Alexandre, qu’est-ce qui t’a motivé à participer au Tri Roc ?
C’était d’abord une expérience de triathlon. Et puis l’occasion de revenir sur le Roc, auquel j’avais participé lorsque j’étais vététiste à mes débuts. J’avais envie de revenir goûter à cette ambiance du Roc, où je n’étais plus revenu depuis une dizaine d’années. Et pourtant je n’habite pas loin mais avec mes obligations de coureur cycliste routier, ce n’était pas possible. Là, j’ai fini ma saison il y a une semaine donc j’ai pu venir m’amuser sans préparation aucune. Mais le physique était là. Il suffisait de nager un peu, de courir un peu, et puis se rappeler du feeling VTT !

Comment s’est passée ta découverte du triathlon nature ?
Ce n’était pas super simple, mais on s’est fait plaisir. Dommage que tout le groupe se soit trompé après les cinq premiers concurrents. Ça a un peu faussé la course. Les cinq de devant ont pris le bon chemin, les autres ont été désorientés, je ne sais pas pourquoi. Nous nous sommes retrouvés à cent en peloton à repartir après 10 kilomètres de course. Cela a donné lieu à une course différente mais nous nous sommes amusés pour la 6ème place. Cet incident, c’est un peu dommage pour une organisation renommée comme le Roc d’Azur, surtout pour une première. Ça nous a empêchés de nous frotter plus longtemps aux cadors. Il faudra arranger cela pour les années suivantes.

Le triathlon nature, c’était pour toi une première, quels ont été sentiments ?
Je m’amuse un peu sur le triathlon longue distance, mais en formule standard. Là c’était effectivement ma première fois. C’est une belle expérience. Dommage qu’il y ait eu ce petit défaut d’organisation qui a faussé la course et laisse un goût amer, mais ça donne envie de revenir.

Qu’as-tu apprécié en particulier ?
C’est surtout l’enchaînement des parcours, des trois épreuves, et c’est aussi ce qui me plaît dans le triathlon normal. Là, on retrouve l’esprit nature, et puis moi ça me refait goûter à la technique du VTT. Courir en trail, sur les chemins, c’est toujours sympa. J’aime ce mélange-là, cet enchaînement, et puis l’ambiance du triathlon me permet de m’aérer par rapport au cyclisme sur route. La route, c’est un monde professionnel, avec énormément de pression, du business. C’est parfois très contraignant, donc j’aime bien revenir à des ambiances VTT/triathlon, un peu plus individualistes mais très sympas aussi.

Tu n’étais pas revenu sur le Roc depuis une dizaine d’années, ça a beaucoup changé ?
Bien sûr ! Désormais il y a des épreuves qui commencent dès le jeudi matin. A mon époque, on ne courait qu’à partir du samedi seulement. C’est toujours de plus en plus gros, avec toujours de nouvelles épreuves. C’est sympa d’y revenir. J’ai revu quelques anciennes têtes que je connaissais, mais le peloton vététiste a complètement changé. Mais c’est bien de revenir y goûter un peu, voir ce qui s’y passe, comme un néophyte.

Vas-tu rester quelques jours sur le Roc d’Azur ?
Non, pas du tout. Demain, je suis sur un critérium professionnel à Amiens, donc je m’en vais dès demain matin, après être rentré à la maison. J’ai des obligations avec mon équipe. J’ai d’ailleurs couru aujourd’hui sous leurs couleurs, Endura, qui est présent au Roc d’Azur. Le Tri Roc, c’était juste un aparté.

Par où passera ton avenir la saison prochaine ?
Je ne sais pas encore. Je ne ferai pas partie de la fusion NetApp-Endura, un peu à ma surprise, mais le marketing fait qu’il n’y avait pas de place pour moi. Le choix de ma prochaine équipe devrait se décider assez rapidement. Je suis toujours en contact mais tant qu’on n’a rien signé… Maintenant, avec les résultats que j’ai réalisés cette année, je suis quand même confiant.

Te verrais-tu revenir sur le VTT le cas échéant ?
Oh non, je l’ai vu de suite aujourd’hui, j’ai compris que c’était trop tard. Je ne reviendrai plus jamais au niveau des vététistes, ou alors il me faudrait reprendre deux ans d’entraînement spécifique. Maintenant j’ai 31 ans, ce n’est plus faisable. Avec mon expérience de routier, je sentais que dans les petites relances, je ne pouvais pas suivre les jeunes qui me mettaient de petites accélérations. Je revenais sur les parties roulantes, et plus c’était long mieux c’était pour moi. J’ai complètement changé ma morphologie en devenant routier. Ce n’est pas du tout le même sport et je l’ai ressenti. Mais à terme, et c’est pourquoi j’y goûte un peu, je m’orienterai davantage sur le triathlon longue distance, qui me plaît vraiment.

Propos recueillis à Fréjus le 11 octobre 2012.