Pour la huitième année consécutive, Merida a organisé son press camp à Majorque, juste après le Challenge de Majorque, histoire de bien lancer la saison cycliste sur cette île des Baléares faite pour le vélo avec des routes parfaites, variées, entre bord de mer et moyenne montagne. De l’air mais pas trop, bref de bonnes conditions pour les pros, les vététistes, et les nombreux stagiaires qui viennent peaufiner leur foncier qui rime avec février.

Avec Merida, la mondialisation est plus qu’au goût du jour. Créée à Taïwan en 1972, installée en Chine à compter de 1990, arrivée sur le marché européen (par la Norvège) en 1988, la marque est présente dans presque 70 pays avec 46 distributeurs. On est dans la globalisation ou pas bien loin. Les chiffres eux aussi donnent une idée du présent et des ambitions qu’a la marque en matière de vélo : près de 2 millions d’unités vendues en 2012, 786 millions de dollars de chiffre d’affaires, 800 000 vélos produits en Chine, à partir de quatre usines, avec des capacités de production à 1,5 million, près de 600 000 vélos vendus en Europe, une marque d’accessoires PRC (potences, guidons, etc.). Vu d’Asie, on voit les choses en grand !

La présentation 2013 de Merida et le Nouvel An chinois ont été encore plus marquants car la marque a enfin pu accéder à l’objectif que recherchaient les dirigeants depuis plusieurs années : fournir une équipe WorldTour en vélos et accéder à la reconnaissance majeure. Par la reprise du contrat Wilier avec Lampre, Merida prend donc la place d’ISD comme co-sponsor de l’équipe italienne et ce pour les trois saisons à venir. La présentation de l’équipe de Giuseppe Saronni s’est déroulée en grande pompe et en présence de 450 personnes venues de vingt-trois pays. C’est dire si l’attente était grande.

Le fuchsia de Lampre a donc fait un peu de place au vert si particulier de Merida sur les cuissards, maillots, véhicules et vélos bien sûr. Le mélange était attendu, il est plutôt réussi car la touche italienne (on allait écrire la classe italienne) est passée par là. Andrea Palini, premier vainqueur à la Tropicale Amissa Bongo sur le nouveau Scultura SL, et une bonne dizaine de ses collègues parmi lesquels les historiques comme Damiano Cunego, Alessandro Petacchi ou les nouveaux comme Filippo Pozzato ont été les têtes d’affiche de cette présentation d’une des deux équipes WorldTour italiennes. Après une saison 2012 en demi-teinte, et avec une dernière année de licence WorldTour en mains, autant dire que les ambitions sont élevées. Le grand patron de Lampre l’a souligné, pourquoi ne pas gagner Paris-Roubaix avec Pozzato.

Merida voit à la fois loin et grand. Un peu comme les grandes firmes lancées avec le VTT : Cannondale, Specialized ou encore Giant. L’ambition est de « rentrer dans la cour des grands » et cela seuls la route et les grands rendez-vous peuvent l’offrir à une marque globale comme Merida. Cannondale avec Saeco ou Giant avec ONCE l’ont amplement démontré. Et c’est la voie que les Taïwanais veulent prendre en étant co-sponsors, sur une durée minimale de trois ans, et surtout en ayant la volonté d’être plus qu’un fournisseur de vélos et un contributeur au budget de fonctionnement. Première étape dans ce rapprochement, la mise au point et le développement d’un nouveau modèle de contre-la-montre, le WARP, un bijou de technologie avec des accessoires FSA et des roues Fulcrum, qu’on devrait voir, entre autres, sur le contre-la-montre par équipes à Nice sur le prochain Tour de France.

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