
« Arnaud a eu un jour sans et on a fait la journée à trois derrière, résume Delage après sa douche. Avec Konovalovas on a fait une sacrée partie à deux parce qu’Arnaud n’était pas bien. » Le sacrifice d’un coureur pour son leader est, dans ces cas-là, presque sentimental. « Je pense qu’il y a une chose à retenir de tout ça c’est qu’il faut aimer son leader pour faire ça. » Et cet amour est visiblement réciproque, comme l’affirme Démare, assis sur les marches de son bus. « Je pense que la manière dont ils ont roulé c’est bien plus que du travail, c’est aussi de l’amour. Mes deux anges gardiens ont vraiment été exceptionnels. »

Il va pourtant falloir que l’ancien maillot vert s’endurcisse, vu le profil de l’étape de demain entre Nantua et Chambéry, annoncée par tous comme la plus difficile de cette Grande Boucle. » Demain on verra, c’est un autre jour et le gruppetto va se faire plus tôt, reprend le champion de France pour se rassurer. » Tout va être mis en place au sein de la FDJ pour optimiser la récupération de son leader et s’assurer une place dans ce fameux peloton des sprinteurs. Mais surtout pour éviter de revivre une étape comme celle-ci. « Je suis pro depuis 12 ans et des journées comme celle-là je n’en ai pas fait une, conclut l’ange gardien Delage. »
Pourtant il semble certain que demain, si dès la sortie de Nantua le maillot bleu-blanc-rouge est lâché, deux anges gardiens apparaîtront à ses côtés. Pour prouver une fois de plus leur amour à leur leader. – Adrien Godard