Romain, au moment de revenir sur la saison écoulée, quel regard portes-tu sur l’année 2010 ?
J’ai vécu une très belle saison. Je suis vraiment content. Si on m’avait dit en début d’année que j’aurais remporté le Championnat de France et terminé 15ème du Championnat du Monde de descente, je n’y aurais pas cru une seule seconde. L’hiver dernier, je me suis « entraîné » pour la première fois de ma vie. C’est cool d’avoir obtenu des résultats aussi sympas en ayant fait un minimum d’entraînement et en ayant essayé d’être un peu professionnel. Je reste pourtant un parfait amateur car j’essaie de tout faire tout seul, même la mécanique. Tout ça reste de bon augure pour l’année prochaine et j’espère progresser encore en 2011.

Tu disais avoir revu ta façon de t’entraîner à l’approche de la saison 2010 ?
Cet hiver, j’ai essayé de suivre un programme d’entraînement concocté par la femme de José Iniguez, le patron de Planète 2 Roues à Mende. J’ai pratiqué de la route, du ski de fond, de la course à pied et du VTT à fond. J’ai essayé de faire un peu de physique, de fournir le meilleur entraînement possible pour pouvoir ensuite assurer sur un week-end complet de compétition sans trop subir. Je vais remettre cela cet hiver, m’entraîner un max pour tâcher d’obtenir de meilleurs résultats la saison prochaine.

Tu es âgé de 22 ans et le milieu du VTT a surtout fait connaissance avec toi cette saison, quel a été ton parcours auparavant ?
J’ai attaqué le VTT descente en 2005 avec le team Planète 2 Roues Lozère. Ca fait maintenant cinq ans que je fais du vélo. J’ai fait trois saisons en catégorie Stock avec un petit vélo 150 millimètres de débattement. Mes potes ont alors vu que je roulais bien et ils m’ont encouragé pour que je booste mes parents à m’offrir un vélo plus costaud : un vélo de descente ! J’ai ainsi acheté mon premier vélo de descente et j’ai commencé à faire mes premiers Top 10 en Coupe de France. Cette année, ça a été la consécration avec de beaux résultats : champion de France, 3ème au Lac Blanc, 2ème de la manche finale de la Coupe de France, 17ème de la Coupe du Monde de Val di Sole, 15ème du Championnat du Monde de Mont-Sainte-Anne…

A l’issue d’une telle saison, les contacts doivent être nombreux pour 2011 ?
C’est clair. J’ai deux-trois petits contacts pour l’année prochaine. Peut-être que je continuerai avec Giant et Planète 2 Roues au team VTT Lozère. Mais j’ai aussi été approché par Cédric Gracia, qui veut faire un team un peu perso où nous ne serions que tous les deux avec son mécano. J’attends un peu de voir les deux propositions pour savoir un peu où je vais aller et prendre la meilleure décision.

L’expérience d’un Cédric Gracia ou d’un autre descendeur émérite est-il quelque chose que tu prends en compte ?
Carrément. Je pense que l’expérience est vraiment quelque chose d’important dans le milieu de la descente. C’est un sport assez rigoureux dans lequel il faut tout regrouper sur une course de trois/quatre minutes. Il faut donc vraiment être au top pour essayer de performer un max toute la saison et essayer d’être là, devant, de franchir les paliers. Ces paliers sont très difficiles à franchir car il faut essayer de tout prendre en compte, de tout réunir pour aller le plus vite possible. Rouler avec des pilotes d’expérience comme Cédric Gracia ou pourquoi pas le Team International Giant, ça peut être pas mal. C’est donc important de s’entourer de gens d’expérience, même si j’ai démontré cette année qu’on pouvait réussir seul ou plus ou moins seul, avec les potes du team qui m’ont soutenu. Mais quand quelqu’un te guide, ça te permet de mettre les gaz et ça aide bien.

Comment as-tu atterri dans cette discipline qu’est la descente ?
La vraie passion du VTT, je crois l’avoir découverte lors de mon stage d’entreprise en troisième. Pendant une semaine, j’ai vraiment kiffé le VTT, à me balader dans la nature, j’ai vraiment aimé. Après, ça a été le VTT Descente. J’ai toujours fait quelques bosses chez moi, du dirt et tout ça. C’est parti comme ça : première Coupe Régionale, premier Championnat Régional, première Coupe de France… Ca a été le bon engrenage. Le team s’est monté, on a créé une petite entente entre les potes. On se régalait tous les week-ends à se retrouver sur les courses, à droite, à gauche. Rider a toujours été une passion.

Que fais-tu à côté du VTT ?
L’année dernière, j’étais surveillant d’internat dans un lycée à Mende, pour obtenir quelques rentrées d’argent car la descente reste une discipline coûteuse. J’ai même parfois cumulé deux jobs l’hiver, à fond, avec pas beaucoup d’entraînement malgré un peu de ski. Maintenant, je prépare le Brevet d’Etat Vélo que je vais faire en formation continue à Vallon-Pont-d’Arc début septembre. Grâce au statut que je vais obtenir je pourrai passer le BF3 en mars sans passer par le 1 et le 2. Et je vais embrayer sur le Brevet d’Etat Ski à Chamonix.

Tu pratiques le ski, dresses-tu un parallèle entre le VTT et la descente ?
J’aime bien tout ce qui a trait à la glisse. On le retrouve dans les deux disciplines : la glisse, la vitesse, les sensations, se coucher, envoyer vraiment de la sauce, prendre des sensations de saut… Il y a quelques trucs qui reviennent, même s’il y a des différences.

Comment vas-tu occuper l’hiver qui commence ?
Je vais faire pas mal de moto-cross, de l’enduro, parce que j’aime beaucoup la moto. Je vais un peu de moto trial aussi. Il y a beaucoup de champs derrière chez moi, on peut faire les arsouilles, ça peut être sympa. Du côté du VTT, en 2001, j’essaierai d’intégrer le Top 15 mondial, d’être vraiment là en permanence, ce qui représente une grosse barre pour moi. Au niveau français, je vais essayer de rester parmi les meilleurs aussi.