C’est seulement la troisième édition de la Cadel Evans Great Ocean Road Race et déjà cette épreuve semble avoir trouvé sa place dans le calendrier. Placée entre le Tour Down Under, traditionnelle rentrée cycliste, et l’Herald Sun Tour, la course qui porte le nom de l’ancien vainqueur du Tour de France a même pris du galon cette année avec son intégration dans le circuit World Tour. Si ce changement de niveau peut faire grincer les dents de quelques organisateurs en Europe, c’est bien là l’illustration de la volonté de l’UCI d’internationaliser le cyclisme. Certes, l’épreuve d’un jour australienne n’est pas comparable au Tour des Flandres ou Milan-San Remo, mais il est possible qu’elle devienne un rendez-vous habituel dans le calendrier. Même si pour beaucoup cela reste une course de début de saison et de réglages.

Pour Christopher Froome (Team Sky), c’est tout simplement sa course de reprise. Le triple vainqueur du Tour de France, qui visera un quatrième succès en juillet, reprend aux antipodes pour la deuxième année consécutive et enchaînera avec la défense de son titre au Hérald Sun Tour la semaine prochaine. Le Britannique a tenté une offensive dans le final mais sans succès. Il est vrai que l’on est loin des cols français où il a plus de facilité à lâcher ses adversaires.

Dès le début de course, quatre coureurs ont décidé de former l’échappée matinale. Conor Dunne (Aqua Blue Sport), Alex Porter (Australie), Kiril Sveshnikov (Gazprom-Rusvelo) et Angel Vicioso (Katusha-Alpecin) vont compter plus de dix minutes d’avance sur un peloton roulant à très faible allure. Mais les BMC, Orica et Bora décident de hausser le rythme et le paquet fait rapidement son retard. A l’arrière, les coureurs ont en effet des fourmis dans les jambes et Damiano Caruso (BMC Racing Team) est le premier à se tester à 65 kilomètres de la ligne. S’en suit une ribambelle d’attaques et grand nombre de leaders s’en mêlent comme Richie Porte (BMC Racing Team), Esteban Chaves (Orica-Scott) ou encore Jan Bakelants (Ag2r La Mondiale). Ces accélérations ne permettent pas à un petit groupe de sortir et c’est une grosse vingtaine de coureurs qui arrivent ensemble à Geelong. Le sprint paraît inévitable, sauf si le coup du kilomètre est tenté.

C’est ce que va faire Cameron Meyer (Australie), qui prend sa chance à 800 mètres et file tout droit vers un succès. Mais c’était sans compter sur Nikias Arndt (Team Sunweb), bien trop rapide dans les derniers mètres. L’Allemand passe l’Australien sur le fil et vient remporter son premier succès depuis sa victoire sur la dernière étape du Giro au printemps dernier. Alors que l’équipe qui s’appelait encore Giant-Alpecin avait dû attendre le mois de mai pour s’imposer en World Tour l’an passé, la formation germanique aura cette année gagné dès janvier. De quoi libérer le poids d’une saison 2016 lourde de malchance. Et laisser la place au meilleur après avoir connu le pire. – Adrien Godard

Classement :

1. Nikias Arndt (ALL, Team Sunweb) les 173,9 km en 4h19’15 » (40,2 km/h)
2. Simon Gerrans (AUS, Orica-Scott) m.t.
3. Cameron Meyer (AUS, Australie) m.t.
4. Jhonatan Restrepo (COL, Katusha-Alpecin) m.t.
5. Luke Rowe (GBR, Team Sky) m.t.
6. Petr Vakoc (RTC, Quick-Step Floors) m.t.
7. Nathan Haas (AUS, Dimension Data) m.t.
8. Gianluca Brambilla (ITA, Quick-Step Floors) m.t.
9. Jay McCarthy (AUS, Bora-Hansgrohe) m.t.
10. Paul Martens (ALL, Team LottoNL-Jumbo) m.t.