
On a souvent justifié la domination britannique sur le monde de la piste par le coup d’avance qu’avaient nos voisins au niveau de l’équipement. Aujourd’hui, cette différence est sur le point d’être gommée. Le vélodrome de Manchester peut trembler, son pendant français est enfin sorti de terre après des années d’élaboration. « La fédération française réclamait depuis des dizaines d’années ce vélodrome, insiste David Lappartient, déjà en charge du dossier avant son accession à la présidence de la FFC. Parfois il faut savoir être patient, savoir attendre. Aujourd’hui, on a le vélodrome couvert dans la région parisienne que nous demandions. Cela fait huit ans que l’on travaille ensemble sur le sujet. Peut-être plus encore pour les élus de Saint-Quentin qui travaillaient sur la candidature de Paris aux JO de 2012. »

Car la particularité de cette piste, outre une esthétique soignée avec un bord de de couleur noire comme pour mettre en valeur le bois clair, c’est sa largeur. Celle de Saint-Quentin-en-Yvelines fera 8 mètres de large, là où les pistes en font généralement 7, la norme internationale. « Nos athlètes le savent bien : pour un 200 mètres, plus on s’élance de haut, plus on peut aller vite, souligne David Lappartient, appuyé par un François Pervis qui acquiesce dans l’assistance. Cette piste est vraiment superbe. Nous nous en réjouissons. Nous avons des athlètes d’exception qui sont là, mais nous avons aussi besoin de faire en sorte que nous redevenions la première fédération cycliste au monde. Pour ce faire, il faut avoir des outils à la hauteur de nos ambitions. Cet outil est à la hauteur de celles de la Fédération Française de Cyclisme. »
L’ambition avec la création de cette « maison du cyclisme » comme l’a si justement défini le Directeur Technique National Vincent Jacquet, ce sont les Jeux Olympiques de Rio. « Nous avons regroupé l’ensemble des forces vives du cyclisme français dans cet équipement, explique celui qui a succédé à Isabelle Gautheron en juin dernier. Pour le DTN que je suis, ça n’a pas de prix d’avoir à proximité ses coaches, ses athlètes, mais aussi ses dirigeants. Au bout du compte, au-delà de leur présence, on crée une dynamique interdisciplinaire. BMX, piste, route dames, possibilité sur le VTT, parcours de route. Tout cela va nous permettre de faire travailler nos entraîneurs ensemble, de partager les expériences, de mutualiser les compétences et d’avoir un socle solide qui sera dédié à la recherche, à la performance, avec tous les outils qui vont aider les entraîneurs et les athlètes à faire les médailles de demain. »
