Ça fera bientôt un an. Un an que Xavier Tondo disparaissait brutalement dans un malheureux accident domestique, broyé entre son véhicule et un portail électrique. Le cyclisme espagnol endeuillé avait alors perdu l’un de ses phénomènes. Personne ne l’a oublié. Encore moins ce vendredi alors que s’élance le Tour de Castille-Leon, la dernière course à laquelle le regretté Tondo a laissé son nom au palmarès, un mois avant le drame. Son souvenir est dans toutes les mémoires ce matin à Salamanque, au moment où démarre une course qui a bien terni. La crise est là, flagrante de l’autre côté des Pyrénées, et elle a mis en péril un gros paquet d’épreuves cyclistes hispaniques. Le Tour de Murcie avait plié un genou l’an passé, il en a plié un autre cette saison. Et voilà que c’est au Tour de Castille-Leon de courber l’échine.

Il n’y a plus que trois étapes au programme de l’épreuve… et plus que quatre équipes WorldTour, la majeure partie du peloton étant composée de seconds couteaux. D’illustres inconnus démarchés dans des équipes aux noms obscurs. On ne s’attend pas à rêver beaucoup ces trois derniers jours de la semaine en Espagne. La première étape ne présente guère d’intérêt. Elle effectue une longue boucle de 159,2 kilomètres autour de Salamanque et semble promise aux sprinteurs, qui sont quelques-uns au départ, à l’image de Théo Bos, Manuel Cardoso, Russell Downing, Angelo Furlan, Juan-José Lobato, Danilo Napolitano, Francisco Pacheco ou Enrique Sanz. L’échappée du jour, lancée tant bien que mal au kilomètre 50, réunira aux avant-postes et pour un bon bout de temps le Colombien Walter Pedraza (EPM-UNE), le Russe Sergey Shilov (Lokosphinx), le Suédois Alexander Wetterhall (Endura Racing) et le Belge Romain Zingle (Cofidis).

L’avance que parviennent à prendre les quatre hommes de tête croît exponentiellement pour toucher les 7’30 ». Mais dans le peloton on pense déjà à la confrontation entre sprinteurs et le clairon ne tarde pas à sonner, donnant le signal de l’ouverture de la chasse. Le peloton revient rapidement, ne laissant pas la moindre illusion à Walter Pedraza, Sergey Shilov, Alexander Wetterhall et Romain Zingle, tous fondus dans la masse à 3 kilomètres de l’arrivée. A Salamanque, c’est un sprinteur portugais qui sort du lot. Exilé chez Caja Rural après une expérience des équipes WorldTour, Manuel Cardoso s’offre sa première victoire sous ses nouvelles couleurs. Il précède au sprint les Espagnols Enrique Sanz (Movistar Team) et Francisco-José Pacheco (Gios Deyser-Leon Kastro).

Demain samedi, la deuxième étape se disputera autour d’Avila (158,7 km).

Classement 1ère étape :

1. Manuel Cardoso (POR, Caja Rural) les 159,2 km en 3h45’05 » (42,5 km/h)
2. Enrique Sanz (ESP, Movistar Team) m.t.
3. Francisco-José Pacheco (ESP, Gios Deyser-Leon Kastro) m.t.
4. Danilo Napolitano (ITA, Acqua & Sapone) m.t.
5. Sergio Ribeiro (POR, Efapel-Glassdrive) m.t.
6. Juan-José Lobato (ESP, Andalucia) m.t.
7. Fabio Taborre (ITA, Acqua & Sapone) m.t.
8. Russell Downing (GBR, Endura Racing) m.t.
9. Anibal Borrajo (ARG, Jamis-Sutter Home) m.t.
10. Jon Aberasturi (ESP, Orbea Continental) m.t.

Classement général :

1. Manuel Cardoso (POR, Caja Rural) en 3h44’55 »
2. Enrique Sanz (ESP, Movistar Team) à 4 sec.
3. Francisco-José Pacheco (ESP, Gios Deyser-Leon Kastro) à 6 sec.
4. Danilo Napolitano (ITA, Acqua & Sapone) à 10 sec.
5. Sergio Ribeiro (POR, Efapel-Glassdrive) m.t.
6. Juan-José Lobato (ESP, Andalucia) m.t.
7. Fabio Taborre (ITA, Acqua & Sapone) m.t.
8. Russell Downing (GBR, Endura Racing) m.t.
9. Anibal Borrajo (ARG, Jamis-Sutter Home) m.t.
10. Jon Aberasturi (ESP, Orbea Continental) m.t.