Le Grand Départ irlandais du Tour d’Italie touche à sa fin aujourd’hui et, dans un sens, ce n’est pas pour déplaire au peloton, qui espère trouver la semaine prochaine dans le sud de l’Italie de meilleures conditions pour rouler que ce climat typique de l’Irlande. Entre Armagh et Dublin (187 km), ce sont encore les précipitations qui vont accompagner une partie de la journée les coureurs du Giro. Si elles s’atténueront enfin à l’entame de la dernière heure pour s’estomper définitivement dans les 30 derniers kilomètres, les pluies d’Irlande ajouteront davantage de nervosité aujourd’hui à une étape pourtant promise aux sprinteurs et en particulier à Marcel Kittel (Giant-Shimano), l’Allemand qui a pris un an de plus durant la nuit et dont le jump hier à Belfast laisse penser qu’il sera dur à vaincre dans les prochains déboulés au sprint.

En quittant l’Irlande du Nord pour s’engager sur les routes de l’Irlande, c’est un parcours vallonné qui se présente en début de journée. Deux côtes aux kilomètres 23 et 51 sont référencées. Hier soir, le Néerlandais Maarten Tjallingii (Belkin) avait laissé entendre qu’il se sentait prêt à reprendre un ticket pour l’échappée matinale, ceci afin de défendre le maillot bleu de meilleur grimpeur décroché hier. Aux paroles répondent les actes puisque dès le 6ème kilomètre c’est lui qui passe à l’attaque, entraînant avec lui quatre coureurs : Giorgio Cecchinel (Neri Sottoli-Yellow Fluo), Gert Dockx (Lotto-Belisol), Yonder Godoy (Androni Giocattoli) et Miguel-Angel Rubiano (Colombia).

Ce sont les mêmes équipes qu’hier que l’on retrouve en tête de course, où Maarten Tjallingii se sent décidément très bien. Ce week-end il y aura passé quelque chose comme 380 kilomètres ! Avec pour récompense le port d’un maillot distinctif, camouflé sous les vêtements de pluie la plupart de la journée, mais qu’il défend d’arrache-pied dans les deux bosses au programme du jour, confortant son avantage pour s’en assurer la présence sur ses épaules jusqu’à mercredi prochain au moins. Maarten Tjallingii ne laissera tomber la veste de pluie que dans les derniers kilomètres, laissant alors apparaître le maillot bleu qui lui sert de prétexte à des fugues pourtant vouées à l’échec. Ce sera encore le cas de celle-ci, le peloton prenant bien soin de maintenir les cinq échappés entre deux et quatre minutes.

Une cassure offre 11 secondes à des coureurs comme Rafal Majka et Michele Scarponi.

La seconde partie de l’étape, celle qui se rapproche de la mer, est compliquée par le vent de face. Et sur les routes humides plusieurs incidents vont être référencés aujourd’hui. Une chute massive impliquant Michele Scarponi et nombre de ses équipiers d’Astana coupe une première fois le peloton à 60 kilomètres de l’arrivée à Dublin. Un autre accrochage interviendra 25 kilomètres plus loin, sans mêler de favori cette fois. La nervosité gagne alors du terrain, attisée par le vent contraire, et on ne va pas passer loin d’une cassure au cœur du peloton quand le rythme va brusquement s’accélérer dans les 20 derniers kilomètres. Il ne tient à rien que la course s’enflamme, mais la cassure ne s’opère finalement pas et lorsque le peloton retrouve un peu d’abri après cette phase d’excitation, l’allure retombe. On en finira au sprint.

Reste tout de même à reprendre les échappés, en vue du peloton dans les 15 derniers kilomètres, mais ce dernier, bien massé désormais, retarde le moment de la jonction. Aux 7 kilomètres, le regroupement est effectif. Giorgio Cecchinel, Gert Dockx, Yonder Godoy, Miguel-Angel Rubiano et Maarten Tjallingii s’effacent. Le Maillot Bleu rentré dans le rang, c’est sur le porteur du maillot rouge de meilleur sprinteur que se porte aussitôt l’attention. Marcel Kittel est candidat au doublé le jour de son 26ème anniversaire. Et bien que le sprint ne lui sera pas emmené comme il l’aurait souhaité dans les méandres du final de Dublin, l’Allemand va se sortir de cette situation à merveille.

A Ben Swift (Team Sky), qui pensait s’être débarrassé de ses adversaires dans la dernière ligne droite, Marcel Kittel conteste la victoire en revenant pleine balle dans les derniers mètres. Dans un dernier coup de rein, l’Allemand coupe la ligne devant le Britannique. Nacer Bouhanni (FDJ.fr), 5ème, n’aura pas trouvé l’ouverture cette fois-ci, mal placé au moment de négocier son sprint. Côté sprinteurs toujours, Michael Matthews (Orica-GreenEdge) reste en rose. Il s’offre même un peu plus de marge grâce à une nouvelle cassure observée au-delà de la 30ème position, et dont profitent notamment Robert Kiserlovski (Trek Factory Racing), Rafal Majka (Tinkoff-Saxo), Maxime Monfort (Lotto-Belisol) et Michele Scarponi (Astana). Ce sont 11 secondes que ces garçons-là récupèrent sur leurs adversaires.

