Frédéric, La Pomme Marseille 13 a entamé sa quatrième année à l’échelon professionnel. Comment définiriez-vous votre groupe cette saison ?
Nous sommes animés par la motivation. Nous avons réussi une belle saison 2013 et nous avons envie d’aller plus loin. 2014 marque le point de départ d’un nouveau projet autour du team La Pomme Marseille 13, qui ambitionne de grimper les échelons. Sur le terrain, il faut que nous soyons présents. La seule vérité qui compte, c’est la vérité du terrain. Nos coureurs doivent être au niveau de leurs ambitions personnelles et de celles du projet.

L’équipe a prouvé en 2013 qu’elle était capable de réaliser de beaux coups d’éclats, qu’en retenez-vous ?
Nous avons obtenu quatorze victoires l’an dernier, avec non seulement une présence sur le début de l’année mais presque une constance. Peu d’équipes, même en WorldTour, ont su briller comme nous du début à la fin. Cela nous aide à renvoyer l’ascenseur aux partenaires qui nous soutiennent, aux collectivités territoriales, aux partenaires privés, parmi lesquels des partenaires asiatiques qui nous amènent à être présents sur différents continents, du début à la fin du calendrier sportif international, ce qui est assez exceptionnel.

Sur quels aspects comptez-vous faire encore progresser l’équipe cette saison ?
Notre effectif est déjà plus aguerri que celui des années passées. Des coureurs reviennent au bercail après avoir développé une expérience et des habilités ailleurs. Nous en avons qui arrivent presque à maturité, d’autres qui ont soif de revanche. C’est le cas de Rémy Di Gregorio, qui piétine d’impatience de reprendre place dans le peloton international et de montrer ce dont il est capable. Tout cela porte le groupe vers le haut, sachant que nos coureurs avaient déjà un niveau intéressant. Je crois en ce groupe avec lequel nous nous sommes investis. Nous avons travaillé tout l’hiver pour être performants.

Vous le soulignez, des coureurs ayant développé une expérience au niveau supérieur renforcent le groupe. Avez-vous le sentiment que le niveau continental s’élève d’une année sur l’autre ?
Pour l’instant nous nous concentrons sur nous-mêmes pour essayer d’optimiser notre capacité à performer. Les autres équipes, nous ne nous en occupons pas. Je veux dire qu’aujourd’hui chacun a constitué son groupe et essaie de travailler le mieux possible. Mais il est vrai que le niveau des équipes continentales a dû augmenter. Quand on voit le nombre de coureurs qui étaient sur le carreau en fin d’année, ça a gonflé les capacités des formations continentales.

Comment s’est passé le retour à La Pomme de Rémy Di Gregorio ?
Avec Rémy, une reconstruction a démarré l’an passé avec Martigues. Depuis le début de l’année, sur le stage et dans tous les rapports que nous avons, je vois quelqu’un qui a énormément mûri, très professionnel, qui pousse le groupe vers le haut et se positionne en leader charismatique naturellement. Pour l’avoir connu gamin, l’un des moteurs de sa performance est d’avoir toujours eu une motivation sans faille. Il a le vélo dans la peau.

Des garçons comme Julien El Farès et Rémi Pauriol sont quant à eux restés sur la touche. N’était-il pas possible de les intégrer à l’effectif ?
Nous nous définissons comme une équipe de territoire. Réunir les meilleurs coureurs cyclistes du sud de la France serait la meilleure chose qu’on puisse faire. Nous avons été en contact, malheureusement nous sommes limités par notre positionnement budgétaire.

Vous évoquiez l’envie d’aller plus loin, comment cela se traduit-il concrètement ?
Pour nous, l’évolution est non seulement de gagner des courses mais d’être présents sur l’échiquier international. Peux-être pas de gagner, mais d’impacter les courses au plus haut niveau international. Par exemple nous nous comportons bien au Critérium International depuis deux ans, un vrai facteur de progression serait pour nous d’y jouer un rôle majeur cette année. Idem au Championnat de France. Mais aussi au Championnat du Monde du contre-la-montre par équipes. Nous n’y sommes pas allés l’an passé par choix stratégique, certains coureurs doublant le chrono sur les catégories Espoirs. Cette fois nous aimerions aller à Ponferrada et tâcher de rentrer dans le Top 20 pour entériner notre progression à l’échelon international.

Allez-vous davantage postuler à des épreuves vous frottant au gratin mondial ?
Bien évidemment, c’est fondamental. Nous sommes candidats à toutes les épreuves Hors Classe organisées en France, soit le niveau maximum auquel nous puissions postuler, c’est-à-dire Paris-Tours, les 4 Jours de Dunkerque etc. Nous y sommes allés l’an dernier, j’espère que les organisateurs, à commencer par ASO, nous ferons encore confiance. Nous avons un projet cohérent autour de coureurs combattants qui véhiculent une belle image du cyclisme. Nous défendons également une identité de territoire et je pense que c’est important.