Laurent, la 1ère édition de la Haute Route Dolomites & Alpes Suisses partira de Venise les 15 et 16 août prochains. Pourquoi un tel choix ?
A l’image de Genève pour la Haute Route Alpes et de Barcelone pour la Haute Route Pyrénées, nous souhaitions accueillir les coureurs dans une ville de renommée internationale, accessible par les airs, et située au bord de l’eau. Connue aux quatre coins du monde, Venise va impulser une atmosphère chaleureuse et festive sur la Haute Route. Nous sommes très heureux de pouvoir compter sur le soutien de la ville de Venise, qui nous accueillera le vendredi 15 août pour le Village de la Haute Route et pour le briefing général des participants.

La première étape s’élancera de Conegliano pour rejoindre Cortina d’Ampezzo. Comment la logistique sera-t-elle gérée ?
Au soir du Village Départ et du briefing général, tous les coureurs dîneront et seront logés à Venise. Ce sera certainement l’occasion, notamment pour ceux qui ne seront pas arrivés quelques jours auparavant, de vivre une dernière soirée en toute décontraction, au cœur d’une ville magique faite de 118 îles différentes et de centaines de canaux qui en font sa renommée. Notre équipe d’organisation se chargera de tous les aspects logistiques, et chaque coureur retrouvera son vélo à proximité de la ligne de départ à Conegliano, ainsi que son sac de voyage dans son hôtel à Cortina. Sur la Haute Route, les coureurs doivent gérer leur course et leur récupération. Nous nous occupons du reste.

Quatre étapes en Italie et trois en Suisse, était-ce une obligation d’équilibrer le parcours comme cela ?
Nous souhaitions terminer la Haute Route Dolomites & Alpes Suisses à Genève, au bord du lac Léman, dans une ville qui accueillera à la fois l’arrivée de la septième étape et le départ de la première étape de la Haute Route Alpes, deux jours plus tard. Notre parcours est sportivement très équilibré, avec quatre étapes classiques, deux étapes marathon et un contre-la-montre en milieu de semaine. Toutes chronométrées bien entendu. Les paysages seront somptueux de chaque côté de la frontière : Dolomites, Grisons, Valais… Nous ferons également un passage en Haute-Savoie lors de la dernière étape.

On retiendra aussi le contre-la-montre dans le Stelvio, que peut-on dire sur cette montée, et comment faudra-t-il l’aborder ?
Avec le Gavia et le Pordoï, le Passo dello Stelvio sera à n’en point douter l’un des cols les plus mythiques de cette Haute Route Dolomites & Alpes Suisses. Ce sera une longue et difficile ascension depuis Bormio – plus de 7 % sur 21,5 kilomètres – avec une arrivée au sommet à 2758 mètres. Le Stelvio est le deuxième col routier le plus haut en Europe, l’oxygène y sera rare, comme il peut l’être dans l’Iseran ou dans la Bonette. Le contre-la-montre est prévu lors du quatrième jour, ce sera donc une formidable « journée de repos » pour les coureurs qui décideront de ne pas se mettre dans le rouge de Bormio au sommet, ce qui est la bonne stratégie d’après moi. A leur arrivée au Stelvio, les coureurs déjeuneront puis seront transférés en bus à Saint-Moritz, d’où la cinquième étape s’élancera le lendemain matin.

La première étape sera plus « light » en distance et en cols, que pouvez-vous dire du Passo Giau ?
Nous ne souhaitons pas débuter par une étape trop longue et à très fort dénivelé. La première étape, longue de 123 kilomètres, affichera environ 2600 mètres en positif. Ce ne sera pas une promenade de santé, avec deux difficultés au programme : le San Boldo attaqué juste à la sortie de Conegliano, et le Giau dont le sommet culmine à 2236 mètres d’altitude. Le Giau a été franchi à plusieurs reprises par le Giro, c’est une ascension assez régulière, qui offre en haut une vue exceptionnelle sur les Dolomites.

Il y aura deux étapes marathon sur cette Haute Route Dolomites & Alpes Suisses. Pourquoi avoir fait un tel choix ?
A l’image de ce que nous proposons dans les Alpes Françaises et les Pyrénées, le format de cette troisième course dans les Dolomites et Alpes Suisses respecte notre cahier des charges : sept étapes, 800 à 900 kilomètres, 15 à 20 cols de légende. Une fois les villes hôtes identifiées, nous traçons les étapes et nous nous adaptons en fonction des vallées et massifs existants. Il y aura sur cette 1ère édition deux étapes marathon, parfaitement placées les troisième et cinquième jours, lorsque les coureurs connaîtront leur pic de forme. Il est essentiel de conserver un équilibre sportif de manière générale, et ce sera le cas une nouvelle fois entre Venise et Genève.

