Les locaux au Pays de Galles l’appellent Iron Mountain, la montagne de fer. En anglais, Tumble veut dire chute. Deux exercices de traduction suffisent à donner une indication sur la difficulté du final de cette 3ème étape du Tour de Grande-Bretagne. L’épreuve avait déjà innové l’an dernier en proposant une arrivée au sommet aux pourcentages modérés. Cette fois, le Tour de Grande-Bretagne va plus loin, jusqu’au sud-est du Pays de Galles, pour trouver des pourcentages plus élevés avec une ascension de 6 kilomètres où les pourcentages dépassent les 7 %. Les contours du classement général devaient être dessinés ce soir, mais la peur engendrée par cette montée finale inédite va rendre attentistes tous les favoris que l’on attendait sans doute un peu plus offensif pour l’étape-reine de cette édition.

Bien sûr, certains coureurs auront cet allant que n’ont pas eu les candidats à la victoire finale. Signalons là d’abord chez le jeune Mark McNally (An Post Chainreaction), échappé pour le troisième jour consécutif. Yanto Barker (Team Raleigh), Michael Cuming (Rapha Condor JLT), Sebastian Lander (BMC Racing Team) et Thomas Stewart (Madison Genesis) ne vont pas démériter non plus pour permettre à l’échappée d’accroître son avantage jusqu’à 2’40 ». Mais on s’attardera volontiers sur le tempérament de Manuele Boaro (Tinkoff-Saxo).

L’Italien récompensé par une étape au Tour du Danemark cet été se jette sur ce qu’il peut : sprints intermédiaires et classement de la montagne. Surtout, il a le mérite de relancer une échappée en perte de vitesse face à la meute. En trio puis en solo, le solide rouleur tient tête à un peloton qui file à toute allure au pied du Tumble. Et pour cause, l’équipe Omega Pharma-Quick Step s’est mise à la planche pour ramener son leader Michal Kwiatkoswki sur les talons de l’échappée. Tout le monde y met du sien, même Mark Cavendish qui se mue en équipier modèle avant de mettre le clignotant quand vient la dernière difficulté. Boaro n’avait aucune chance et est alors avalé par le paquet.

Pour beaucoup de prétendants au général, le Tumble n’est pas un endroit où faire la décision, mais une arrivée où il faut limiter la casse. Car les favoris du Tour de Grande-Bretagne sont avant tout des rouleurs qui attendent impatiemment d’être posés sur leurs machines dimanche en fin d’après-midi à Londres. Heureusement que des grimpeurs sont là pour réveiller un peloton qui monte au train. La première attaque sera la bonne. Nicolas Roche (Tinkoff-Saxo) dynamite le groupe à 4 kilomètres du sommet et entraîne avec lui Edoardo Zardini (Bardiani-CSF). L’Italien grimpe par à-coups, laisse sur place l’Irlandais avant d’être lui-même repris et dépassé par le fils de l’illustre champion. Mais le vainqueur d’étape au dernier Tour du Trentin fait preuve d’abnégation pour, à son tour, reprendre et distancer Roche, cette fois pour de bon.

Sa performance lui permet de prendre les commandes du classement général, mais les écarts sont infimes. On ne donne pas cher de la peau du Transalpin dimanche prochain à Londres face à Michal Kwiatkowski (Omega Pharma-Quick Step) à 13 secondes, Bradley Wiggins (Team Sky) à 24 secondes ou Léopold Konig (Team NetApp-Endura) à 26 secondes.

Demain, une nouvelle étape vallonnée est mise au programme entre Worcester et Bristol.

Classement 3ème étape :

1. Edoardo Zardini (ITA, Bardiani-CSF) en 4h35’02 »
2. Michal Kwiatkowski (POL, Omega Pharma-Quick Step) à 9 sec.
3. Nicolas Roche (IRL, Tinkoff-Saxo) à 11 sec.
4. Dylan Teuns (BEL, BMC Racing Team) m.t.
5. Bradley Wiggins (GBR, Team Sky) à 14 sec.
6. Giovanni Visconti (ITA, Movistar Team) m.t.
7. David Lopez (ESP, Team Sky) m.t.
8. Sebastian Reichenbach (SUI, IAM Cycling) à 16 sec.
9. Jon Izagirre (ESP, Movistar Team) m.t.
10. Leopold Konig (TCH, Team NetApp-Endura) m.t.

Classement général :

1. Edoardo Zardini (ITA, Bardiani-CSF) en 11h30’21 »
2. Michal Kwiatkowski (POL, Omega Pharma-Quick Step) à 13 sec.
3. Nicolas Roche (IRL, Tinkoff-Saxo) à 17 sec.
4. Dylan Teuns (BEL, BMC Racing Team) à 21 sec.
5. Bradley Wiggins (GBR, Team Sky) à 24 sec.
6. David Lopez (ESP, Team Sky) m.t.
7. Jon Izagirre (ESP, Movistar Team) à 26 sec.
8. Leopold Konig (TCH, Team NetApp-Endura) m.t.
9. Sebastian Reichenbach (SUI, IAM Cycling) m.t.
10. Giovanni Visconti (ITA, Movistar Team) à 37 sec.