Alberto Contador. Hier au sommet de la Croix-Neuve, Alberto Contador (Astana) a repris les dix secondes qu’il avait perdu sur Andy Schleck à Avoriaz. « Psychologiquement, cela compte », proclame l’Espagnol. S’il s’est rassuré, le Madrilène était un peu déçu de n’avoir pas récupéré un peu plus de temps.  « J’avais vu qu’Andy (Schleck) n’était pas très bien et j’ai tenté ma chance. C’était peut-être un peu tard ». Contador estime maintenant que la balle est dans son camp. Au-delà de sa personne, ce coup d’éclat rassure son équipe. »Cette journée est importante pour moi mais aussi pour toute mon équipe, qui va puiser, dans ce petit écart creusé sur mon principal adversaire, beaucoup de forces morales en vue des difficiles étapes à venir. » En revanche, Contador n’a pas eu un mot pour son lieutenant Vinokourov, privé de la victoire d’étape. Le Kazakh semblait amer à l’arrivée même si son discours restait des plus policé. « J’ai tout donné, mais malheureusement c’est comme ça, notre équipe joue le général. J’ai quand même fait une belle étape. »

Affaire Landis. Greg Lemond, triple vainqueur du Tour de France (1986,1989,1990), est cité à comparaître devant un grand jury dans l’enquête ouverte par les instances fédérales des Etats-Unies, sur les soupçons de dopage qui pèsent sur Lance Armstrong depuis les aveux de Floyd Landis. Lemond témoignera le 30 juillet prochain au sujet d’informations qu’il pourrait avoir sur les équipes dans lesquelles à évoluer l’Américain, à partir de l’ère Bruyneel – de l’équipe US Postal à l’équipe RadioSchack. Dans le passé, l’ancien champion du monde ne sait jamais montré très tendre avec son compatriote, n’hésitant pas à s’accrocher verbalement avec lui, comme lors de la conférence de presse consacrée au retour de l’Américain en septembre 2008.

Dimitri Champion. Epargné par les chutes depuis le début du Tour, Dimitri Champion (AG2R La Mondiale) souffre d’une infection au pied. Gêné par une grosse ampoule infectée, le Francilien doit serrer les dents pour continuer. L’ancien champion de France estime que l’étape de Revel est l’une de ses dernières chances pour s’illustrer sur ce Tour. « je vais tenter de prendre l’échappée demain bien que le dénivelé soit quand même important, car après on reprend les étapes de montagne. »

Dans la roue du 101. Jour après jour, il confirme et s’installe dans le haut du classement général. Jurgen Van Den Broeck est la révélation de cette première partie de Tour. Jamais à la rupture, le Belge, qui semble avoir une confiance démesurée en ses compétences, n’hésite pas à prendre la course en main, comme hier sur les pentes de Mende. Après provoqué la sélection dans le groupe Maillot Jaune, il a été le seul à pouvoir répondre à Rodriguez. Dans les passages les plus durs de l’ascension, il s’est même montré beaucoup plus à l’aise qu’Andy Schleck. 5ème du général à 3’31, on devrait  revoir le grimpeur dans les Pyrénées avec la même envie de bien figurer.

Tout au long du Tour de France, Vélo 101 suit de près le dossard 101, Jurgen Van den Broeck. Né à Herentals, la patrie d’un certain Rik Van Looy, le Flamand est peut-être le grimpeur que la Belgique attend. Leader unique de l’équipe Omega-Pharma-Lotto en l’absence de Jean-Christophe Péraud, il a déjà terminé 7ème du Giro 2008 et 14ème du dernier Tour de France.

La phrase du jour. « Landis ne nous a pas surpris. Cela fait deux ans qu’il nous menace et même, depuis 2006, il nous harcèle pour nous demander soit une place dans l’équipe, soit de l’argent. » Johan Bruyneel, manager de l’équipe RadioShack.

Le road-book étudié par Stéphane Augé :

13ème étape : Rodez-Revel (196 km). Capitaine de route de l’équipe Cofidis, le Palois Stéphane Augé dispute son huitième Tour de France. Il nous livre chaque matin son regard sur le parcours du jour. « Voilà une étape qui me plaît beaucoup ! C’est une étape pour moi. Hier, ça a été dur, et je connais bien ces routes casse-pattes. Pour moi l’échappée ira au bout, surtout qu’après on entre dans les Pyrénées. Ca sent l’air des montagnes et les leaders ne vont pas s’affoler. Après, il reste des sprinteurs mais je n’y crois pas. Le début est vraiment accidenté donc l’échappée va prendre du champ. Les équipes de sprinteurs vont sans doute rouler mais ne vont pas réussir à revenir sur l’échappée. C’est trop accidenté. C’est une étape que j’ai cochée, comme j’en ai coché à peu près une par semaine sur ce Tour. J’aimerais bien être devant. »