
C’est tout simplement le plus grand coureur de Grands Tours de la dernière décennie qui tirera se révérence dans à peine plus d’un mois. Après un début de carrière timide, à 21 ans, à la ONCE puis avec la Liberty Seguros, c’est en 2007 que Contador a éclaté au grand jour en remportant le Tour de France. L’année suivante, indésirable sur le Grande Boucle, il en profite pour réaliser le doublé Giro-Vuelta, et réalise l’exploit d’avoir remporté, à 25 ans, les trois Grands Tours. Sa domination sur les courses par étapes se prolonge à merveille, et les Tours 2009 et 2010 tombent dans son escarcelle, tout comme le Giro 2011.

C’est le début d’une fin de carrière plus difficile pour la Madrilène, moins tranchant sur les derniers kilomètres de course, qui aura su adapter sa tactique pour continuer à faire vibrer le public. Ces derniers temps, même en méforme, même s’il se savait inférieur à ses adversaires, Contador se dressait sur ses pédales loin de l’arrivée, toujours à la recherche de la grande chevauchée capable de renverser la course. Sa façon de monter les cols, en danseuse, ses accélérations fulgurantes à la Gino Bartali, manqueront assurément au peloton.
Reste à profiter de ces dernières trois semaines où le sourire et la gentillesse d’Alberto Contador attireront forcément tous les regards. Si la victoire finale semble anecdotique à l’heure actuelle, nul doute que le triple vainqueur de l’épreuve mettra tout en œuvre pour aller chercher un dernier succès qui clôturerait de belle manière son immense carrière. « Je suis sûr que ce seront trois semaines formidables, où je profiterai de votre affection, et je suis impatient d’y être, conclut Contador sur sa vidéo. » Nous aussi, Alberto, nous sommes impatients d’y être… mais pas que cela se termine. – Adrien Godard