Avec un contre-la-montre placé en toute fin de course, comme en 2011, comme en 2013, comme en 2015, trois éditions qui avaient été fatales à ceux qui s’étaient présentés en jaune au matin de la dernière étape, on savait que ce Tour de Suisse resterait indécis jusqu’au bout. Mais on ne s’imaginait sans doute pas voir le maillot jaune changer aussi fréquemment d’épaules. Six porteurs en sept étapes : Rohan Dennis (BMC Racing Team), Stefan Küng (BMC Racing Team), Michael Matthews (Team Sunweb), Damiano Caruso (BMC Racing Team), Domenico Pozzovivo (Ag2r La Mondiale)… et maintenant Simon Spilak (Katusha-Alpecin) !

Et ce n’est peut-être pas fini, même si cette fois il semble que les écarts soient suffisants pour permettre à Simon Spilak de garder la combinaison de leader sur ses épaules au bout des 28,6 kilomètres chronométrés qui l’attendront dimanche à Schaffhouse. Un exercice dans lequel il a souvent pris ses aises, 10ème pas plus tard que le mois dernier du chrono du Tour de Belgique, et qu’il avait précisément mis à profit pour priver Thibaut Pinot de la victoire finale il y a deux ans…

Ancien vainqueur du Tour de Suisse, le Slovène a donc largement comblé ses 22 secondes de retard au classement général sur les 13,3 kilomètres à 10,7 % qui hissaient l’épreuve à 2780 mètres d’altitude après Sölden, au pied du glacier de Tiefenbach. Sûr de son fait, il avait dès le départ fait rouler ses hommes pour imposer son rythme à des adversaires qui n’allaient pas avoir leur mot à dire. Les uns après les autres, écrasés par l’allure insoutenable infligée par Rein Taaramae (Katusha-Alpecin), les hommes forts du classement général se garaient, incapables d’accompagner plus longtemps cet incroyable tandem Katusha auquel seul allait s’accrocher encore un peu l’Américain Joe Dombrowski (Cannondale-Drapac).

A mesure que l’air se raréfiait sur les hauteurs du glacier, c’est donc tout le groupe des favoris qui avait implosé, et Simon Spilak n’allait plus tarder à entrer en action, désormais seul en tête à 8 kilomètres du but. Le Slovène n’était alors plus prenable, et tout en gérant son allure, il s’attachait à créer les plus belles différences. Passé le long tunnel qui conduisait à la ligne, franchie en vainqueur par le leader de l’équipe Katusha-Alpecin, le chronomètre était déclenché. Si Ion Izagirre (Bahrain-Merida) et Joe Dombrowski, hors du coup pour la victoire finale, cédaient 22 et 36 secondes à Simon Spilak, tous les autres étaient relégués au-delà de la minute. Le Maillot Jaune Domenico Pozzovivo se retrouvait même repoussé de 2’40 ».

Dès lors, le classement général tourne ce soir largement en faveur de Simon Spilak, qui pourrait aborder le contre-la-montre final dimanche avec 52 secondes de marge sur Damiano Caruso, 1’05 » sur Steven Kruijswijk (Team LottoNL-Jumbo), et déjà 2’28 » sur Domenico Pozzovivo et 2’35 » sur Rui Costa (UAE Team Emirates).

Demain samedi, une étape en circuit de 100 kilomètres attendra le Tour de Suisse à Schaffhouse.

Classement 7ème étape :

1. Simon Spilak (SLO, Katusha-Alpecin) en 3h58’36 »
2. Ion Izagirre (ESP, Bahrain-Merida) à 22 sec.
3. Joe Dombrowski (USA, Cannondale-Drapac) à 36 sec.
4. Damiano Caruso (ITA, BMC Racing Team) à 1’04 »
5. Steven Kruijswijk (PBS, Team LottoNL-Jumbo) m.t.
6. Jan Hirt (TCH, CCC Sprandi Polkowice) à 1’07 »
7. Rein Taaramäe (EST, Katusha-Alpecin) à 1’33 »
8. Mikel Nieve (ESP, Team Sky) à 1’47 »
9. Rui Costa (POR, UAE Team Emirates) à 1’53 »
10. Pello Bilbao (ESP, Astana) à 2’40 »

Classement général :

1. Simon Spilak (SLO, Katusha-Alpecin) en 26h02’16 »
2. Damiano Caruso (ITA, BMC Racing Team) à 52 sec.
3. Steven Kruijswijk (PBS, Team LottoNL-Jumbo) à 1’05 »
4. Domenico Pozzovivo (ITA, Ag2r La Mondiale) à 2’28 »
5. Rui Costa (POR, UAE Team Emirates) à 2’35 »
6. Mathias Frank (SUI, Ag2r La Mondiale) à 2’51 »
7. Mikel Nieve (ESP, Team Sky) à 2’54 »
8. Ion Izagirre (ESP, Bahrain-Merida) à 3’51 »
9. Marc Soler (ESP, Movistar Team) à 4’07 »
10. Pello Bilbao (ESP, Astana) à 4’10 »