N°1 : tout le monde au bercail au Tour de Pologne

Avancé en juillet pour éviter la confrontation avec les Jeux Olympiques, le Tour de Pologne est déboussolé. Et son climat avec. C’est dans des conditions dignes d’un jour d’hiver que les coureurs s’engagent pour 225 kilomètres sur la première étape de montagne, entre Wieliczka et Zakopane. Une pluie glaciale s’abat sur la course, précipitant pas moins de 85 coureurs frigorifiés à l’abandon ! La course, de fait, se résume aux quatorze courageux partis dans l’échappée matinale, parmi lesquels Tim Wellens (Lotto-Soudal). Le Belge, fort d’un admirable panache, s’isole à 30 kilomètres du but pour finir seul avec pas moins de 3’48 » d’avance sur son dauphin, le gros du peloton se présentant avec un retard de 46’38 » ! Une étape dantesque à laquelle l’organisation polonaise renoncera à présenter une suite le lendemain dans des conditions similaires. D’abord rabotée, l’étape de Bukovina sera annulée après un tour de circuit. Ce qui ne changera rien pour Tim Wellens, à qui le classement général était promis.

N°2 : tempêtes de neige sur Paris-Nice et Tirreno-Adriatico

Au moment où Paris-Nice entreprend d’explorer les contreforts septentrionaux du Massif central, avec la double ascension du Mont Brouilly pour premier bras de fer entre les favoris, les conditions climatiques vont se muer en abondantes chutes de neige. Sous la pluie et par une température proche du négatif, les coureurs n’ont pourtant pas renoncé à faire la course. Mais le thermomètre, en chute libre, transforme bientôt les gouttes en flocons, les flaques d’eau en plaques de verglas, pour habiller de leur plus beau manteau d’hiver les sommets du Beaujolais. Dans ce décor devenu inhospitalier, la décision est prise d’arrêter la course après 97 kilomètres. C’est la troisième fois seulement dans son Histoire que Paris-Nice doit renoncer face à la neige. Et il en sera de même quatre jours plus tard pour les grimpeurs de Tirreno-Adriatico, privés de terrain d’expression au Monte San Vicino, dont le sommet prisonnier des neiges invite les organisateurs à annuler purement et simplement l’étape-reine.

N°3 : le Géant de Provence amputé de son sommet

L’escale tant attendue du Tour de France au sommet du Mont Ventoux, ce jeudi 14 juillet, se veut tronquée. Balayé par un puissant mistral, le crâne dégarni du Géant de Provence est devenu inhospitalier. Des rafales supérieures à 100 km/h et des températures ressenties négatives vont, dès la veille au soir, appeler les organisateurs à la raison. Afin de garantir des conditions de sécurité optimales, l’étape s’achèvera au Chalet Reynard, 6 kilomètres avant le sommet, soit devant le refuge marquant la transition entre l’ascension forestière et le célèbre pierrier à la beauté lunaire qui fait la singularité du Ventoux… mais que les coureurs ne verront pas. Dès lors, il n’y aura plus 15,7 kilomètres à 8,8 % à parcourir à compter du virage de Saint-Estève mais 9,6 kilomètres à 9,3 %. Largement de quoi permettre aux cadors de livrer bataille.

N°4 : sous la tempête, Coxyde joue la sécurité

Discipline hivernale oblige, le cyclo-cross est rompu aux conditions climatiques les plus exigeantes. Pourtant, ce dimanche 20 novembre, la tempête qui sévit sur les côtes de la mer du Nord et traverse la Belgique va entraîner pour la première fois l’annulation d’une manche de Coupe du Monde le jour même où elle devait se tenir. Et qui plus est une classique du calendrier : le cyclo-cross de Coxyde. En Flandre, où l’on annonce des rafales susceptibles de dépasser les 100 km/h, Eole fait son œuvre bien avant que les Juniors ne soient supposés se présenter sur la grille. Le circuit est jonché de branches d’arbres, les barrières se sont effondrées et la tente supposée accueillir les VIP s’est même envolée ! La sécurité des coureurs, des spectateurs et des bénévoles n’étant dès lors plus garantie, les organisateurs n’ont d’autre alternative que d’annoncer la mort dans l’âme l’annulation de leur épreuve. Et l’hypothèse d’un report du Cross des Dunes sera balayée quelques jours plus tard.

N°5 : une Doyenne frigorifique

Lorsque la neige et le froid polaire se sont annoncés sur Liège-Bastogne-Liège quelques jours avant que les coureurs ne se rassemblent sur la place Saint-Lambert, les images de l’édition mémorable de 1980 ont resurgi. L’atmosphère est effectivement polaire en ce dernier dimanche d’avril mais la météo bien qu’elle soit loin d’être printanière sera plus clémente avec le peloton actuel qu’elle ne l’a été avec Bernard Hinault et les vingt autres courageux ayant bouclé l’épreuve il y a 36 ans. Bien qu’elle tombe du ciel, la neige ne s’accroche pas aux routes ardennaises. Elle n’aura donc pour seul effet que de frigorifier le peloton… et de freiner un peu plus les ardeurs des favoris sur une Doyenne qui a largement perdu de sa saveur ces dernières années. Transis par le froid, les coureurs tant attendus ne bougent pas dans le final. Ce sont finalement des outsiders, supportant mieux que les autres les rudes conditions, qui ont le dernier mot au sommet de la côte d’Ans où Wout Poels devance Michael Albasini et Rui Costa.