Francis, comment jugez-vous le début de saison de Creuse Oxygène ?
C’est un très très bon début de saison. On a passé tout l’hiver à bien travailler. On a changé de matériel en passant en 29″. Derrière, on a fait comme d’habitude, en travaillant sur le cyclo-cross. On a enchainé avec des stages du club à la maison en début de saison. On avait décidé l’année dernière de réduire notre groupe, en passant de dix-douze coureurs à huit. On savait qu’on avait de super juniors qui étaient déjà très performants l’année dernière. Le but était de les accompagner sur une saison nationale et internationale, de les amener sur les Coupes du Monde. On voit que, comme d’habitude, le travail paye. Il n’y a pas de secrets dans le vélo. Il faut faire des heures, travailler ses points faibles et ses points forts. C’est une très belle réussite.

Vous attendiez-vous à autant de réussite ?
On s’attendait à des podiums, mais pas à autant de podiums ! Surtout au niveau international où c’était une véritable satisfaction. Le doublé pour Raphaël Gay (vainqueur des deux premières manches de Coupe du Monde à Albstadt et Nove Mesto NDLR), puis le doublé du club à Nove Mesto avec Romain Boutet. C’était vraiment un moment magique pour le club, qui restera dans nos mémoires. On est marqué au fer rouge quand on fait cela. Ce sont des jeunes que l’on a pris en école de vélo, que l’on a depuis l’âge de cinq ans. C’est l’aboutissement de près de quinze ans de formation.

Qu’avez-vous ressenti à Nove Mesto ?
On est un groupe qui vit super bien. C’est vrai qu’entre Raphaël, Romain, Audrey (Menut) et Maxime (Urruty), c’est l’osmose. Chacun a son caractère, mais on travaille tous ensemble et l’ambiance est super saine. Pour nous, ça a été un immense soulagement. On a passé la semaine à travailler. Le circuit était maitrisé. Techniquement, ce qu’ils ont réalisé était magnifique. On a fêté ça tous ensemble. C’était plus que magique. À côté de ce groupe international, nous avons un groupe national avec Jonathan Galante et Emilien Mourier. C’est important pour les jeunes, car ils ont la flamme. Ils travaillent tous les deux. Ils ont un métier qui n’est pas forcément facile et ça remet les pieds sur terre pour les jeunes. Cela montre qu’avec un travail aux horaires difficiles, et usant physiquement, on peut toujours être Élite.

Pourquoi avez-vous fait le choix de passer en 29″ ?
L’année dernière, nous étions sur les 26″ et nous avons décidé de passer sur le 29″ par rapport à l’évolution du matériel. On préfère avoir un peu de recul pour voir comment cela allait évoluer, pour être sûrs d’avoir le meilleur matériel possible. Avec notre sponsor Scott, on a des vélos qui sont au top du top. Nous avons fait le choix en deux temps. Les pilotes ont deux vélos, un 26″ et un 29″. Maintenant, les 26″ servent juste à l’échauffement.

L’adaptation s’est donc bien passée ?
On a surtout bien bossé cet hiver. On a travaillé sur des petits circuits et fait beaucoup d’exercices pour s’adapter au matériel. Toujours dans l’idée de rattraper notre retard par rapport en 2012. On avait des petites idées de travail au vu des dernières Coupes du Monde. On a recréé un petit site qui nous a permis de nous adapter rapidement au matériel.

Quels autres points avez-vous travaillés ?
Surtout les marches, les enchaînements de pierriers. On a la chance d’avoir cela à 500 mètres de chez nous, c’est là-bas que l’on travaille. Le club a aussi une section trial moto. Ils ont un champ de jeu relativement important et on est venu travailler avec eux.

Le team est également très actif en cyclo-cross, comment entre-t-il dans la préparation du VTT ?
L’avantage du cyclo-cross vient du fait que c’est une pratique hivernale. Dans le Limousin, nous avons un calendrier très fourni. Ça permet de se préparer tranquillement. À la fin de la saison de VTT ou de route, ils coupent pendant trois semaines et peuvent repartir sur le cyclo-cross avec divers objectifs qui peuvent être nationaux ou simplement régionaux. L’autre avantage par rapport au VTT, surtout avec les circuits actuels, le cyclo-cross permet de travailler les changements de rythme, c’est important aussi. Les deux ne sont pas incompatibles. Il faut juste bien les doser et bien gérer les plages de récupération.

Comment fonctionnez-vous au niveau des entraînements ?
C’est un peu différent. Raphaël est au Pôle Espoir du Limousin à Guéret, il fait les entraînements chez eux. Le jeudi, on se retrouve en général. Mais on marche en osmose avec le Pôle. Le but est d’amener les coureurs au top, et à la quintessence de leur niveau, c’est ce qui compte. Raphaël est entraîné par David Giraud, Romain et Audrey sont avec moi. Mais on mutualise. Avec David, on regarde nos séances, on travaille. C’est important. Ce qui était compliqué en début d’année, c’était de gérer le calendrier complexe cette année. Certaines périodes sont très compliquées à gérer comme celles que nous vivons depuis le mois de mai.

Il faudra aussi gérer le côté scolaire avant les Championnats d’Europe…
Romain ne passe pas le Bac cette année. Audrey et Raphaël le passent, donc le vélo passera après les révisions. On passe le Bac d’abord, c’est ce qui compte. Concrètement ce sont des séances plus courtes, et à côté beaucoup de révisions. Le Bac c’est primordial. Les études en premier, le vélo après. Certes, c’est important pour eux dans leur vie, mais on ne sait jamais ce qu’il peut arriver, et ça ne nourrit pas.

Quels objectifs le team va-t-il se fixer à l’avenir ?
Pour le team, ce qui est important, c’est le Championnat de France. On a de fortes ambitions. C’est la course d’un jour. Celles où il peut y avoir des surprises. Aujourd’hui, on aimerait justement éviter ces surprises. On va partir pour le Championnat de France. À moyen terme, l’objectif est d’avoir un maximum de jeunes au Championnat du Monde. C’est surtout de préparer l’avenir, dès l’année prochaine avec une saison où ils vont rentrer Espoirs. Ce sera donc une saison de transition, mais surtout où on apprend.

Propos recueillis à Locminé le 9 juin 2013.