David Lappartient, président de la Fédération Française de Cyclisme, dans un communiqué. « La disparition de Laurent Fignon inspire une très grande tristesse. C’est un champion, un homme qui s’en va trop tôt. Il avait encore beaucoup de choses à accomplir tant sur le plan personnel, professionnel que dans le monde du cyclisme. Je retiens de l’homme son immense talent, sa ténacité et la trace qu’il laisse dans notre sport est celle d’un immense champion. C’était un lutteur, un bagarreur tant sur le plan sportif que sur le plan personnel face à la maladie. Laurent Fignon restera comme un homme d’exploits. La France a perdu l’un de ses très grands champions. »

Nicolas Sarkozy, président de la République. « Laurent Fignon a été un champion extraordinaire et exceptionnel qui marquera à jamais l’histoire du Tour de France, du cyclisme français. Il restera un sportif de légende qui a écrit parmi les plus belles pages du sport. Lors du dernier Tour de France, qu’il a commenté avec une passion intacte et une énergie surhumaine, Laurent Fignon a montré qu’il était un homme qui savait faire face à son plus difficile combat. Il a donné alors, au monde entier, une leçon magistrale de dignité, de courage et d’humanité. »

Christian Prudhomme, directeur du Tour de France. « C’était une grande figure du cyclisme français, autant par son palmarès que pour l’homme. Personne n’a oublié le Tour de France 1989. C’est l’image qu’on gardera. Il a marqué par ses succès et sa défaite historique, qui est réductrice par rapport à son palmarès : deux Tours de France, un Tour d’Italie, deux Milan-San Remo, une Flèche Wallonne, un titre national… C’est un homme qui disait clairement ce qu’il pensait, qui allait toujours de l’avant, quelqu’un qui ne s’est jamais démenti en trente ans. Il n’hésitait pas à dire les choses. Il a incarné un cyclisme offensif, fait d’attaques variées et incessantes avec un côté chevaleresque. »

Jean-Marie Leblanc, ancien directeur du Tour de France. « Il a été un porte-drapeau du cyclisme français, un grand champion avec un palmarès rare dans l’après-guerre. Il occupait une place éminente dans la famille du cyclisme. Il avait marqué dès son premier Tour de France, virevoltant, pimpant. Il était sans complexe avec un grand potentiel physique et une grande intelligence. Quand Bernard Hinault incarnait le dernier des champions à l’ancienne, lui personnifiait une génération de champions modernes, fougueux, insolent, romantique… C’était un franc-tireur avec un franc-parler et la certitude, parfois agaçante, d’avoir toujours raison. Il a également fait preuve d’un très grand courage physique et mental face à la maladie. »

Cyrille Guimard, ancien directeur sportif de Renault et Système U, sur RMC. « Il y a beaucoup d’émotion. Il a une place à part sur le plan sportif et sur le plan humain. J’ai partagé avec lui de grandes victoires mais aussi de grandes défaites qui n’étaient pas logiques. C’était quelqu’un d’une grande fidélité. En 1985, quand la Régie Renault décide de nous abandonner, il est resté fidèle et s’est battu avec moi pour trouver un nouveau partenaire. »

Bernard Hinault, ancien adversaire de Laurent Fignon. « Je suis très touché. C’était un combattant, il se battait pour la victoire comme moi, mais on menait toujours une lutte honnête, correcte. Là encore il s’est battu mais il n’a pas gagné. Je ne garde que des bons souvenirs de lui. Même si c’était un concurrent combatif sur le vélo, on a partagé beaucoup de bons moments hors du vélo. Je l’ai toujours vu joyeux, heureux de vivre, même dans les moments les plus difficiles. Il parlait franchement, osait dire ce qu’il pensait. »

Bernard Tapie, ancien directeur sportif de la Vie Claire, sur France Soir. « C’était un champion d’exception, un grand mec. Quelqu’un de modeste dans la victoire, digne dans la défaite. Je l’aimais beaucoup. C’était un intellectuel, bien plus intelligent que la moyenne. Il se démarquait dans les pelotons par sa combativité et son ambition. Même malade, atteint du cancer, il n’a jamais lâché. Cette persévérance est la marque des grands champions. Je suis admiratif de sa volonté et de ses sacrifices. Il ne s’est jamais plaint de sa condition, n’a jamais renoncé. »

Greg LeMond, ancien adversaire de Laurent Fignon. « C’est pour moi l’un des meilleurs coureurs des 35-40 dernières années. En 1989, moi sur le podium, je me sentais mal pour lui. C’était un homme unique. »