Bundesliga # 2 à Heubach. C’était hier la première confrontation de la saison entre les géants du VTT ! Et en particulier le premier duel entre Julien Absalon (BMC MTB Racing Team) et Nino Schurter (Scott-Odlo). Mais sur les pistes archi boueuses du circuit de Heubach, les deux champions ont dû attester de la supériorité physique de Florian Vogel (Focus XC Team), indéniablement un ton au-dessus depuis sa rentrée. Invincible, le Suisse de 33 ans a pris son pied sur un terrain à sa parfaite convenance. Il a fait aussitôt la différence avec Mathias Flückiger (Stöckli Pro Team), qu’il a rapidement distancé dans les sections les plus pentues, pour se présenter seul et embourbé de la tête aux pieds sur la ligne d’arrivée, 1’05 » avant Mathias Flückiger, 1’39 » avant Moritz Milatz (Koch Engineering-Muesing Racing Team), qui a repris cette année des études et a moins de temps à consacrer au VTT. Trois semaines avant la première Coupe du Monde, Florian Vogel confirme ainsi son hégémonie nouvelle. Initialement parti pour prendre la 3ème place, le champion du monde Julien Absalon a encore été trahi par son matériel – une transmission défectueuse l’avait contraint à l’abandon à Tesserete une semaine plus tôt –, victime d’une crevaison dans le quatrième des six tours. Il a pris la 4ème place à Heubach, devant Nino Schurter (6ème) dans ces conditions extrêmes.

Classement :

1. Florian Vogel (SUI, Focus XC Team) en 1h26’28 »
2. Mathias Flückiger (SUI, Stöckli Pro Team) à 1’05 »
3. Moritz Milatz (ALL, Koch Engineering-Muesing Racing Team) à 1’39 »
4. Julien Absalon (FRA, BMC MTB Racing Team) à 1’45 »
5. Grant Ferguson (GBR, Betch.nl Superior Brentjens MTB Racing Team) à 2’03 »
6. Nino Schurter (SUI, Scott-Odlo) à 2’41 »
7. Lukas Flückiger (SUI, BMC MTB Racing Team) à 2’42 »
8. Rudi Van Houts (PBS, Multivan Merida Biking Team) à 3’01 »
9. Fabian Giger (SUI, Team Colnago Sudtirol) à 3’13 »
10. Reto Indergand (SUI, BMC MTB Racing Team) à 3’21 »

Bundesliga Dames # 2 à Heubach. Si du côté masculin Florian Vogel domine la planète VTT depuis l’ouverture de la saison, du côté féminin Annika Langvad (Specialized Racing) se porte bien elle aussi. Hier à Heubach, la championne du Danemark n’a pas attendu après ses adversaires. « Je voulais être devant pour courir à mon propre rythme, dit-elle. Comme je l’ai fait la semaine précédente à Haiming. » Un rythme tel que ni Gunn-Rita Dahle (Multivan Merida Biking Team), 2ème, ni Elisabeth Osl (Ghost Factory Racing), 3ème, n’ont pu venir perturber l’avancée victorieuse d’Annika Langvad. Les deux poursuivantes se sont expliquées dans les sections les plus ardues du circuit compliqué par la boue pour se départager. Au préalable, la lauréate danoise avait notamment déjà gagné la Cape Epic et l’Ötztaler Mountainbike Festival.

Classement :

1. Annika Langvad (DAN, Specialized Racing) en 1h27’16 »
2. Gunn-Rita Dahle (NOR, Multivan Merida Biking Team) à 1’34 »
3. Elisabeth Osl (AUT, Ghost Factory Racing) à 2’11 »
4. Adelheid Morath (ALL, BH-SR Suntour-KMC) à 5’23 »
5. Anne Terpstra (PBS, Habitat Mountainbiketeam) à 5’57 »
6. Malene Degn (DAN) à 6’41 »
7. Nataliia Krompets (UKR, ISD MTB Team) à 8’23 »
8. Jovana Crnogorac (SRB, Salcano Cappadocia) à 9’23 »
9. Sofia Wiedenroth (ALL) à 10’22 »
10. Hielke Elferink (PBS) à 10’33 »

