
Ce matin, Tinkoff-Saxo entre dans une nouvelle dimension sur le marché des transferts en annonçant ce qui sera la mutation de l’année : l’arrivée de Peter Sagan dans la formation russe ! Là encore, l’équipe a soigné sa communication pour tenter de cacher le plus longtemps possible ce qui était un secret de Polichinelle. Annoncé dans la presse slovaque, le transfert avait été démenti par l’attaché de presse de Tinkoff-Saxo, avant d’être enfin officiel ce matin. C’est un contrat de trois ans qui attend le Maillot Vert du Tour de France et probablement un salaire très élevé. Fernando Alonso, dont le projet d’équipe est encore loin d’être acquis, avait annoncé vouloir offrir au Slovaque 3,3 millions d’euros par an. On imagine aisément que ce chiffre ne doit pas faire peur à Oleg Tinkov…

Immédiatement, le problème de sa cohabitation avec les autres stars de l’équipe se pose. Car si Bjarne Riis retrouve avec Peter Sagan un homme capable de remporter de grandes classiques, ce qui lui manquait depuis le départ de Fabian Cancellara, il s’offre un casse-tête pour le Tour de France. Comment Sagan et Contador se partageront-ils les rôles sur la Grande Boucle ? Sans prendre en compte un Rafal Majka amené à prendre de plus en plus d’importance au sein de la formation. Certes, ce ne sera pas une véritable première pour le Slovaque qui avait dû faire avec la présence de Vincenzo Nibali et d’Ivan Basso dans l’effectif de Cannondale au début de sa carrière. Mais la situation n’est plus tout à fait la même aujourd’hui depuis que Sagan a remporté trois maillots verts et tourne à une quinzaine de victoires par saison même si l’exercice 2014 s’annonce moins fructueux avec seulement six victoires jusqu’à présent.
Cette arrivée relance le sempiternel débat sur la cohabitation entre les coureurs de classement général et des sprinteurs et la poursuite de deux objectifs distincts sur une épreuve de trois semaines. Une bicéphalie sur laquelle même le Team Sky s’est cassé les dents en 2012 avec Bradley Wiggins et Mark Cavendish et qui s’était soldé par le départ du sprinteur britannique en fin de saison. Il n’appartient qu’à Tinkoff-Saxo de démontrer que son ambition de devenir la meilleure équipe du monde n’était pas, là encore, qu’une grossière histoire de marketing…