Un touche à tout. Le Gardois Yannick Pontal s’est essayé à de nombreuses disciplines du cyclisme : routier, crosseur, cyclo-crossman, le voilà à présent enduriste ! Amoureux du vélo, celui qui a connu les devants de la scène dans les jeunes catégories a su conserver son amour de la bicyclette et s’épanouir hors des sentiers battus et faire le plein de sensations. Rencontre avec Youke, qui portera les couleurs Sunn en 2010.

Yannick, tu pratiques le cyclisme depuis de nombreuses saisons et tu as essayé de nombreuses activités. Peux-tu te présenter ?
J’habite à Tavel, un petit village près d’Avignon. J’ai débuté lé vélo il y a treize ans dans l’école de vélo locale. Par le biais de l’éducateur, qui est devenu mon entraîneur plus tard, j’ai attaqué la compétition rapidement. Tout d’abord sur la route, ensuite en VTT. J’ai alors disputé le TRJV, TNJV et Cadet Trophy, le meilleur apprentissage du vélo ! J’ai tout de suite bien marché et j’ai commencé à disputer les Coupes de France XC avec quelques beaux résultats comme 2ème Cadet à Pra Loup, dans le Top 10 en Juniors. Au passage, chez les Espoirs, j’ai fait une saison complète de route où je me suis bien cramé. J’ai depuis retrouvé les chemins et pas mal couru dans toutes les disciplines : route, cross-country et cyclo-cross. Je ne pratique l’enduro que depuis deux saisons, mais j’ai l’impression de le pratiquer depuis mes débuts en VTT, car j’ai toujours roulé sur des parcours très techniques.

Comment un enduriste gère-t-il la coupure hivernale ?
Pour ma part, la coupure hivernale est assez agréable et ludique. En effet, le maître-mot de l’enduro, pour moi, est la polyvalence ! Alors, pendant l’hiver, on reprend les bases avec la route, le XC, la descente, du BMX, de la course à pied, de la musculation et de la moto ! Les semaines ne sont pas monotones. De plus, j’aime le vélo en général, donc je prends plaisir à pratiquer toutes les disciplines.

Toi qui a pratiqué du XC, de la route, du cyclo-cross, comment expliques-tu l’attractivité de l’enduro et son développement ?
L’enduro est une discipline à la portée de tous, comme les autres discipline, mais la grosse différence pour moi, ce sont les compétitions. En effet, sur les courses, tous les participants peuvent se faire plaisir du premier au dernier. Là, tu te bats contre toi et le chrono, donc même s’il n’y a pas de résultats à la clef, tu peux entendre dire en bas des pistes ‘Ouah, c’était trop bon ! Quel plaisir de rouler sur cette piste’. Par contre, pour les autres disciplines, la rivalité avec les autres compétiteurs est directe, et quand tu prends un tir par les autres, tu n’éprouves pas de plaisir. Autre point positif de l’enduro, c’est le contact avec la masse. L’élite est beaucoup plus accessible, et on peut voir des gars comme Rémy Absalon, Jérôme Clementz et d’autres discuter, donner des impressions, des conseils à des gars de niveaux bien inférieurs. Tous les niveaux sont mélangés, c’est une discipline très conviviale, ça c’est quelque chose que je n’ai jamais vu ailleurs.

Quelles sont les qualités à avoir pour être un bon enduriste ?
La polyvalence, c’est la clef en enduro. Il faut avoir le physique d’un crosseur pour encaisser les pédalages et arriver en haut des bosses assez lucide et avoir la technique d’un descendeur pour rouler fort en descente. A cela s’ajoute une part d’improvisation lorsque tu ne connais pas les tracés et une part de fluidité pour économiser le matériel qui est mis à rude épreuve ! Le matériel n’est parfois pas évident à choisir, il faut trouver le bon compromis légèreté-fiabilité pour arriver au bout.

Les calendriers régionaux et nationaux s’étoffent de nouvelles épreuves chaque année. Quels sont les challenges prisés par les compétiteurs ?
Il est vrai qu’il y a de plus en plus d’épreuves qui s’ajoutent au calendrier. Les épreuves les plus prisées par les compétiteurs sont les Enduro Series, l’Avalanche Trophy et la légendaire Méga Avalanche. L’Euro Cup Super Enduro commence à attirer pas mal de monde et il y a aussi les rallyes enduro comme le Trophée Languedoc-Roussillon, la Riderz Cup et le 1001 sentiers. Avec toutes les épreuves qui existent à ce jour, tu peux rouler toute l’année sur tous les terrains possibles et imaginables ! Tout le monde peut trouver son format de course préféré.

Comment s’est passée ta saison 2009 ?
Au niveau structure, c’était la débrouille car je n’avais pas de sponsors, mis à part un magasin, qui m’a fait des bons prix sur du matériel, et mon club, le Cesar Bike de Laudun, qui m’a bien aidé pour les inscriptions. Au niveau résultats, c’est plutôt mitigé car j’ai fait un gros début de saison avec de belles performances (podiums Riderz Cup et Trophée Languedoc, 8ème de la Maxi en Andorre). Du mois de juillet jusqu’à la fin de saison, j’ai eu plus de mal, jusqu’à finir complètement vidé. Mais le bilan est quand même pas trop mal car j’assure le Top 10 au général des Enduro Series et j’ai découvert pas mal de nouvelles choses avec un road trip en Italie grâce à Race Company et Alpi Bike Resort ainsi que des shooting pour Sunn.

Comment se présente justement la saison 2010 avec Sunn ?
J’intègre avec plaisir la marque mythique Sunn. Une petite structure enduro a été créée. Le programme est national mais aussi international avec quelques courses à l’étranger. Mon rôle chez Sunn sera bien sûr de faire le maximum sur toutes les compétitions mais j’aurai aussi pour but de développer et tester les différents produits. Ce rôle m’implique davantage avec Sunn et pour moi c’est une motivation supplémentaire.

Selon toi, comment doit évoluer cette discipline ?
Je pense que les organisateurs devraient plus communiquer avec le public pour éclaircir le déroulement des courses. Car parfois, pour le pratiquant qui veut débuter, les schémas de courses ne sont pas forcément clairs. Je pense que la FFC permettrait de valoriser encore plus cette discipline et aussi d’établir quelque chose de plus cadré. Notamment sur certains points comme les reconnaissances des circuits autorisées ou pas ! Après, il ne faudrait pas trop cadenasser les organisateurs afin qu’ils continuent à avoir de la diversité et de beaux parcours comme on les aime, c’est-à-dire le plus complets possible.

Propos recueillis par Jean-Baptiste Trauchessec le 23 décembre 2009.