Armindo, il y a deux semaines vous étiez tout près d’une première victoire chez les pros aux Boucles Sud Ardèche, mais une chute vous en a privé. Nourrissez-vous toujours de la déception ?
C’est sûr que j’y pense encore, quinze jours après, d’autant que je continue à faire des places sans parvenir à mettre la balle au fond. Maintenant, je cesserai sans doute d’y penser une fois que j’aurai obtenu ma première gagne. Mais pour l’instant ça me trotte encore dans la tête. Malgré tout je suis content que la victoire soit revenue à Florian Vacon à Riom car il la méritait.

Faute de victoire, vous faites partie des finisseurs français les plus réguliers, mais quel type de sprinteur êtes-vous ?
Je me définis plus comme un sprinteur-puncheur. Je tire davantage mon épingle du jeu sur des parcours usants qui ne permettent pas aux gros sprinteurs de passer les bosses. Dans l’idéal je me comporte mieux dans des sprints à trente, quarante coureurs. C’est en tout cas là où je me sens le mieux. Côté français, je m’inspire de Julien Simon. Mais j’admire Gianni Meersman, un coureur auquel j’aimerais ressembler dans le futur.

Que retenez-vous des cinq premières étapes de Paris-Nice ?
Que ça frotte énormément, que le placement est primordial et que souvent on use plus de cartouches en bas des bosses. Du coup ça devient dur quand ça bagarre dans les côtes. La façon de courir est également différente. On est en WorldTour, c’est davantage contrôlé et moins foufou.

Qu’attendez-vous des trois dernières étapes ?
Aujourd’hui, vers Fayence, c’est plus le col de Bourigaille qui me fait peur. Je pense que ça va être difficile à passer. Si les gros leaders sortent dedans, je ne pense pas que j’aurai les capacités pour les suivre. Je vais essayer de prendre l’échappée pour arriver si possible avec une bonne petite avance en bas de Bourigaille et essayer de passer avec les meilleurs.

Vous aspirez à apprendre beaucoup de ces courses WorldTour…
Bien sûr. Maintenant, l’équipe n’a pas été conviée à faire les classiques ardennaises cette saison. Peut-être que dans le futur nous en aurons l’opportunité. Ce sont des courses qui m’inspirent, auxquelles j’aimerais participer pour prendre de l’expérience et, pourquoi pas un jour, y faire une belle place.

Vous êtes pro chez Bretagne-Séché Environnement depuis quatre ans. Qu’a apporté la sélection du groupe pour le Tour ?
Nous nous sommes tous bien préparés cet hiver, ayant un peu loupé notre début de saison l’année dernière. Nous ne voulions pas commettre la même erreur. Nous avons tous mieux géré notre hiver. Et nous sommes déjà dans l’ambiance Tour de France. On y pense tous un peu dans notre tête. Nous avons également été sélectionnés pour Paris-Nice, ce sur quoi nous nous sommes concentrés dans l’ordre des choses. Personnellement je tenais déjà à faire un beau début de saison, la sélection pour le Tour se fera automatiquement.

Le risque pour chaque coureur, à titre individuel, est de faire le début de saison pour assurer sa sélection pour le Tour. Comment l’anticipez-vous ?
Il ne faut pas penser au Tour de France mais avant tout se concentrer sur le début de saison. Une fois qu’Emmanuel Hubert aura annoncé une première partie de la sélection, après le point qu’il effectuera après le Critérium International, il s’agira de couper pour alors bien penser au Tour. Mais avant tout il faut rester concentré sur la première partie de saison.

Vous n’avez donc pas modifié votre préparation en fonction du Tour ?
Non, j’ai vraiment basé ma préparation sur ce Paris-Nice, dans l’espoir d’avoir de bonnes sensations en début de saison. Dans la tête, réaliser un bon début de saison, ça donne de la confiance. Je modifierai ma préparation en fonction du verdict qui dira si je fais ou non le Tour de France. Ce sera plus facile à gérer une fois que la sélection sera sortie.

Propos recueillis à Saint-Saturnin-lès-Avignon le 14 mars 2014.