Thomas, tu as pris la 10ème place du Roc Marathon vendredi dernier par un fort mistral. Raconte-nous cette expérience.
Dur, dur, à cause du vent. Il soufflait énormément de mistral, surtout sur les hauteurs. C’était un parcours éprouvant, différent de celui auquel j’avais pris part il y a deux ans. Il fallait toujours être en prise, lâcher les freins sans avoir une grande visibilité après les virages. C’était un tracé très technique, vraiment dur. C’était costaud !

Le mistral qui a soufflé fort t’a-t-il mis en danger ?
Oui, il m’a foutu par terre ! Sur les hauteurs, ça soufflait très fort, c’était un truc de fou. En plus, avec ma taille, 1,90 mètre, j’offrais une bonne prise au vent. A un moment, sur les hauteurs, j’ai donc été embarqué par le vent et je me suis retrouvé dans les cailloux. Ce n’est pas une grosse chute, je me suis relevé tranquillement, mais il fallait jouer avec le vent sur cette course, rester à la fois souple et physique sur le vélo.

Avais-tu déjà couru dans des conditions aussi venteuses que cela ?
Non, c’était vraiment la première fois que nous courions avec un tel mistral ! Sur le bas du circuit, c’était difficile mais on ne le sentait pas encore trop. En revanche sur le haut, ça soufflait extrêmement fort, il fallait s’accrocher au guidon et jouer avec son corps, se balancer à droite, à gauche, pour essayer de contrebalancer par rapport au vent.

Comment s’est décantée la course ?
C’est parti vraiment fort d’entrée. Dès les premières bosses, un groupe est parti devant. Moi, je suis resté un peu derrière. J’y ai fait toute ma course, sans grandes sensations car c’est la fin de saison. J’ai donné ce que je pouvais mais j’ai surtout fait ma course à l’arrière. J’ai vu quelques problèmes techniques. Jaroslav Kulhavy a crevé, j’ai aussi vu une selle par terre, j’ignore à qui elle appartenait… Les vélos ont eux aussi été mis à rude épreuve. Au final je termine dans le Top 10. Dans ces conditions, ça va !

Une 10ème place au Roc Marathon, c’est une belle manière de finir la saison ?
Oui, même si 10ème ce n’est pas une grosse performance. Mais sur un Roc Marathon aussi relevé, avec des mecs comme Christoph Sauser, Jaroslav Kulhavy et Moritz Milatz, c’est toujours bien de pouvoir montrer mon maillot de champion de France dans les dix premiers. Ce n’est pas une contre-performance.

Comment entrevois-tu l’année 2012 à venir ?
Avant tout, je vais finir la saison 2011 en Malaisie avec le team. Nous allons disputer une course pour laquelle nous avons été invités. En 2012, le gros objectif, si je le peux, ce sera le Championnat du Monde marathon à Ornans. Les Mondiaux de cross-country longue distance vont se disputer en France et pour un Français il sera nécessaire d’y être présent. Je vais essayer de ne pas trop me mettre la pression.

Par où passera ta préparation à cette échéance ?
Je vais suivre une préparation classique avec une rentrée à la Cape Epic en Afrique du Sud, puis d’autres belles courses comme la Transalp, la Forestière. Je vais courir un peu à la maison et puis fin 2012 ce sera le Roc d’Azur, comme d’habitude…

Tu as participé il y a huit jours à l’Extrême sur Loue, que tu as terminé 7ème sur le parcours du Championnat du Monde marathon 2012. Comment s’est passé le repérage ?
D’abord, on a eu la chance de courir sur le sec. C’est un beau parcours de VTT, super agréable. J’espère vraiment que ce sera comme ça l’année prochaine, car si le parcours est trempé, ça risque d’être une grosse galère sans aucun plaisir. Mais avec des conditions sèches, le parcours de l’Extrême sur Loue est magnifique.

Que va-t-il te falloir pour devenir champion du monde l’année prochaine ?
De bonnes jambes, un bon vélo, de la chance, un titre de champion du monde ne se joue pas à grand-chose… Je crois que pour être champion du monde en marathon aujourd’hui il faut vraiment tout avoir de son côté. Il faut connaître un jour avec de supers sensations, surtout vu le niveau désormais très relevé de cette discipline. Il faudra que je me concentre sur la fin de saison, sans me mettre trop la pression. Il faudra aussi que j’étudie bien le circuit. Je réaliserai plusieurs reconnaissances pour rechercher les bonnes trajectoires.

Propos recueillis à Fréjus le 7 octobre 2011.