C’est un Tour de Californie pour le moins amer que vivent jusqu’ici les coureurs américains, eux qui ont pourtant eu la main mise sur l’épreuve pendant de longues années. Les locaux ont vu leurs compères anglo-saxons truster les premières places, mais sans jamais eux-mêmes goûter aux joies de la victoire. Les Britanniques avec Mark Cavendish (Omega Pharma-Quick Step) et Bradley Wiggins (Team Sky), les Australiens avec Rohan Dennis (Garmin-Sharp) et les Canadiens avec William Routley (Optum) viennent troubler la fête et rendre jaloux les représentants du pays de l’Oncle Sam sur ce qui est la plus belle épreuve par étapes disputée sur le sol américain. En parlant de sol, celui-ci sera surchauffé dans cette Californie ravagée par des incendies en raison des températures tournant autour des 40 degrés.

C’est donc dans une véritable fournaise que le peloton s’élance pour 172,9 kilomètres entre Pismo Beach-Santa Barbara. La chaleur ne décourage pourtant pas six hommes qui sortent du peloton après le premier sprint intermédiaire. Isaac Bolivar (Unitedhealthcare), Iker Camano (Team NetApp-Endura), Michael Schär (BMC Racing Team), Serghei Tvetcov (Jelly Belly-Maxxis), Danny Van Poppel (Trek Factory Racing) et Maarten Wynants (Belkin), disposent d’un bon de sortie de la part du peloton. Mais les sprinteurs pour qui cette étape semble taillée sur mesure ne veulent pas sous-estimer ce groupe d’attaquants comme ils l’ont fait hier. Leurs équipiers s’attachent donc à limiter l’avance de ces fuyards de la première heure sous la barre des 2 minutes.

Ce sont toujours ces mêmes équipes qui mènent le paquet dans la dernière difficulté du jour, le San Marcos Pass. Les Cannondale de Peter Sagan et les Orica-GreenEdge de Matthew Goss vont boucher l’écart tandis que Mark Cavendish et John Degenkolb (Giant-Shimano) sont lâchés. C’est donc au train que le peloton passe le sommet de cette difficulté située à 25 kilomètres de la ligne. Tout semble alors en ordre pour un duel entre le Slovaque et l’Australien, mais c’était sans compter sur la volonté de Taylor Phinney (BMC Racing Team).

Le natif de Boulder paraît, au vu de sa condition, être le plus à même de libérer les Américains, bredouilles jusqu’ici. L’ancien vainqueur de Paris-Roubaix Espoirs passe à l’offensive dans la descente. La tentative paraît alors perdue d’avance, mais son avantage grandit encore et encore malgré l’insistance de l’équipe Cannondale. L’Américain va posséder jusqu’à 40 secondes d’avance sur la meute à un peu plus de 10 kilomètres de l’arrivée. Et il a déjà prouvé par le passé qu’il était en mesure de réaliser un pareil exploit, en atteste sa victoire au Tour de Pologne dans des conditions similaires l’an dernier. Malgré les efforts conjugués des Cannondale et des Orica-GreenEdge, le coureur de BMC ne sera pas revu. Sur la ligne, il parvient à préserver 12 secondes sur le peloton réglé par le double Maillot Vert du Tour devant l’ancien vainqueur de Milan-San Remo.

Demain, la 6ème étape entre Santa Clarita et Mountain High devrait définitivement fixer le général.

Classement 5ème étape :

1. Taylor Phinney (USA, BMC Racing Team) les 172,9 km en 3h59’33 » (43,3 km/h)
2. Peter Sagan (SVQ, Cannondale) à 12 sec.
3. Matthew Goss (AUS, Orica-GreenEdge) m.t.
4. Jasper Stuyven (BEL, Trek Factory Racing) m.t.
5. Kiel Reijnen (USA, Unitedhealthcare) m.t.
6. Lawson Craddock (USA, Giant-Shimano) m.t.
7. Thomas Damuseau (FRA, Giant-Shimano) m.t.
8. Greg Van Avermaet (BEL, BMC Racing Team) m.t.
9. Paul Voss (ALL, Team NetApp-Endura) m.t.
10. Tiago Machado (POR, Team NetApp-Endura) m.t.

Classement général :

1. Bradley Wiggins (GBR, Team Sky) en 10h03’57 »
2. Rohan Dennis (AUS, Garmin-Sharp) à 28 sec.
3. Tiago Machado (POR, Team NetApp-Endura) à 1’09 »
4. Lawson Craddock (USA, Giant-Shimano) à 1’25 »
5. Adam Yates (GBR, Orica-GreenEdge) à 2’14 »
6. Peter Stetina (USA, BMC Racing Team) à 2’28 »
7. Matthew Busche (USA, Trek Factory Racing) à 2’29 »
8. Carter Jones (USA, Optum) à 2’31 »
9. Laurens Ten Dam (PBS, Belkin) à 2’33 »
10. Janier Acevedo (COL, Garmin-Sharp) à 2’34 »