Pendant les Jeux Olympiques de Londres, Vélo 101 part à la rencontre d’athlètes olympiques ou d’anciens champions pour découvrir leur attachement pour le cyclisme. Yann Cucherat, dont les agrès de prédilection sont les barres parallèles et la barre fixe, évoque sa pratique du cyclisme en guise de récupération active.

Yann, quel est le premier champion cycliste qui vous vienne à l’esprit ?
Arnaud Tournant, tout de suite. Je n’irai pas dans le détail quant à son palmarès ou ses performances mais c’est le premier nom qui me vient à l’esprit. Le cyclisme sur piste est pour moi l’une des premières images d’un sport olympique.

C’est parce que la piste est davantage une discipline olympique que vous la mettez en avant ?
Effectivement, une discipline comme le cyclisme sur piste est surtout mise en avant tous les quatre ans, au moment des Jeux. Il ne faut pas se leurrer, on parle beaucoup du cyclisme sur route sur une année normale. C’est pourquoi lorsque viennent les Jeux, je pense surtout au cyclisme sur piste.

Avez-vous eu l’occasion d’en voir aux JO ?
Nous en avons fait la demande, mais nous sommes encore dans l’attente car il n’est pas si simple d’avoir des places dans le vélodrome. Mais je sais qu’on a un bon réseau avec la Caisse d’Epargne, dont je suis l’un des athlètes, on va pouvoir s’appuyer dessus.

Grégory Baugé est le pistard-vedette de l’équipe de France, avec un tour de cuisse de 69 centimètres, c’est impressionnant pour un gymnaste ?
Ça l’est ! Ça l’est tellement qu’avec une seule jambe il a réussi à casser une latte de son lit au village olympique. C’est assez rigolo. Ça prouve à quel point ses jambes sont puissantes et comme il doit appuyer fort sur les pédales !

Dans le cadre de vos entraînements, le vélo fait-il partie des passages obligés ?
Pas forcément, mais c’est vrai qu’on utilise beaucoup le vélo dans le cadre de la récupération active. En fin d’entraînement ou en fin de semaine un peu intense, on fait des séances de vingt à trente minutes de vélo.

Vous en avez toujours pratiqué ainsi ?
En fait ça s’est fait sur le tard, pas dès le début. Nos techniques d’entraînement évoluent, et à un moment donné nous avons trouvé qu’il y avait une vraie efficacité dans la récupération que de faire un peu de vélo après de grosses séances.

Tous les gymnastes recourent-ils au vélo ?
Je ne suis pas celui qui en fait le plus, d’autres pratiquent plus régulièrement. Ça dépend des spécialités de chacun. Ceux qui vont travailler beaucoup au sol ou au saut de cheval auront besoin d’une récupération plus active et en feront davantage que moi qui suis plus spécialisé sur des agrès de bras.

Vous étiez en pleine préparation pour les JO lorsque se déroulait le Tour de France. L’avez-vous suivi ?
Je l’ai beaucoup suivi parce que nous étions regroupés en stage et que les étapes se passaient essentiellement pendant nos périodes de repos. On allumait la télé et on prenait plaisir à suivre les étapes mais généralement on repartait à la séance d’entraînement juste avant l’arrivée, que nous écoutions à la radio ou que nous suivions sur Internet.

Les Britanniques ont dominé ce Tour, quel est votre sentiment ?
Je pense que les Anglais, depuis qu’ils ont obtenu les Jeux, se donnent les moyens d’être à la hauteur dans toutes les disciplines et de montrer à quel point ils peuvent être performants. Ça s’est vu en cyclisme, ça s’est vu en gymnastique et dans d’autres activités. L’effet olympique a beaucoup d’importance dans tout ça.

La gymnastique et le cyclisme, qui regorgent l’une et l’autre de disciplines, sont-elles deux activités si différentes ?
Il y a une approche semblable. A un moment donné, il y a des transferts qui se font d’une discipline à l’autre, il faut simplement essayer de prendre ce qu’il y a de bon de chaque côté, ce qui est transférable et ce qui pourra apporter à l’activité en elle-même.

Propos recueillis à Londres le 31 juillet 2012.