La classique des feuilles mortes change de braquet. Elle a préservé l’avenue de Grammont, où se conclue Paris-Tours depuis 1988, mais au prix d’une réduction de distance, les travaux du tram empêchant dorénavant les sprinteurs de débouler sur les 2600 mètres de cette splendide avenue rectiligne. Désormais, en cas d’arrivée massive, les finisseurs auront 600 mètres de ligne droite pour en découdre. Leurs équipiers auront surtout les coudées moins franches pour reprendre les attaquants qui ne manquent jamais de se manifester dans le final de la classique. Cette année, Paris-Tours se dispute au départ de Voves sur une distance de 230,5 kilomètres. Elle reçoit surtout pour la première fois la visite de Mark Cavendish (HTC-Highroad), vêtu du maillot arc-en-ciel dans une course qui ne s’est jamais offerte à un champion du monde.

Ce sera une journée venteuse et semi-pluvieuse. Un jour gris au-dessus du peloton de Paris-Tours. Un jour gris surtout pour les équipes de sprinteurs, incapables d’œuvrer efficacement cette année. Une première échappée de sept coureurs anime la première partie de la course, obtient plus de dix minutes d’avance puis résiste bien au retour d’un peloton désorganisé et duquel s’extraient une petite vingtaine de concurrents. Aussi, à une cinquantaine de kilomètres de l’arrivée, le large groupe des poursuivants se joint à celui de tête et c’est un petit peloton de vingt-et-un coureurs qui prend la direction de Tours. Au sein du peloton, les HTC-Highroad sont les seuls à tenter de combler l’écart, mais la différence se chiffre bientôt à 1’35 » et le peloton reviendra péniblement pour finir par renoncer à rentrer.

En tête, le bon coup comprend donc vingt-et-un coureurs, dont certains issus de la première échappée. La 105ème édition de Paris-Tours se jouera entre Rubens Bertogliati et Laszlo Bodrogi (Team Type 1-Sanofi Aventis), William Clarke et Stuart O’Grady (Team Leopard-Trek), Roy Curvers et Koen De Kort (Skil-Shimano), Mickaël Delage et Arnaud Gérard (FDJ), Bert-Jan Lindeman et Marco Marcato (Vacansoleil-DCM), David Boucher (Omega Pharma-Lotto), Vitaliy Buts (Lampre-ISD), Leonardo Duque (Cofidis), Andreas Klier (Garmin-Cervélo), Kasper Klostergaard (Saxo Bank-SunGard), Geoffroy Lequatre (RadioShack), Rony Martias (Saur-Sojasun), Ian Stannard (Team Sky), Maarten Tjallingii (Rabobank), Greg Van Avermaet (BMC Racing Team) et Jurgen Van Goolen (Veranda’s Willems-Accent).

A 15 kilomètres de l’arrivée, le Breton Arnaud Gérard démarre. Le final est sinueux et profite aux échappés, mais il comprend aussi quelques difficultés. La côte de Beausoleil à 10 kilomètres du but propulse Marco Marcato et Greg Van Avermaet à la poursuite d’Arnaud Gérard, celle de l’Epan à 7 kilomètres de Tours condamne les chances du coureur français, dépassé par le duo poursuivant. Ce sont donc deux hommes à qui profitent les modifications du final de la classique dite des sprinteurs. Sur l’avenue de Grammont raccourcie, Marco Marcato et Greg Van Avermaet s’expliqueront au sprint mais le duel tourne court. Le Belge est plus rapide que l’Italien, qui pour ne rien arranger se trouve au bord des crampes. Greg Van Avermaet s’adjuge ainsi une édition de Paris-Tours étonnante, qui n’aura jamais permis aux sprinteurs de s’exprimer.

Classement :

1. Greg Van Avermaet (BEL, BMC Racing Team) les 230,5 km en 5h21’43 »
2. Marco Marcato (ITA, Vacansoleil-DCM) à 2 sec.
3. Kasper Klostergaard (DAN, Saxo Bank-SunGard) à 15 sec.
4. Ian Stannard (GBR, Team Sky) m.t.
5. Laszlo Bodrogi (FRA, Team Type 1-Sanofi Aventis) m.t.
6. Mickaël Delage (FRA, FDJ) à 22 sec.
7. Geoffroy Lequatre (FRA, RadioShack) m.t.
8. Stuart O’Grady (AUS, Team Leopard-Trek) m.t.
9. Roy Curvers (PBS, Skil-Shimano) m.t.
10. Arnaud Gérard (FRA, FDJ) m.t.