Le Grand Prix de Wallonie n’est pas course à se laisser dompter si facilement. 203,1 kilomètres sur un terrain accidenté agrémenté de sept bosses, voilà de quoi donner du fil à retordre aux coureurs. L’épreuve de l’UCI Europe Tour, disputée entre Chaudfontaine et Namur, est connue pour plaire aux puncheurs. Philippe Gilbert s’y est par deux fois illustré, en 2006 et l’an passé. Pour succéder au Belge, de nombreux coureurs avaient fait le déplacement pour cette 52ème édition. C’était notamment le cas de Julien Simon (Saur-Sojasun), 2ème l’an passé et 4ème en 2010. L’épreuve plaît au Breton, lui qui est rapide. D’autant plus que l’arrivée pouvait également se jouer au sprint. C’est pourquoi plusieurs équipes avaient fait le déplacement avec un baroudeur et un sprinteur. Comme la FDJ-BigMat, qui était venue avec Thibaut Pinot et Nacer Bouhanni, le champion de France.

Oscar Freire (Team Katusha) était un des grands favoris, avec Tom Boonen (Omega Pharma-Quick Step), le champion de Belgique qui s’est imposé sur Paris-Bruxelles il y a de cela quatre jours. Très en forme, Boonen enchaîne actuellement les victoires, puisqu’il a également remporté la première édition de la World Ports Classic au début du mois de septembre. Mais avec un final compliqué, avec l’ascension vers la citadelle de Namur, personne n’était assuré de remporter la victoire. Certains coureurs revenaient tout juste du Canada où ils avaient disputé les Grands Prix de Québec et Montréal ; d’autres se remettaient tant bien que mal des efforts fournis sur la Vuelta.

L’échappée du jour est très longue à se dessiner, puisque ce n’est qu’a 115 kilomètres de l’arrivée, après près de 90 kilomètres de course, que 25 coureurs partent en tête. Dans cette échappée, les plus grandes formations sont presque toutes représentées, par un ou plusieurs coureurs. On retrouve ainsi à l’avant Jérémy Roy (FDJ-BigMat), Adam Blythe, le Britannique de la BMC Racing Team, Oscar Freire (Team Katusha), Jan Bakelants, et Yaroslav Popovych (RadioShack-Nissan), ou encore Renaud Dion et Florian Vachon (Bretagne-Schuller). Mais l’écart ne grandit pas rapidement, et diminue même sous l’impulsion des plus petites formations qui ne sont pas présentes à l’avant, comme Accent Jobs-Willems Veranda’s. Les 25 coureurs ont des difficultés à prendre plus de deux minutes d’avance.

A 65 kilomètres de l’arrivée, leur avance passe sous la minute. La mauvaise entente qui règne au sein du groupe nuit à la bonne marche de l’échappée, tous les coureurs ne collaborant pas. A 60 kilomètres de l’arrivée, alors que le sort du groupe semble fixé, Brian Bulgac, le Néerlandais de la formation Lotto-Belisol, cherche à partir seul en tête, avant d’être repris par ses compagnons. C’est ensuite Freire qui cherche à durcir la course en relaçant l’allure. Il est suivi de Vachon et de Bakelants. Ces trois coureurs partent en tête, alors que le groupe explose complètement derrière. Quatre hommes cherchent à rejoindre le trio : il y a là Bulgac, Matthieu Sprick et Thomas Damuseau (Argos-Shimano) et Frédérick Veuchelen (Vacansoleil-DCM). Derrière, alors qu’une chute secoue le peloton et qu’il reste 48 kilomètres, le reste de l’échappée est repris par le peloton qui s’organise derrière l’équipe BMC.

C’est ensuite les Omega Pharma-Quick Step qui décident de mener le peloton et, sous leur impulsion, le peloton se coupe en plusieurs morceaux. Tom Boonen travaille énormément en tête, accélérant l’allure. C’est une véritable bordure que mène l’équipe du champion de Belgique. Alors qu’il reste 41 kilomètres à parcourir, l’avant d’un peloton très réduit revient sur les hommes de tête. Sous les rafales d’un vent venant de la gauche sur une portion exposée, une vingtaine de coureurs prennent plus de 20 secondes d’avance sur un deuxième groupe mené par les Saur-Sojasun, notamment Brice Feuillu et Jonathan Hivert, Julien Simon ayant été victime de la bordure. Ils sont ensuite relayés par les FDJ-BigMat, notamment par Thibaut Pinot et Cédric Pineau, qui travaillent pour Bouhanni, lui aussi pris au piège par la bordure.

Au pied de l’avant-dernière difficulté, alors qu’il reste 25 kilomètres, les hommes de tête sont rejoints par le groupe de contre. C’est presque immédiatement qu’un groupe de huit, au sein duquel on trouve Freire et Johnny Hoogerland (Vacansoleil-DCM), fausse compagnie au reste du peloton et prennent rapidement du temps, puisqu’ils ont 36 » à 18 kilomètres de l’arrivée, alors que les Lotto-Belisol mènent la chasse derrière. Ils seront finalement repris à 6 kilomètres de l’arrivée, malgré de nombreuses accélérations aux avant-postes.

Dans les deux derniers kilomètres, alors que la route s’élève vers la citadelle de Namur et qu’elle se pave, les Vacansoleil-DCM placent une très forte accélération afin de se débarrasser des sprinteurs. Au dernier kilomètre, ils ne sont plus que six coureurs en tête, avec quelques mètres d’avance. Il y a notamment Julien Simon, Nacer Bouhanni et Greg Van Avermaet (BMC Racing Team). C’est Julien Simon qui lance le sprint, et seul Van Avermaet réussit à le suivre, sans toutefois le déborder. C’est donc Julien Simon qui s’impose, devant le Belge et Björn Leukemans (Vacansoleil-DCM), alors que Bouhanni a craqué dans le final. Une belle conclusion pour le Breton qui réussit finalement à s’imposer sur l’épreuve belge, qui montre que malgré sa non-sélection pour les Mondiaux, il est l’un des français les plus en forme du moment.

Classement :

1. Julien Simon (FRA, Saur-Sojasun) en 4h45’51 »
2. Greg Van Avermaet (BEL, BMC Racing Team) m.t.
3. Björn Leukemans (BEL, Vacansoleil-DCM) à 1 sec.
4. Luca Paolini (ITA, Team Katusha) m.t.
5. Jan Bakelants (BEL, RadioShack-Nissan) m.t.
6. Bert De Waele (BEL, Landbouwkrediet-Euphony) à 3 sec.
7. Jasper Stuyven (BEL, Bontrager Livestrong Team) m.t.
8. Johnny Hoogerland (PBS, Vacansoleil-DCM) à 5 sec.
9. Nacer Bouhanni (FRAU, FDJ-BigMat) m.t.
10. Marco Marcato (ITA, Vacansoleil-DCM) m.t.