Urge 1001 Enduro Tour # 2 à l’Escarène. Avant de reprendre le chemin des Enduro World Series, Nicolas Vouilloz (Team Enduro Lapierre Gravity Republic) s’est offert une belle victoire à la maison en conquérant la deuxième étape de l’Urge 1001 Enduro Tour. Passé tout près de la victoire en 2013 quand il avait « échoué » à une seconde, le pilote Lapierre s’est imposé à l’Escarène. Au menu : trois spéciales, des canyons de terre grise, des forêts de châtaigniers, des relances éprouvantes et plus de 30 kilomètres de jolis sentiers et de bataille avec 251 autres pilotes venus des quatre coins de la Provence et des Alpes. Mais face à un Vouilloz affûté comme rarement et plus motivé que jamais à quelques semaines de la reprise des EWS, personne n’aura rien pu faire, pas même Alex Cure et Thomas Lapeyrie, respectivement 2ème et 3ème.

Classement :

1. Nicolas Vouilloz (Team Enduro Lapierre Gravity Republic) en 28’31 »
2. Alexandre Cure (Rocky Mountain-Urge) en 29’30 »
3. Thomas Lapeyrie (Team Sunn) en 29’42 »
4. Olivier Giordanengo (Giant Offroad La Roue Libre) en 30’13 »
5. Julien Camellini (Cycles Camellini) en 30’19 »
6. Clément Benoît (Chamrousse Enduro Team) en 30’27 »
7. Baptiste Gaillot (Chamrousse Enduro Team) en 30’39 »
8. Loïc Piazzon (Team KTM Kenny) en 31’11 »
9. Jérôme Gilloux (UC Monaco) en 31’33 »
10. Mathieu Galléan (Team Enduro Lapierre Gravity Republic) en 31’51 »

3 questions à… Mariana Salazar

Mariana, après avoir remporté la Coupe de France DH d’Oz-en-Oisans la saison dernière, tu as pris la 12ème place de la Coupe du Monde DH de Lourdes. Comment t’est venue la passion du VTT ?
Dès mon plus jeune âge, je pratiquais le motocross avec mon frère. Mais, à l’âge de 12 ans, on a tous les deux arrêté. On s’est ensuite mis au VTT cross-country et on faisait tout le temps la course pour voir qui descendait le plus vite. C’est comme ça que j’ai connu la descente, qui est vite devenue une obsession. J’aime l’adrénaline et la maîtrise du risque. En plus, la DH est un sport très complet qui nécessite un bon physique et de la technique, mais également de la concentration et de l’engagement. J’ambitionne cette saison d’arriver dans les dix meilleures en Coupe du Monde.

Tu es originaire du Salvador mais vis en Savoie. Comment es-tu arrivée là ?
J’ai eu mon bac ES au lycée français de San Salvador, c’est pourquoi j’ai décidé de venir en France pour poursuivre mes études et réaliser mon rêve en participant à des Coupes du Monde DH. C’est mon prof d’EPS au lycée qui m’a parlé du CESNI (Centre d’Etudes des Sportifs Nationaux et Internationaux) et de sa section Sport Etudes, qui correspondait exactement à ce que je cherchais. Grâce à ce DUT de trois ans, je peux pratiquer mon sport à haut niveau et préparer mon avenir professionnel en même temps.

La descente féminine te semble-t-elle suffisamment médiatisée ?
Non, en tout cas les femmes sont moins médiatisées et mises de côté. Je trouve cela très dommage car en compétition, nous faisons les mêmes parcours que les hommes. Nous prenons les mêmes risques, et même si nous ne descendons pas à la même vitesse, nous n’en sommes pas loin. Il y a beaucoup de débats à ce sujet. De plus, il est plus difficile pour les femmes de décrocher des contrats de sponsoring. Je pense que cette discrimination n’est pas justifiée, nous faisons les mêmes efforts que les hommes.