d’en découdre magistralement.