N°1 : Nacer Bouhanni jusqu’au dernier round

Mardi 13 mai, 4ème étape du Giro. Sur le circuit urbain détrempé et extrêmement dangereux de Bari qui fait office d’étape-critérium, on a craint à maintes reprises l’arrêt définitif d’un peloton mécontent. Si les temps sont finalement neutralisés, il y a bien une course pour la victoire d’étape. Sans Kittel, qui s’est retiré, Nacer Bouhanni (FDJ.fr) entrevoit l’opportunité d’une première victoire sur le Giro. Ejecté du peloton sur incident mécanique à 14 kilomètres du but, il rentre au prix d’une chasse éprouvante avant d’entamer la dernière boucle et remonte un peloton qui s’écroule ici et là sous la pluie qui redouble. Le sprinteur évite une chute à 1500 mètres du but, tandis que la seconde ne laisse dans le train de tête que six coureurs. Le trou est fait mais la prudence extrême avec laquelle ceux-ci prennent les dernières courbes permet à un Nacer Bouhanni d’exception de recoller une fois encore pour aborder le sprint dans la roue de Luka Mezgec. Le Slovène n’aura toutefois pas l’occasion de lancer le sprint. Quand sa roue chasse dans l’ultime virage, il laisse un trou que son poisson-pilote Tom Veelers tente de mettre à profit pour remporter l’étape. Nacer Bouhanni handicapé par l’incident s’attache alors à refaire son retard, ce qu’il fait au prix d’un effort final époustouflant !

N°2 : Clément Venturini casse les habitudes

Dimanche 16 novembre, 2ème manche de la Coupe de France de cyclo-cross. Jamais Francis Mourey n’avait connu pareille frustration. En dépit de plusieurs incidents de parcours – il a déjanté à mi-course puis est allé au sol – le champion de France est parti pour s’imposer sur le circuit gadoueux de Sisteron. Mais la victoire n’est acquise que lorsque la ligne est franchie et Francis Mourey va en faire l’amère expérience. En passant d’un bourbier à une piste pleine de petits cailloux, le Franc-Comtois voit sa chaîne se bloquer et son dérailleur se briser. Il n’a alors d’autre choix que de mettre pied à terre et de courir jusqu’à l’arrivée. A 10 mètres de la ligne, tout semble encore possible pour Mourey qui commence à y croire. Le poing qu’il serre pour manifester sa joie disparaît rapidement au moment où il sent Clément Venturini (Cofidis) revenir en boulet de canon. A la façon d’un sprinteur, le Rhônalpin jette son vélo sur la ligne. Le verdict de la photo-finish est sans appel, la victoire lui revient pour quelques centimètres !

N°3 : Diego Ulissi brise le rêve de Pierre Rolland

Samedi 17 mai, 8ème étape du Giro. Entre Foligno et Montecopiolo, Pierre Rolland est à deux doigts de réaliser un exploit majuscule. Alors que la course a basculé dans la dernière descente, l’Orléanais s’échappe à 30 kilomètres de l’arrivée. Une tentative pleine d’audace qui lui permet de se rapprocher, avec l’aide momentanée de Perrig Quémeneur, du dernier échappé Julian Arredondo. Exténué par une journée passée à l’avant, le Colombien coince alors que les six derniers kilomètres, les plus difficiles de l’ascension, se profilent. Rolland comble l’écart facilement et revient sur lui à 3 kilomètres avant de le distancer un kilomètre plus loin. Le Français semble alors filer tout droit vers une victoire d’étape méritée, même si le peloton n’est qu’à une trentaine de secondes. Encore en tête à 350 mètres de l’arrivée, il va pourtant vivre une terrible désillusion. C’est Daniel Moreno qui le rejoint le premier avant de coincer à son tour et de se faire déborder par Diego Ulissi (Lampre-Merida), lequel surgit aux 150 mètres pour remporter sa seconde étape.

N°4 : Kristoff porte le coup de grâce à Jack Bauer

Dimanche 20 juillet, 15ème étape du Tour de France. Entre Tallard et Nîmes, le peloton du Tour effectue une liaison de 222 kilomètres des Alpes aux Pyrénées. Une occasion de plus pour les sprinteurs que tentent de leur contester, sous des trombes d’eau, Jack Bauer et Martin Elmiger. Le déluge qui s’abat sur le Tour représente peut-être une chance pour les deux hommes décidés à tenir devant durant 220 bornes. Trempés jusqu’à la moelle, les deux héros du jour entrevoient la possibilité d’atteindre leur but dans le final. Et quand, à la sortie d’un virage, se dessine sous leurs yeux l’arche du dernier kilomètre, tous les espoirs restent permis avec 15 secondes d’avance ! Elmiger s’étant précipité à lancer le sprint, il est contré par Bauer sous les yeux d’un peloton dont les fauves de sprinteurs sont lâchés devant les arènes de Nîmes. Le Néo-Zélandais donne ses derniers coups de pédales en direction d’une ligne qu’il se voit presque franchir en tête, mais après 220 kilomètres d’échappée il va lui manquer 50 mètres pour accrocher le plus retentissant succès de sa carrière. Et c’est Alexander Kristoff (Team Katusha) qui l’emporte !

N°5 : Simon Gerrans grille la politesse à Tom Dumoulin

Samedi 12 septembre, GP de Québec. Au terme d’une course un peu monotone, tout reste encore à faire sur le circuit de Québec. C’est au sprint, en comité restreint, que doit se conclure l’épreuve. Jusqu’à 50 mètres de la ligne, on pense encore que Tom Dumoulin, qui a repris les trois derniers attaquants dans le dernier faux-plat, est en passe de se venger d’un Tour d’Alberta perdu sur le fil la semaine passée et proche d’un succès sur une classique WorldTour. Mais le Néerlandais n’a pas l’expérience des classiques de son côté. En revanche, Simon Gerrans (Orica-GreenEdge) possède ce petit plus sur une course d’un jour qui lui a déjà permis de remporter Milan-San Remo, Liège-Bastogne-Liège et, en 2012 déjà, le Grand Prix de Québec. L’Australien comble mètre après mètre son retard sur le rouleur néerlandais pour finalement lui griller la politesse dans les 50 derniers mètres. Cette victoire lui permet d’être le premier à doubler la mise sur le Grand Prix de Québec. Il s’imposera à Montréal quarante-huit heures plus tard.