Lucas, tu chutes dans les premiers mètres de course, que s’est-il passé ?
J’ai voulu entrer dans les deux premières positions avant le premier virage. J’ai voulu forcer, ma chaîne s’est cassée et j’ai dû déchausser. Je glisse sur le bitume et on me rentre dedans. La moitié du peloton est tombée. Je me suis relevé, j’avais mal partout, mais je n’ai pas eu envie d’abandonner sur un Championnat du Monde. C’était ma dernière course de la saison et je ne voulais pas terminer comme cela. J’ai regardé mon vélo : la chaîne était cassée, le dérailleur remonté, le guidon de travers. Je me suis dit que c’était fini.

Pourtant, tu n’as pas abandonné…
J’ai fait signe pour dire que j’abandonnais, mais derrière Manu Brunet, le manager de l’équipe de France, est arrivé avec le vélo d’Hugo Pigeon. Je me suis dit que c’était ma chance. Le vélo était trop grand. Mais ça allait pour aller jusqu’au poste. Même si j’avais mal, je me suis dit qu’il fallait que j’essaye. J’ai serré les dents. J’ai changé de vélo. Mais quand je suis reparti, mon patin s’est mis sous la jante ! Ce n’était pas mon jour. Je suis reparti dans les dernières positions. J’avais mal dans le premier tour, mais après tu te remets dans la course, ça va un peu mieux, tu sens moins la douleur et tu es chaud. J’ai essayé de finir la course sans regret et de faire le mieux possible. Je termine 24ème, ça va quand même.

Que se passe-t-il dans la tête dans ces moments ?
Ça passe tellement vite et tu as tellement mal que tu ne penses pas tout de suite au fait que tu as perdu le Championnat du Monde. Tu te dis qu’il faut faire une course de dingue pour que l’on se souvienne de toi. Je voulais montrer que je n’étais pas venu au Championnat du Monde pour ne rien faire.

Les blessures sont elles sérieuses ?
Je suis égratigné de partout. Mon coude est fort gonflé. On verra si ça passe. Si ce n’est pas le cas, on ira voir le médecin, mais je pense plutôt que ce sont de grosses égratignures.

Ta belle remontée prouve que tu avais les jambes…
Le Championnat du Monde se joue souvent dans la tête. Je n’étais pas trop stressé. J’étais en forme. J’aurais pu être dans le Top 10. Où dans les dix, je ne sais pas. Devant ça roulait vraiment vite.

Ta saison est terminée, maintenant tu vas préparer celle de VTT ?
On a reçu un mail la semaine dernière pour dire que la première Junior Series (qui remplace la Coupe du Monde, NDLR) serait à Nalles, en Italie, le même week-end que la première Coupe de France les 5 et 6 avril. Là-bas, la fédération engagerait les meilleurs Français en VTT, j’espère être pris. Du coup je ne sais pas si je ferai la Coupe de France à Cassis.

Quel sera ton programme ces prochaines semaines ?
Je vais couper pendant deux semaines voire deux semaines et demie. On va soigner les bobos. Je vais reprendre gentiment le VTT, me faire plaisir. J’ai un stage avec Scott et je vais faire une Coupe de Catalogne le 6 mars. Je vais donc reprendre assez tôt. J’aime le VTT et le fait d’être dans le groupe Scott, ça peut être pas mal.

Propos recueillis à Hoogerheide le 1er février 2014.