Lucie Chainel. Faute d’une vraie adversité, Lucie Chainel (EC Stéphanois) s’est imposée sans péril dimanche à Quelneuc. « Il manquait de sérieuses concurrentes mais il faut toujours se méfier de Marlène Morel-Petitgirard, a admis la double championne de France. Et puis se motiver quand on a la grosse étiquette de favorite, ce n’est pas aussi facile. Je partais l’esprit un peu léger. J’ai fait ma course toute seule devant et c’est un peu ennuyeux. Je me suis quand même fait mal aux jambes, ça ne change rien, mais ce n’est pas comme si je m’étais battue jusqu’à la fin contre des adversaires. J’ai fait le trou dès le premier tour. J’avais prévu de gérer ma course car Quelneuc est un circuit très physique. Mais finalement c’est difficile de gérer sur un circuit comme celui-là, si bien que j’avais quand même bien mal aux pattes sur la fin. »

Mickaël Crispin. Arrivé à Brest, où travaille son père à l’Arsenal, le Martiniquais Mickaël Crispin a offert une victoire éclatante au comité de Bretagne dimanche à Quelneuc. Le Cadet licencié à Milizac et issu du VTT a réalisé une bonne partie de la course seul en tête. Sa victoire dans la deuxième manche du Challenge lui ouvre désormais de belles perspectives. « J’ai pris un assez bon départ. Je voulais rester placé des fois qu’un gars partirait. Aux planches, les deux coureurs qui me précédaient se sont gênés, j’ai voulu en profiter et j’ai accéléré. A ce moment je ne pensais pas aller jusqu’au bout, mais quand j’ai vu que je commençais à prendre du temps, j’ai insisté. Je suis tout de même surpris d’avoir gagné comme ça. » Il lui faudra dorénavant assurer de la même manière le 29 décembre à Flamanville pour s’adjuger le Challenge National Cadets, deux semaines avant le Championnat de France de Lignières-en-Berry.

David Menut. 3ème à Saint-Etienne-lès-Remiremont, 2ème à Quelneuc, David Menut (Armée de Terre) tourne autour sur le Challenge National Espoirs mais bute encore et toujours sur Clément Venturini. Ça a encore été le cas dimanche dans le Morbihan. « Quand j’ai changé de vélo, je me doutais qu’il allait me distancer, raconte-t-il. Ça a été le cas, je ne me suis pas affolé. J’ai réussi à revenir au train, en dépit d’un déraillement au passage des escaliers. En fin de course, ça s’est fait tactiquement entre Clément et moi. Ça a été une bonne empoignade. Je ne voulais pas qu’il passe les planches à vélo devant moi, si bien qu’on s’est livrés de beaux coudes à coudes avant ce passage. J’ai réussi à tenir sa roue toute la course mais au sprint il était plus fort que moi. Il va chercher sa victoire à la pédale, il n’y a rien à dire. »

3 questions à… Odrian Champossin (Le Las Cyclisme)

Odrian, quel était ton objectif en participant à la deuxième manche du Challenge National Juniors ?
J’ambitionnais de gagner mais je n’étais pas le plus fort. Je n’arrivais pas à me mettre à 100 %, même quand j’ai tenté d’accélérer. J’avais très froid aux jambes, surtout aux pieds. Et un faux rythme s’est installé. Lucas Dubau était très fort, Sébastien Havot aussi. Mehdy Henriet n’était pas loin derrière, alors j’ai décidé de rouler. Dans le dernier tour, aux planches, j’ai glissé et perdu un peu de temps, mais je suis parvenu à revenir pour m’arracher jusqu’à la fin, sachant qu’au sprint j’étais pas mal et que j’avais toutes mes chances.

Tu restes un vainqueur surprise, un garçon qu’on connaît encore peu…
J’ai coupé pendant presque un an en raison de problèmes familiaux. Je n’ai plus fait de vélo après les Championnats de France de Nommay, que j’avais terminés 24ème. Je n’ai repris qu’au 1er septembre. A Saint-Etienne-lès-Remiremont, j’ai terminé 6ème et j’ai compris que j’avais toutes mes chances de faire une belle saison et de convoiter une place en équipe de France. C’est mon ambition désormais.

Tu es originaire de Côte d’Azur, n’est-ce pas un handicap quand on pratique le cyclo-cross ?
C’est vrai que le cyclo-cross sur la Côte d’Azur, ça n’a rien à voir. Je suis surclassé. Je cours avec les Elites/Espoirs, ce qui m’aide un peu à progresser. Mais les circuits n’ont rien à voir. Les organisateurs font tout pour nous offrir de beaux cyclo-cross mais ce n’est jamais gras, pas aussi froid, et ça n’a rien à voir avec ce qui se fait en Rhône-Alpes ou ailleurs.

Propos recueillis par Pierre Arz à Quelneuc le 17 novembre 2013.