Quelle différence y aura-t-il entre les cols italiens et suisses lors de cette Haute Route ?
De manière générale, les cols des Dolomites sont un peu plus difficiles, de par leur longueur, leur altitude et leur irrégularité. Un parfait mélange des Alpes Françaises et des Pyrénées. Sur la partie suisse, les cols s’enchaîneront un peu moins rapidement, à l’image de l’étape entre Andermatt et Crans-Montana. Mais comptez sur nous pour ajouter une ou deux petites bosses intermédiaires afin d’animer la course ! Leur point commun, c’est la beauté saisissante des paysages : la roche blanche des Dolomites, les magnifiques vallées des Grisons et du canton d’Uri, ainsi que les glaciers et les très hauts sommets du Valais et du massif du Mont Blanc.

Au plan des règlements de circulation, de l’accueil, de l’intérêt pour la Haute Route, y a-t-il des différences entre Italie et Suisse ?
Les 500 coureurs seront accueillis avec la même ferveur dans toutes les villes-étapes, qui sont déjà toutes en train de préparer notre venue. Nous avons reçu un accueil formidable, que ce soit en Italie ou en Suisse, et c’est formidable de pouvoir compter sur un tel soutien dès la première édition. En ce qui concerne les règlements, il y a bien évidemment des particularités nationales, et ma mission est de les prendre en considération afin que la sécurité des coureurs soit assurée avec la même efficacité de Venise à Genève.

Ce sera sans doute la plus haute des « Hautes Routes » avec les cols mythiques annoncés. Anticipez-vous des conditions particulières ?
Il est vrai que le Giro a rencontré des conditions particulièrement difficiles cette année. Au-dessus de 2000 mètres d’altitude, nous pouvons avoir de la neige tous les mois de l’année, donc nous resterons très vigilants. Nous travaillons avec un expert qui nous fournit, chaque jour, des prévisions très pointues. La deuxième quinzaine d’août est statistiquement assez favorable, mais nous travaillons tout de même les différents scénarios. 50 % des cols de la Haute Route Dolomites & Alpes Suisses culminent à plus de 2000 mètres d’altitude, là sera la vraie marque de fabrique de cette course.

Comment se présentent les inscriptions sur cette nouvelle Haute Route, a-t-on un plus fort contingent de coureurs italiens et suisses ?
Nous attendons 500 coureurs au départ à Venise, provenant de 38 à 40 nationalités différentes. Les Anglo-Saxons, Français et Suisses devraient de nouveau être nombreux au rendez-vous, et les Italiens vont continuer de se mobiliser. Nous devrions accueillir entre 8 et 10 % de féminines, ce qui est important en comparaison à d’autres cyclosportives. La dernière phase d’inscription a ouvert sur le site officiel de la Haute Route, et les dernières inscriptions sont attendues au printemps.

Le parcours de la Haute Route Dolomites & Alpes Suisses 2014 :

• 1ère étape (samedi 16 août) : Conegliano-Cortina d’Ampezzo (123 km, 2600 mètres)
• 2ème étape (dimanche 17 août) : Cortina d’Ampezzo-Merano (137 km, 2500 mètres)
• 3ème étape (lundi 18 août) : Merano-Bormio (151 km, 4000 mètres)
• 4ème étape (mardi 19 août) : Bormio-Col du Stelvio (21 km CLM, 1550 mètres)
• 5ème étape (mercredi 20 août) : Saint-Moritz-Andermatt (170 km, 3600 mètres)
• 6ème étape (jeudi 21 août) : Andermatt-Crans-Montana (142 km, 3000 mètres)
• 7ème étape (vendredi 22 août) : Martigny-Genève (133 km, 1650 mètres)

Les 17 cols de la Haute Route Dolomites & Alpes Suisses 2014 :

• 1ère étape : Passo San Boldo (706 mètres), Passo Giau (2236 mètres)
• 2ème étape : Passo di Falzarego (2117 mètres), Passo Pordoi (2239 mètres), Passo di Costalunga (1745 mètres)
• 3ème étape : Passo delle Palade (1518 mètres), Passo del Tonale (1884 mètres), Passo di Gavia (2652 mètres)
• 4ème étape : Passo dello Stelvio (2758 mètres)
• 5ème étape : Julierpass (2284 mètres), Lenzerheidepass (1549 mètres), Oberalppass (2046 mètres)
• 6ème étape : Furkapass (2436 mètres), Bratschpass (1092 mètres), Crans-Montana (1500 mètres)
• 7ème étape : Pas de Morgins (1369 mètres), Col du Corbier (1230 mètres)