Toute la semaine, Vélo 101 décrypte les enjeux de la 101ème édition de Liège-Bastogne-Liège.

L’image d’un peloton compact entrant en premier dans la côte de Saint-Nicolas avait à elle seule résumé la dernière édition de Liège-Bastogne-Liège. Il est vrai que l’on s’était franchement ennuyé sur cette 100ème Doyenne qui ne restera pas dans les annales comme l’une des éditions les plus palpitantes de ces dernières années. La victoire de Simon Gerrans (Orica-GreenEdge) en 2014 marquait le triomphe du cyclisme attentiste où les leaders ne se dévoilent qu’au tout dernier moment et où les équipiers ont un rôle primordial pour cadenasser la course le plus longtemps possible.

Pourtant, le final de la précédente édition était l’un des plus « difficiles » que la Doyenne ait connu depuis quelques années. La mythique côte des Forges, si souvent décisive dans les années 80 était revenue au programme pour la 100ème. Est-elle pour autant la seule responsable à désigner pour expliquer une course ennuyante ? Sa présence entre la Redoute et la Roche aux Faucons a-t-elle effrayé les candidats à la victoire ? L’explication est sans doute un peu trop simpliste pour être vraie, même si un an après son retour elle est déjà zappée du tracé.

La présence de la côte des Forges devait également en partie compenser les absences des cols du Rosier (4,4 km à 5,9 %) et du Maquisard (2,5 km à 5 %). A priori, les deux difficultés sont anodines puisque placées à 59 et 46 kilomètres de l’arrivée. Mais leur présence permet de faire le lien entre la trilogie Wanne (2,7 km à 7,4 %)-Stockeu (1 km à 12,5 %)-Haute Levée (3,6 km à 5,6 %) qui permet d’écrémer le peloton, et l’entrée dans la partie décisive que l’on place encore à la côte de la Redoute (2km à 8,9%) à 35 kilomètres de l’arrivée. Elles ne permettent pas aux leaders de s’y dévoiler, mais elles peuvent leur faire perdre des équipiers. L’enchaînement empêche en tout cas tout regroupement. A moins que le peloton ne temporise, un coureur lâché dans la trilogie ne pourra revenir au sein du peloton avant la Redoute.

Tout ceci n’explique bien sûr pas l’attentisme dont ont fait preuve les deux derniers vainqueurs, Simon Gerrans et Daniel Martin. Plus les années ont défilé, plus les futurs vainqueurs attendaient pour porter l’estocade. L’introduction de la Roche aux Faucons en 2008 avait éveillé l’intérêt de certains comme Andy Schleck en 2009 ou Philippe Gilbert en 2011, mais son rôle était devenu anecdotique l’an dernier pour son retour après un an d’absence. Le tracé de cette année revient donc à sa configuration de 2012 et on ose espérer que ce renouveau permette aux coureurs d’y trouver leur compte. Tous les scénarios possibles ont beau être dressés, il n’y a qu’une certitude dans le cyclisme professionnel : ce sont les coureurs qui font la course. Seront-ils décidés à mener la grande bagarre très tôt ou attendront-ils la côte de Saint-Nicolas (1,2 km à 8,6 %) et la côte d’Ans dans le final comme ils le font depuis deux ans ? Réponse dimanche.

Les 10 côtes :

• Km 79 : côte de La Roche-en-Ardenne (2,8 km à 6,2 %)
• Km 125,5 : côte de Saint-Roch (1 km à 11,2 %)
• Km 169 : côte de Wanne (2,7 km à 7,4 %)
• Km 175,5 : côte de Stockeu (1 km à 12,5 %)
• Km 181,5 : côte de la Haute-Levée (3,6 km à 5,6 %)
• Km 194 : col du Rosier (4,4 km à 5,9 %)
• Km 207 : col du Maquisard (2,5 km à 5 %)
• Km 218,5 : côte de La Redoute (2 km à 8,9 %)
• Km 234 : côte de La Roche aux Faucons (1,5 km à 9,4 %)
• Km 248: côte de Saint-Nicolas (1,2 km à 8,6 %)