Demain, le Giro marquera son premier lundi chômé pour gagner l’Italie et les Pouilles, où la course reprendra mardi entre Giovinazzo et Bari (112 km).

Classement 3ème étape :

1. Marcel Kittel (ALL, Giant-Shimano) les 187 km en 4h28’43 » (41,8 km/h)
2. Ben Swift (GBR, Team Sky) m.t.
3. Elia Viviani (ITA, Cannondale) m.t.
4. Davide Appollonio (ITA, Ag2r La Mondiale) m.t.
5. Nacer Bouhanni (FRA, FDJ.fr) m.t.
6. Edvald Boasson-Hagen (NOR, Team Sky) m.t.
7. Roberto Ferrari (ITA, Lampre-Merida) m.t.
8. Edwin Avila (COL, Colombia) m.t.
9. Giacomo Nizzolo (ITA, Trek Factory Racing) m.t.
10. Tyler Farrar (USA, Garmin-Sharp) m.t.

Classement général :

1. Michael Matthews (AUS, Orica-GreenEdge) en 10h06’37 »
2. Alessandro Petacchi (ITA, Omega Pharma-Quick Step) à 8 sec.
3. Daniel Oss (ITA, BMC Racing Team) à 10 sec.
4. Luke Durbridge (AUS, Orica-GreenEdge) à 14 sec.
5. Ivan Santaromita (ITA, Orica-GreenEdge) m.t.
6. Svein Tuft (CAN, Orica-GreenEdge) m.t.
7. Pieter Weening (PBS, Orica-GreenEdge) m.t.
8. Cameron Meyer (AUS, Orica-GreenEdge) m.t.
9. Rigoberto Uran (COL, Omega Pharma-Quick Step) à 19 sec.
10. Gianluca Brambilla (ITA, Omega Pharma-Quick Step) m.t.

Classement par points :

1. Marcel Kittel (ALL, Giant-Shimano) 100 pt
2. Ben Swift (GBR, Team Sky) 69 pt
3. Elia Viviani (ITA, Cannondale) 68 pt
4. Nacer Bouhanni (FRA, FDJ.fr) 65 pt
5. Roberto Ferrari (ITA, Lampre-Merida) 56 pt
6. Giacomo Nizzolo (ITA, Trek Factory Racing) 50 pt
7. Davide Appollonio (ITA, Ag2r La Mondial) 44 pt
8. Maarten Tjallingii (PBS, Belkin) 32 pt
9. Manuel Belletti (ITA, Androni Giocattoli) 32 pt
10. Tyler Farrar (USA, Garmin-Sharp) 28 pt

Classement de la montagne :

1. Maarten Tjallingii (PBS, Belkin) 12 pt
2. Andrea Fedi (ITA, Neri Sottoli-Yellow Fluo) 3 pt
3. Yonder Godoy (VEN, Androni Giocattoli) 2 pt
4. Miguel-Angel Rubiano (COL, Colombia) 2 pt
5. Gert Dockx (BEL, Lotto-Belisol) 2 pt
6. Jeffry Romero (COL, Colombia) 2 pt
7. Sander Armee (BEL, Lotto-Belisol) 1 pt

Classement des jeunes :

1. Michael Matthews (AUS, Orica-GreenEdge) en 10h06’37 »
2. Luke Durbridge (AUS, Orica-GreenEdge) à 14 sec.
3. Julien Vermote (BEL, Omega Pharma-Quick Step) à 19 sec.
4. Yannick Eijssen (BEL, BMC Racing Team) à 23 sec.
5. Rafal Majka (POL, Tinkoff-Saxo) à 26 sec.
6. Pawel Poljanski (POL, Tinkoff-Saxo) à 37 sec.
7. Jay McCarthy (AUS, Tinkoff-Saxo) m.t.
8. Christopher-Juul Jensen (DAN, Tinkoff-Saxo) m.t.
9. Elia Viviani (ITA, Cannondale) à 49 sec.
10. Sebastian Henao (COL, Team Sky) m.t.

Classement par équipes :

1. Orica-GreenEdge (AUS) en 29h30’44 »
2. Omega Pharma-Quick Step (BEL) à 19 sec.
3. BMC Racing Team (USA) à 21 sec.
4. Astana (KAZ) à 30 sec.
5. Team Sky (GBR) à 32 sec.
6. Tinkoff-Saxo (DAN) à 37 sec.
7. Trek Factory Racing (USA) à 49 sec.
8. Giant-Shimano (PBS) à 56 sec.
9. Neri Sottoli-Yellow Fluo (ITA) à 1’01 »
10. Bardiani-CSF (ITA) à 1’04 »