On aurait pu croire que les possibilités limitées qu’offre l’émirat de Dubaï auraient pu faire sombrer dans la monotonie l’épreuve qui s’est ouverte hier par la victoire de Mark Cavendish. Mais dans un pays qui sait établir une piste de ski en plein désert, rien n’est impossible. Et cette deuxième étape vaut son pesant d’or pour le lieu où elle se termine. Pour sortir de l’ordinaire et faire oublier une étape convenue qui débouchera par un sprint massif, les organisateurs italiens du Tour de Dubaï offrent aux coureurs la possibilité de terminer leur chemin long de 187 kilomètres à Palm Jumeirah. Il faut prendre un peu de hauteur pour se rendre compte de la dimension majestueuse du lieu. L’île artificielle en forme de palmier témoigne du luxe, du faste et de l’opulence dans lesquels vit la capitale économique et touristique des Émirats Arabes Unis.

Le décor de rêve dans lequel se termine cette 2ème étape ne doit pourtant pas faire oublier qu’une course de vélo s’y dispute ! L’arrivée promise aux sprinteurs ne décourage pas cinq hommes qui jouent les éclaireurs. On y retrouve deux vieux briscards, Bernhard Eisel (Team Sky) et Davide Frattini (Unitedhealthcare), un récidiviste Enrico Battaglin (Bardiani-CSF) et deux hommes qui confèrent à cette tentative un air cosmopolite, le Taiwanais Chung-Kai Feng (Lampre-Merida) et le Tunisien Rafaa Chtioui (Skydive Dubaï). Face à la meute, le combat est déséquilibré. Battaglin et Eisel se relèvent rapidement. Et à plus de cinquante kilomètres de la ligne, Feng et Frattini font de même, ne laissant que le seul Chtioui en tête avec 2 minutes d’avance face au vent qui a scindé le peloton par instants.

Le Tunisien, passé par le Team Europcar et Acqua & Sapone il y a quelques années, offre une belle résistante alors qu’il met le cap vers Palm Jumeirah, passant au pied des gratte-ciel immenses. Le peloton ne s’inquiète pourtant pas et sait qu’il parviendra à rentrer sur lui. Ce sera chose faite à l’orée des dix derniers kilomètres de course. Les équipes des sprinteurs se mettent en place. La lutte oppose les hommes des trois premiers d’hier. Les Astana d’Andrea Guardini (et même Vincenzo Nibali en personne), les Etixx-Quick Step de Mark Cavendish et les Sky d’Elia Viviani se mettent à la planche. Si Andrea Guardini prend l’ascendant et lance le sprint, l’Italien se fait remonter par Cavendish et surtout par Viviani. Le nouveau venu au sein du Team Sky s’offre sa première victoire sous ses nouvelles couleurs.

Demain, ce sera l’étape-reine du Tour de Dubaï entre Dubaï et Hatta (205 km).

Classement 2ème étape :

1. Elia Viviani (ITA, Team Sky) les 187 km en 4h29’59 » (41,5 km/h)
2. Mark Cavendish (GBR, Etixx-Quick Step) m.t.
3. Andrea Guardini (ITA, Astana) m.t.
4. Alexander Porsev (RUS, Team Katusha) m.t.
5. Andrea Palini (ITA, Skydive Dubaï) m.t.
6. John Degenkolb (ALL, Giant-Alpecin) m.t.
7. Daniele Ratto (ITA, Unitedhealthcare) m.t.
8. Daniel Oss (ITA, BMC Racing Team) m.t.
9. Michael Valgren-Andersen (DAN, Tinkoff-Saxo) m.t.
10. Nicola Ruffoni (ITA, Bardiani-CSF) m.t.

Classement général :

1. Mark Cavendish (GBR, Etixx-Quick Step) en 3h24’50 »
2. Elia Viviani (ITA, Team Sky) à 6 sec.
3. Andrea Guardini (ITA, Astana) à 4 sec.
4. Davide Frattini (ITA, Unitedhealthcare)
5. Ben Swift (GBR, Team Sky) à 7 sec.
6. Enrico Battaglin (ITA, Bardiani-CSF) m.t.
7. Alessandro Bazzana (ITA, Unitedhealthcare) m.t.
8. Manuele Boaro (ITA, Tinkoff-Saxo) à 8 sec.
9. Rafael Valls (ESP, Lampre-Merida) à 9 sec.
10. Alexander Porsev (RUS, Team Katusha)  à 10 sec.