Mark Renshaw. Mis hors-course du Tour de France pour sprint irrégulier et dangereux (coups de tête et vague), l’ultime maillon de la rampe de lancement de Mark Cavendish (HTC-Columbia) ne comprend pas la sanction qui lui a été imposée. « C’était très dangereux. Le coureur de Garmin (ndlr : Julian Dean) a essayé de virer à gauche sur moi, j’étais déjà sur les barrières. Il me pousse: ou je chute ou je me penche vers lui. Je n’avais pas d’autre choix. On a critiqué Cavendish pour ne pas avoir sprinté droit au Tour de Suisse mais tout le monde fait la même chose. Le Tour de France, c’est toujours dangereux » a déclaré le sprinteur australien. Sans surprise, c’est toute la formation HTC-Columbia qui trouve la sanction inappropriée. « Je me demande sur quoi les commissaires se sont basés pour exclure Mark. Il y a quelques jours, un coureur s’est arrêté après l’arrivée, a enlevé sa roue et l’a jetée contre un autre coureur. Tout ce qu’il a eu est une amende de 300 euros. Aujourd’hui Renshaw a essayé de garder sa ligne et a été gêné par Dean » s’indigne Rolf Aldag, manager de l’équipe, en faisant référence à la rixe opposant Barredo et Rui Costa après la 6ème étape.

Frank Schleck. Victime d’une triple fracture de la clavicule lors de la troisième étape du Tour, l’aîné des frères Schleck (Team Saxo Bank) ne mâche pas ses mots à l’encontre d’ASO, la société organisatrice du Tour. « Ceux qui planifient le Tour de France n’ont pas le droit de jouer avec la vie des coureurs dans le seul but de rendre la course spectaculaire » a-t-il fustigé lors d’un entretien accordé au journal danois  Ekstra Bladet. « Les chutes font partie de la course, mais elles ne doivent pas devenir un divertissement.  Il y a des coureurs qui ne se relèvent jamais et deviennent infirmes pour la vie. » Très en colère, le Luxembourgeois est d’autant plus frustré qu’il se savait capable de réaliser un grand Tour de France. « J’étais en très grande forme, l’équipe tournait bien et j’étais en confiance »  Vainqueur du Tour de Suisse il y a un mois, Frank Schleck pourrait maintenant se concentrer sur le Tour d’Espagne qui débute à la fin du mois d’août.

Joaquim Rodriguez. Actuellement neuvième du classement général, le grimpeur de poche espagnol (59 kilos pour 1m69) de la formation Katusha découvre le Tour de France avec réussite. Celui qui a déjà terminé 6ème du Tour d’Espagne et 17ème du Tour d’Italie s’est déjà fait une opinion sur la Grande Boucle. « Le rythme y est plus élevé, mais pas non plus trop différent des autres Grands Tours. Dans le Tour de France, on part très vite dès le départ. Les étapes sont plus longues et chaque cycliste veut réaliser le moindre résultat puisqu’il sait que sa performance sera décuplée par la couverture médiatique qu’il y a  » explique-t-il sur son site internet. Alors qu’il se trouve à un peu plus de 5 minutes d’Andy Schleck, le Catalan ne fait pas du classement général sa priorité. » Gagner une étape est pour moi le plus important. Finir dans le Top 10 serait encore mieux, mais je préfère gagner une étape, même si les deux sont possibles. »  A trois jours des étape Pyrénéennes, on devrait revoir Rodriguez à son avantage dès aujourd’hui sur la montée Laurent Jalabert, lui qui affectionne les très forts pourcentages.

La phrase du jour. « On a revu le film qu’une fois. Renshaw tape avec la tête, un peu comme au keirin. Mais, on est dans le sport cycliste, on n’est pas dans le combat. Tout le monde aurait pu être sur le dos ce soir. On ne peut pas accepter cela. » Jean-François Pescheux, directeur de course du Tour de France, à propos de la mise hors-course de Mark Renshaw.

Le road-book étudié par Stéphane Augé :

12ème étape : Bourg-de-Péage-Mende (210,5 km). Capitaine de route de l’équipe Cofidis, le Palois Stéphane Augé dispute son huitième Tour de France. Il nous livre chaque matin son regard sur le parcours du jour. « C’est une étape pour les grimpeurs plus encore que pour les puncheurs. Mende, il faut aller le monter ! C’est un grimpeur qui gagne là-haut. Il y a 3 kilomètres vraiment durs à 10,2 %. C’est une étape vallonnée, dure, propice aux échappés. On arrivera dans les côtes après 20 kilomètres. Et on devrait y laisser des plumes. A partir de Suc de Montivernoux, le col de 2ème catégorie, on est toujours en prise. Ce sera vallonné jusqu’à la descente sur Mende pour l’arrivée en côte. Au final, c’est une étape pour les baroudeurs-grimpeurs. Ils ont dessiné un Tour avec des étapes qui ne devraient pas toujours influer sur le classement général mais qui ouvriront des portes aux attaquants. L’équipe du Maillot Jaune, à force d’être sollicitée, pourrait bien dire stop et on pourrait assister à un coup de Trafalgar semblable à celui du Giro, avec une grosse échappée qui va au bout. »