Organisé par l’association Raid VTT avec un partenariat étroit du Conseil Général de la Drôme et de la ville de Gap, Valence-Gap se déroulera du 13 au 16 mai pour la huitième fois, soit en formule rando sur trois jours avec une étape par jour soit en formule Elite sur deux jours et trois étapes (limitée à soixante équipes de deux coureurs). C’est une épreuve extrême réservée à des pratiquants avertis du fait de l’exigence du parcours mais aussi des kilomètres à effectuer. Du pur VTT en somme avec bien sûr un accent mis sur le respect de l’environnement puisque le Vercors notamment est un site protégé. Au programme 80 km et 2700 mètres de dénivelé le premier jour, une étape nocturne de 45 km (1600 m) le deuxième jour et une dernière étape de 78 km (2500 m). Soit plus de 250 km pour un dénivelé qui dépassera les 7500 mètres.

Hervé, quelle est l’histoire de Valence-Gap ?
A l’origine, l’épreuve s’appelait les Chemins du Soleil. Il s’agissait au départ d’un itinéraire permanent reliant Valence à Gap d’ouest en est et Grenoble à Sisteron du nord au sud. Cet itinéraire a été créé par les collectivités, en lien avec l’association la Grande Traversée des Alpes. L’objectif à sa création était de promouvoir cet itinéraire. L’idée a germé de proposer un événement décalé avec une partie extrême qui se passe quasiment en continu sur cet itinéraire, et une partie qui s’adresse aux randonneurs ayant déjà un très bon niveau en tant que vététiste.

Le départ est organisé chaque année d’une nouvelle ville drômoise, d’où partira l’épreuve cette année ?
Ce sera un retour aux sources puisque, comme pour la première édition, nous reviendrons à Valence. Les autres années, nous avons toujours changé de ville-départ, seul Gap étant restée ville d’arrivée. Un parcours permanent a été maintenu sur 25 % au moins chaque année, mais avec quelques variantes à chaque fois.

Comment allez-vous gérer la sortie de l’agglomération de Valence ?
Ce sera assez similaire à ce que nous avions fait sur la première édition. Nous allons longer le Rhône par la piste de la Compagnie Nationale du Rhône. Le départ en masse sera très sympa, sur les boulevards, escorté par la police jusqu’à la digue. Le parcours sera ensuite un peu compliqué puisqu’on coupera souvent des sections routières pour s’engager ensuite dans les Monts du Vercors et la vallée de la Drôme.

Combien de bénévoles seront mobilisés pour assurer la bonne organisation de l’épreuve ?
C’est un point lourd car il s’agit de mobiliser des bénévoles sur trois jours et une nuit d’épreuve, plus l’accueil dès le jeudi de l’Ascension. De Valence à Gap, nous aurons 270 personnes à travailler avec nous sur l’organisation, dont une centaine de professionnels : médecins, pompiers, journalistes… Quasiment tous les clubs locaux sont mobilisés, entre Valence et Gap, notamment ceux qui animent des sites FFC.

Depuis quand êtes-vous à pied d’œuvre pour mettre en place cette nouvelle édition ?
Nous dégrossissons sur carte avec les clubs. Je vois les contraintes entre les villes-départs, les villes-étapes, les différentes possibilités. Je connais un petit peu le terrain depuis le temps, donc nous commentons les uns avec les autres. Puis vient le moment de la reconnaissance sur le terrain et des procédures administratives. On finalise par une dernière reco et l’estimation précise des temps de parcours.

Les participants disputent-ils Valence-Gap en complète autonomie ?
Il faut repréciser que deux catégories sont au départ. La catégorie des randonnées n’est pas chronométrée mais elle connaît le plus gros succès populaire. Nous limitons à 600 participants et nous sommes complets dès l’ouverture des inscriptions en octobre. La catégorie Elites est une formule compétition avec des gens plus aguerris aux efforts longue distance. Ces derniers ont une semi-autonomie car ils ont le droit d’avoir une assistance mais dans un cadre très précis. Il n’y a que pour l’étape nocturne que nous interdisons les assistances.

Le parcours est-il entièrement balisé ?
C’est un concept un peu difficile car il s’agit d’un itinéraire balisé intégralement, mais compte tenu de la longueur de l’itinéraire, nous ne sommes pas sur un balisage classique comme en cross-country. Par sécurité, on autorise les concurrents à progresser avec un GPS, on leur donne les fonds de carte, ce qui leur permet de savoir où se trouvent les contrôles de passage obligatoire, tenus par des bénévoles ou par des boîtiers électroniques.

Le budget d’une telle épreuve doit être conséquent…
Nous avons eu la chance dès les premières éditions d’être très soutenus par les collectivités, que ce soit les régions Rhône-Alpes et PACA ou les départements Drôme et Hautes-Alpes, ainsi que les villes de départ et d’arrivée. Au début, ce budget-là pesait 60 % mais aujourd’hui il s’est pas mal réduit, la part des inscrits et des partenaires privés étant plus conséquente. Aujourd’hui, ça représente un budget de 182 000 euros. On n’a donc pas le droit à l’erreur.

Qu’est-ce qui peut donner envie aux gens de participer à une telle épreuve ?
C’est d’abord l’aspect extrême. Il faut être capable de faire pratiquement 8000 mètres de dénivelé positif en trois jours, même sans chronomètre. Nous avons toujours fait le choix d’avoir des parcours sélectifs mais de qualité, voire des passages engagés. C’est ce que recherchent les purs vététistes. Ce n’est pas pour rien que nous sommes complets dès la semaine d’ouverture. Peu d’épreuves peuvent se targuer d’avoir un taux de remplissage aussi important dès le début.

Propos recueillis par Raphaël Hilaire.